Bien triste humeur dans le ’JIR’

10 octobre 2009, par Geoffroy Géraud-Legros

Après François Pottier, c’est Jérôme Talpin qui nous a gratifié dans le JIR d’hier des « humeurs » lui inspirait la protestation du PCR face aux brutalités policières subies à Saint-Louis par Mme Isabella Françoise et sa famille.

Les deux journalistes semblent partager la même conception de la dignité, estimant à une poignée de billets l’honneur de ceux qui subissent la violation des droits civiques fondamentaux. Violations, ajoute le journaliste du "JIR", bien compréhensibles en démocratie : pour M. Talpin, il va de soi que les policiers ne pénètrent pas chez les « suspects » « avec un bouquet de fleurs » ; accepter cet état de chose, nous rassure M. Talpin, n’est pas adhérer à une conception autoritaire des rapports entre l’État et le citoyen. Peu importe donc à M. Talpin que les « suspects » en l’espèce aient été totalement étrangers à l’affaire. Peu lui importe, encore, que les « suspects » « véritables » n’aient pas été convoqués au poste de police, les forces de l’ordre leur appliquant d’office le régime grand criminel pour un soupçon de rixe : force doit rester à la loi, et pour M. Talpin, il est bien normal que la loi porte cagoule et fusil à pompe et qu’elle ouvre les portes à coup de feu.
Le PCR, dont la lutte pour le respect des droits civils et culturels a été reconnue encore récemment par des gens qui ne sont pas précisément des communistes, montre, selon M. Talpin, quelque hypocrisie à épouser la cause de la famille Françoise. Il est vrai que pour M. Talpin, l’honneur et la dignité d’autrui sont choses monnayables ; prétendre le contraire, c’est « instrumentaliser » ; faire résonner la voix des victimes, c’est « crier pour masquer ses propres turpitudes ». Triste fin pour le "JIR", dont le rédacteur en chef Martin-Darène n’avait pas hésité à épouser la cause de l’ADNOE (Association pour le déroulement normal des opérations électorales) au temps de la fraude et des fraudeurs...alors que ces derniers, dans la même veine que les Talpin d’aujourd’hui, accusaient les victimes de la fraude « de crier toujours plus fort pour masquer leurs propres turpitudes ». Triste spectacle qu’offre un journalisme à qui le mépris des faibles tient lieu d’ « humeur », et à qui échappe la compréhension des droits civiques élémentaires.

G.G.


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