Budget 2025 en débat au Parlement

Audrey Bélim : « Budget : sortir des clivages politiques dans l’intérêt de La Réunion »

2 décembre 2024

La sénatrice de la Plateforme réunionnaise fait part des actions menées afin de préserver au mieux les intérêts de La Réunion dans les discussions sur le Budget 2025 de l’État. Audrey Bélim insiste sur l’esprit de co-construction qui a permis des avancées à Paris dans l’attente d’une adoption définitive du Projet de loi de Finances et du Projet de financement de la Sécurité sociale.

À mi-parcours de l’examen des budgets par le Parlement, je souhaite vous présenter, en toute transparence, les résultats obtenus pour La Réunion et les territoires ultramarins. Comme souvent au Sénat, c’est l’union qui a fait la force, et le travail collectif qui a permis de défendre nos intérêts.

Concernant le budget de la Sécurité Sociale (PLFSS), les députés et sénateurs ont trouvé un accord mercredi soir sur un texte commun. Un résultat déterminant qui a permis de limiter le cadre de l’ordonnance réformant la LODEOM. L’habilitation n’autorisera pas désormais le Gouvernement à faire des économies budgétaires massives sur le dos de nos TPE et PME. N’ayant pas pu être membre de la Commission Mixte Paritaire (CMP), j’ai sollicité les deux sénateurs socialistes Annie Le Houérou et Bernard Jomier pour qu’ils s’entendent avec la rapporteure du PLFSS au Sénat, Elisabeth Doineau, afin de contraindre plus fortement le Gouvernement. Je tiens à saluer l’investissement de mes collègues hexagonaux (de France — NDLR) sur les sujets ultramarins : Annie était venue en avril à La Réunion dans le cadre du déplacement que nous avons organisé et elle a pu mesurer l’importance du dispositif LODEOM pour nos PME.

La taxation de la publicité portant sur l’alcool à La Réunion, un amendement que j’avais réussi à faire adopter au Sénat, a été maintenue malgré de vifs débats au sein de la commission mixte paritaire. Mes collègues socialistes ainsi que la députée GDR Karine Lebon ont permis de soutenir cette avancée qui permettra de mieux financer les actions de prévention dans notre île.

Concernant le budget de l’État (PLF), nous avons obtenu cette semaine une victoire importante sur le sujet crucial du tarif de l’électricité dans les Outre-mer. Dans le texte initial du Gouvernement, les charges pour la péréquation tarifaire, destinées à garantir le même prix de l’électricité à Paris qu’à Saint-Denis, n’étaient plus intégralement compensées. Grâce au soutien du sénateur LR des Vosges Daniel Gremillet, nous avons réussi à faire adopter un amendement rétablissant le mot “intégralement”. Je sais que les tarifs de l’électricité restent encore trop élevés pour de nombreux Réunionnais. Sans cet amendement, nous aurions cependant risqué une très forte hausse des tarifs dans notre île comme dans le reste des Outre-mer et en Corse.

Sur la question de la hausse de la taxe sur les billets d’avion, nous avons obtenu gain de cause en faisant exempter les Outre-mer et la Corse du dispositif pour les vols en classe économique. Cette exemption est essentielle : pour aller voir nos familles, réaliser un stage, se former, nous avons besoin de rejoindre l’Hexagone (la France — NDLR), et réciproquement. C’est donc une mesure de justice que d’exempter les trajets vers et depuis les Outre-mer, en classe économique, de ce triplement de la taxe. C’est ensemble que nous l’avons emporté, avec mes collègues socialistes Victorin Lurel et Catherine Conconne, ainsi que d’autres sénateurs ultramarins, notamment la sénatrice LR de Saint-Martin Annick Petrus, qui ont brillamment défendu ces amendements.

En toute transparence, il est important de souligner que ces avancées ne sont que provisoires à ce stade. Il faudra qu’elles soient maintenues jusqu’à la fin du processus parlementaire, et le combat continue pour la deuxième partie du budget de l’État consacrée aux dépenses la semaine prochaine.

Je dois également partager les points de désaccord : j’ai notamment proposé que les compagnies aériennes comme Air France et French Bee, qui ont appliqué la hausse de taxe avant même son adoption effective, soient obligées de rembourser les passagers. Malheureusement, le Sénat ne m’a pas suivie. Je considère cette situation comme profondément injuste, car des passagers ont payé une taxe que le Parlement n’avait même pas encore adoptée.

Nous resterons mobilisés pour défendre les intérêts de La Réunion et des Outre-mer jusqu’à la fin de l’examen des textes budgétaires.

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