Vendredi : lancement des Assises des Outre-mer

Avis aux responsables politiques : l’heure des propositions a sonné

4 octobre 2017, par Manuel Marchal

Annick Girardin, ministre des Outre-mer, sera pendant 5 jours dans notre île à compter de jeudi. Au cours de ce long déplacement, elle lancera les ateliers locaux des Assises des Outre-mer sur les thèmes de la mobilité et de la jeunesse. C’est le moment pour les organisations politiques de sortir leurs propositions.

Le programme de la visite d’Annick Girardin, ministre des Outre-mer, a été dévoilé hier après-midi. Elle arrivera jeudi pour repartir lundi. Entre temps, elle doit rencontrer des représentants des emplois aidés demain, participer à la conclusion d’une rencontre sur l’adaptation au changement climatique, puis elle passera une partie du week-end à Mafate avant de conclure sur une séquence tournée vers l’océan lundi.

Un des temps forts aura lieu vendredi après-midi. À la Région puis à la Préfecture, la ministre lancera deux ateliers locaux des Assises des Outre-mer : la mobilité et la jeunesse.

Mobilité et jeunesse

L’heure est donc venue pour les organisations politiques de présenter leurs propositions. Ces deux sujets sont d’ailleurs intimement liés aux politiques menées depuis de nombreuses années à La Réunion. Au lieu d’accompagner le développement du pays, Paris s’est servi des Réunionnais comme d’une main d’oeuvre au service de la croissance de l’industrie et des services en France. C’est ainsi que le pouvoir a organisé le BUMIDOM : le transfert massif de la jeunesse vers des entreprises et des services en France à l’époque des Trente Glorieuses. La résistance menée par le PCR a permis à notre île d’éviter une catastrophe démographique observée en Guadeloupe et en Martinique où des responsables politiques craignent pour la survie de leur peuple à cause de l’exode massif de la jeunesse et de l’installation de nombreuses personnes venues de France.

Néanmoins, les séquelles de cette politique continuent de marquer La Réunion. Au temps du BUMIDOM, la propagande du gouvernement visait à extraire de l’île un maximum de jeunes formés qui auraient pu contribuer au développement de leur pays. Aujourd’hui encore, le solde migratoire de La Réunion reste négatif. Si notre île compte 14.000 naissances par an et un accroissement naturel de 10.000 personnes sur la même période, la hausse de la population est ralentie par l’exil de milliers de jeunes Réunionnais chaque année. Les mots ont changé, la mobilité a remplacé le BUMIDOM, mais la tendance reste la même avec des jeunes qui sont invités à quitter leur île. Les gouvernements qui se sont succédé à Paris depuis l’abolition du statut colonial ont installé dans l’île un régime néocolonial qui empêche tout développement.

Le moment de proposer

Avec l’arrivée d’un nouveau pouvoir à Paris depuis le mois de juin, se pose la question de savoir si Paris compte poursuivre une telle politique. Les intentions affichées sont de lancer une concertation. Les responsables politiques sont au pied du mur, à eux de mettre sur la table leurs projets. Faute de quoi, ce sera Paris qui aura tous les arguments pour décider une fois de plus au nom des Réunionnais.

M.M.

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Messages

  • Le travail ne se décrète pas, ce sont les besoins de la société qui en sont le garant ;) et comme le capital est la prérogative ^^ ils sont rarement assouvis (les besoins) et toujours en dépit de l’intérêt général ; ça n’est pas du travail qui est nécessaire mais un revenu de vie pour exercer des activités enrichissantes pour tous et des transports en communs gratuits comme cela se pratique ailleurs ! Vous cherchez à entretenir un vieux monde moribond :s


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