Avis de tempête sur le climat social

13 octobre 2008

A l’occasion de la publication de sa traditionnelle note annuelle de conjoncture sociale, l’association Entreprise & Personnel (E&P), qui réunit plus de 150 DRH et experts sociaux, tire la sonnette d’alarme.

Intitulé “La Déchirure”, le baromètre, élaboré par E&P en collaboration avec Jean-Marie Pernot, chercheur à l’IRES, estime que « dans les prochains mois, toutes les composantes d’une crise sociale risquent d’être présentes », et invite l’exécutif et les entreprises à une extrême prudence.

Pour arriver à cette conclusion, il pointe l’addition d’éléments dont le mélange peut s’avérer explosif : la « faible adhésion » de l’opinion au pouvoir en place et « l’absence d’alternative politique crédible », la multiplication des situations personnelles difficiles, la montée de la conflictualité dans des entreprises contraintes à la rigueur et, enfin, la « contestation rampante » dans le secteur public.

« Canaliser la colère des salariés »

Cette situation est d’autant plus problématique que la crise financière va à la fois « dramatiser le climat social » et « restreindre fortement les marges d’action du gouvernement ». E&P appelle dès lors l’exécutif à « savamment doser » ses efforts pour trouver le juste milieu entre poursuite des réformes et protection des salariés. « Un durcissement des politiques d’indemnisation du chômage, de l’assurance-maladie ou des retraites complémentaires pourrait servir de détonateur », préviennent les experts. Selon eux, « l’exécutif doit renouer coûte que coûte la relation de confiance qui commençait à s’établir avec les syndicats », dont la coopération sera « décisive en cas de crise ouverte », aussi bien pour élaborer des réponses communes que pour canaliser la colère des salariés.

« Désengagement silencieux »

L’appel général à la « prudence » est aussi destiné aux entreprises. Prudence, tout d’abord, avant d’éventuelles renégociations des 35 heures, qui nécessiteront de « réfléchir attentivement aux contreparties [...] en termes de qualité des conditions de travail ». Prudence, ensuite, face à la montée de la grogne : les employeurs doivent « prendre au sérieux la remontée de la conflictualité » tant l’exaspération est perceptible chez « toutes les catégories de salariés ».

Certes, ces mouvements d’humeur n’entraîneront pas forcément une multiplication des grèves, mais « ils pourront prendre la forme plus pernicieuse d’un désengagement silencieux, voire d’autres formes de grève froide ».

(Source : Les Echos)


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