Elections européennes

Avec Elie Hoarau, continuer le travail de Paul Vergès

3 juin 2009, par Risham Badroudine

En 1979 a lieu la première élection du Parlement européen au suffrage universel. C’est la première fois que les citoyens peuvent influencer la politique menée par l’Europe. La liste de Paul Vergès arrive en tête à La Réunion et sur le plan national, et celui-ci est élu au Parlement européen. C’est le point de départ d’une amélioration de nos relations avec l’Europe. Suite à une initiative de Paul Vergès, la Commission de Politique Régionale du Parlement européen a rédigé le Rapport Ligios. L’Europe reconnaît les spécificités des régions d’Outre-mer, caractérisée par leur grand éloignement et des handicaps permanents.

Lors de la première élection du Parlement européen au suffrage universel, le Parti Communiste Réunionnais a pris la décision de participer à un rassemblement progressiste avec la candidature de Paul Vergès.
Le 10 juin 1979, la liste de Paul Vergès arrive en tête à La Réunion et obtient des élus sur le plan national. Ce jour-là, Paul Vergès est élu au Parlement européen. C’est le point de départ d’une amélioration de nos relations avec l’Europe.
En 1984, tout est parti d’une proposition de résolution sur les problèmes régionaux des Départements d’Outre-mer déposée par Paul Vergès devant le Parlement européen. Suite à cette initiative, la Commission de Politique Régionale du Parlement Européen s’est rendue sur notre île en 1985. Elle a rédigé le Rapport Ligios.
En 1987, la résolution sur les problèmes régionaux des DOM était adoptée par le Parlement européen. C’est donc d’une initiative réunionnaise menée jusqu’à l’adoption de ce rapport que date la première reconnaissance par l’Europe de la spécificité des régions d’Outre-mer, caractérisée par leur grand éloignement et des handicaps permanents.
Cette reconnaissance a permis dès 1989 l’élaboration du POSEIDOM (Programme d’Option Spécifique à l’Eloignement et à l’Insularité des Départements d’Outre-mer) concernant La Réunion, la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane. Après l’adhésion de l’Espagne et du Portugal, cette demande a été étendue aux Canaries par l’élaboration du POSEICAN, et aux Açores et à Madère par le POSEIMAD.
Ainsi, les quatre régions françaises d’Outre-mer (La Réunion, la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane), les deux régions insulaires portugaises (Madère, Açores) et la région autonome espagnole (les Canaries) bénéficient de programmes spécifiques fondés sur la reconnaissance de leurs spécificités, de leurs particularités et la nécessité de compenser leurs handicaps structurels, lesquels découlent à la fois de leur grand éloignement et de leur isolement. C’est ainsi que s’est forgée la communauté d’intérêts unissant les 7 Régions Ultra-périphériques.
En 1992, une déclaration reconnaissant leur situation particulière était annexée au Traité de Maastricht. La déclaration « reconnaît que les Régions Ultra-périphériques de la Communauté (…) subissent un retard structurel important aggravé par plusieurs phénomènes (grand éloignement, insularité, faible superficie, relief et climat difficile, dépendance économique vis-à-vis de quelques produits) dont la constance et le cumul portent lourdement préjudice à leur développement économique et social » et « prévoie d’adopter des mesures spécifiques en leur faveur, dans la mesure et aussi longtemps qu’il existe un besoin objectif de prendre de telles mesures (…) en vue de permettre à ces régions de rattraper le niveau économique et social moyen de la Communauté ».

Les RUP se dotent d’une structure politique pour négocier collectivement : la Conférence des Présidents des RUP.
Paul Vergès a sensibilisé ses collègues sur la spécificité de notre situation. L’Europe a pris alors conscience de nos retards et nos handicaps. Nous avons ainsi eu droit à des programmes d’investissement spéciaux, et depuis le 2 octobre 1997, ce droit est inscrit dans le Traité de l’Europe. C’est l’article 229-2 du Traité D’Amsterdam. Nous avons droit à des mesures adaptées. Cela nous permet d’être une région d’Europe classée comme prioritaire dans les aides à l’investissement.
C’est grâce à 30 ans de luttes qu’on a pu obtenir de l’Europe l’accès à des fonds qui permettent aujourd’hui de financer des lycées, des routes, la formation professionnelle, l’aide aux planteurs… La création des RUP (Région Ultrapériphérique) s’est faite à l’initiative de Paul Vergès. Elle a permis une reconnaissance par l’Europe de la spécificité des régions d’Outre-mer. C’est ainsi que ces régions ont pu s’inscrire dans l’Objectif 1 (actuellement dénommé Objectif Convergence) et de bénéficier de l’ensemble des fonds structurels rattachés.
Aujourd’hui avec Elie Hoarau, continuons le travail effectué par Paul Vergès. Il faut envoyer au Parlement européen un député disponible, expérimenté qui est issu d’un parti politique réunionnais qui tient compte d’abord de la situation de La Réunion et qui défend les intérêts de notre île à Bruxelles et à Strasbourg.

Risham Badroudine

Parti communiste réunionnais PCRUnion européenne

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