Benoît Hamon fait fausse route

25 mars 2010, par Geoffroy Géraud-Legros

Qui informe, ou n’informe pas Benoît Hamon lorsqu’il se penche sur les affaires réunionnaises ? C’est la question que l’on peut se poser au regard des commentaires formulés par le haut responsable socialiste envers l’élection du 21 mars dernier.
En substance, Benoît Hamon a relayé les accusations de certains dirigeants socialistes locaux, selon lesquelles l’Alliance aurait brisé la dynamique de rassemblement au second tour.
C’est clairement l’élargissement à André Thien Ah Koon qui est en cause : réfléchissant à partir des schémas traditionnels de l’Hexagone, le dirigeant du PS hexagonal reprocheen substance à l’Alliance d’avoir inclus à sa liste.un homme étiqueté « à droite » Manifestement, le dirigeant du Parti socialiste français n’a pas une connaissance approfondie de l’itinéraire de ses propres camarades réunionnais : dès 1986, ces derniers avaient pris la Région grâce à une Alliance avec le PCR, mais aussi avec le groupe France-Réunion-Avenir (FRA) de Pierre Lagourgue, où siégeait alors un certain André Thien Ah Koon. Le PS n’avait pas alors émis d’objectionsparticulière. Pourtant, le clivage droite-gauche était alors bien plus « dur » qu’il ne l’est aujourd’hui.
Plus près de nous, Gilbert Anette ne s’est guère plaint jusque-là de la présence dans sa majorité de Gino Ponin-Ballom, pourtant ancienne tête de liste MODEM aux européennes et colistier du même André Thien Ah Koon le 14 mars dernier. Gilbert Annette lui-même est semble-t-il assez satisfait de participer à la majorité du Conseil général, présidée par l’UMP Nassimah Dindar.
À La Réunion, la ligne de clivage se situe donc plus du côté du projet que de celui des labels politiques. Sous la direction de l’Alliance, la mandature précédente avait engagé une série de grands travaux unique par leur ampleur dans l’histoire de notre île. Martine Aubry en avait d’ailleurs salué les deux projets phares, Tram train et MCUR. Le scrutin du 21 mars opposait clairement les bâtisseurs aux démolisseurs : le devoir de rassemblement n’en était que plus grand. C’est sans doute ce point-là que les socialistes réunionnais ont omis de préciser à Benoît Hamon.

G.G-L


La vérité selon le PS : ne pas inviter "Témoignages"

Le Parti socialiste a organisé mardi une conférence de presse pour donner son point de vue après les régionales. Mais le PS n’a voulu être confronté qu’à sa vérité car s’il a invité "Témoignages" à toutes les conférences de presse organisée durant la campagne électorale, il ne l’a pas fait pour celle qui présentait son analyse des résultats.
Cette décision est tout de même singulière, puisqu’à la recherche de n’importe quel prétexte pour justifier leur décision de faire gagner l’UMP, les dirigeants locaux du PS utilisent "Témoignages". Mais Gilbert Annette peut-il expliquer en quoi "Témoignages" est responsable du fait que le PS n’a recueilli que 25% des suffrages au deuxième tour dans le canton dont il est conseiller général ? Qui oserait dire que "Témoignages" est tous les jours dans toutes les mains des militants socialistes ?

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Messages

  • Une seule motivation pour le PS : faire la peau à tout ce qui peut résister à la Réunion comme en métropole et dans le paysage politique actuel, le PCR et le PCF gènent.
    Au PS comme à l’UMP, l’électeur pardonne toutes leurs erreurs, leur reniement. Jamais au PCR, ni au PCF.
    Peut-être qu’à l’avenir le PCR devra être plus clair, plus radicaux quant à ses soutiens ou le flou qu’il entretient lors des élections nationales telles la présidence de la république et européennes.


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