Nouveau pavé dans la mare de Didier Robert et son projet de route en mer

Carrière des Orangers : pour l’annulation immédiate de la procédure d’autorisation

17 juillet 2015

Le collectif Chipek a effectué une étude de l’autorisation d’exploitation d’une carrière de plus de 120 hectares dans une région encore préservée du tout-automobile et de l’urbanisation. Ses premières constatations plaident pour une annulation de la procédure demandant l’autorisation d’exploitation, car les dégâts infligés à l’environnement sont sous-estimés. Cette carrière a pour but de fournir des millions de tonnes de galets pour la route en mer. Autant dire qu’un nouvel obstacle anéantit les illusions des partisans de Didier Robert, car la route en mer revient au centre du débat.

Plan du projet de carrière et de la zone qui a fait l’objet d’une prospection par le collectif Chipek.

Pour entretenir l’illusion d’une route en mer, la Région a besoin que le projet puisse être alimenté en roches. Mais manifestement, des marchés d’un total de plus d’un milliard d’euros ont déjà été passés sans que la ressource en galets ne soit garantie. En effet, la Région Réunion a demandé à l’État de modifier le plan départemental des carrières. Le but des amis de Didier Robert est de s’emparer de roches situées dans des zones protégées, ou à proximité d’habitations. Ainsi, la catastrophe environnementale n’est pas circonscrite au périmètre de la route en mer, mais va concerner toute La Réunion. Des andains issus de l’épierrage fin des champs de canne sont achetés et transportés sur des dizaines de kilomètres pour être jetés dans la mer. Mais cela ne suffira pas pour assurer au projet de Didier Robert le volume minimal nécessaire de galets et les ouvertures de nouvelles carrières sont compromises. C’est pourquoi l’éventualité de l’importation de plusieurs millions de tonnes de cailloux de Madagascar a été évoqué, faute de trouver la ressource à La Réunion.

Projet de NRL au centre du débat

La tentative d’ouvrir les nouvelles carrières indispensables à la poursuite du projet de la nouvelle route du littoral fait l’objet d’une opposition résolue. Un large rassemblement est en train de se construire pour la protection de l’environnement. Contre le projet d’ouvrir une carrière à Bois-Blanc, des milliers de Réunionnais se sont unis et ont manifesté en formant une immense chaîne humaine. Cette prise de conscience de l’opinion est un coup dur pour Didier Robert et les partis politiques qui poussent pour que le projet de la Région continue. Cette question est à l’ordre du jour de la prochaine campagne électorale des régionales. Les électeurs savent donc pour qui ne pas voter s’ils sont contre l’ouverture des carrières et la route en mer. C’est pourquoi lors de la présentation de sa candidature aux régionales, le président sortant s’est bien gardé de mettre en avant la NRL, préférant lancer la diversion du monorail.
Mais un fait nouveau vient anéantir cette tentative de reprendre la main.

Deux fois Bois-Blanc

C’est en effet un scandale deux fois plus grave que Bois-Blanc qui est en préparation. Une entreprise a en effet demandé l’autorisation d’ouvrir une nouvelle carrière aux Orangers, entre Sainte-Anne et la Rivière de l’Est. Cela permettra notamment de répondre à une partie de la demande en galets de la NRL de Didier Robert. Ce projet de carrière se situe dans une région de notre île jusqu’à présent préservée de l’urbanisme et de la pollution automobile. Le but est d’éventrer La Réunion sur une surface bordée par la rivière de l’Est, le Parc national, la ravine des Orangers et la RD3, route Hubert-Delisle. Cela représente plus de 120 hectares affirme le « JIR » du 18 juin dernier, soit le double de ce qui est prévu à Bois-Blanc. Une fois extraites, ces roches seraient ensuite transportées pour être jetées dans la mer entre Saint-Denis et La Possession.

Défilé de camions dans l’Est et Saint-Denis

Des millions de tonnes de galets traverseraient les rues des Orangers, de Petit Saint-Pierre, de Sainte-Anne, de Saint-François, de Saint-Benoît, avant d’éprouver la chaussée la quatre-voie traversant les communes de Bras-Panon, le pont de la rivière du Mat, Saint-André, Sainte-Suzanne, Sainte-Marie puis les rues de Saint-Denis avec la traversée de la capitale par le front de mer ou le boulevard Sud, l’artère qui relie les quartiers où se concentre la majeure partie de la population.
Qui accepterait un tel défilé sous ses fenêtres ?

Après l’opposition contre le projet de carrière de Bois-Blanc, nul doute que celui des Orangers constituera là aussi une des fondations du rassemblement pour la protection de l’environnement de La Réunion. La génération aux commandes ne doit pas léguer aux jeunes un pays éventré par des carrières géantes. Le retour à la raison s’impose pour arrêter un projet inutile, coûteux et qui ne peut que déboucher que sur une catastrophe environnementale à l’échelle de l’île.

A la Une de l’actuRoute du littoral

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?

Messages

  • Si on avait choisi de passer par les hauts ou de creuser un tunnel pour la nouvelle route reliant Saint Denis et la Possession , ce problème des carrière n’existerait pas .
    Bien au contraire les matériaux extraits par les travaux de la nouvelle route, qu’elle passe par les hauts ou par tunnel auraient pu permettre l’approvisionnement pendant quelques temps des usines de concassage qui fournissent les agrégats nécessaires au secteur du bâtiment et des travaux publics de la Réunion ou éventuellement de gagner de la surface là où la mer et peu profonde , notamment à saint Denis entre le Barachoix et la gare routière .

    Il y avait tellement d’avantage à choisir la solution du passage par les hauts ou du creusement d’un tunnel que je n’arrive pas à comprendre pourquoi on a choisi de passer par la mer , en adoptant un projet non seulement beaucoup plus coûteux que les deux autres solutions , mais de surcroit en ne veillant pas à ce que ses dimensions soient prévues pour résister à des vents cycloniques de plus de 150Km H et à des houles de plus de 10 m de hauteur , si bien que l’ouvrage ne pourra pas être assuré pour des houles et des vents de cyclones intenses qui frappent la réunion en moyenne tous les 8 ans .

    Qu’est ce qui peut justifier un tel choix ? sans doute la volonté politique absurde de certains de démolir ce qui est proposé par leurs adversaires même si ce qui est proposé est bon , mais peut être aussi une volonté de passer des marchés les plus chers possibles, car plus c’est cher plus il y a de l’argent à gagner non seulement pour les bénéficiaires des marchés qui ont intérrêt à ce que leur marge bénéficiaire soit la plus grande possible, mais aussi par les concepteurs des projets qui perçoivent une rémunération dont le montant est calculée en appliquant un pourcentage sur le montant des travaux qui seront en définitive réalisés . Je n’ose pas dire que certains politique s’arrange aussi pour en retirer un avantage personnel ou pour leur parti politique , mais l’histoire nous montre que c’est chose courante .
    Tant que les règles des marchés publics sont respectées et que l’on ne peut pas prouver une quelconque corruption , les contribuables sont obligés de subir les conséquences des choix de leurs élus , mais ils ont aussi le droit de sanctionner leurs mauvais choix dans la réalisations des équipements publics , et notamment les choix de ceux qui leur coûtent trop cher et qui handicapent leur possibilité d’investissement dans d’autres projets , lorsque les échéances électorales arrivent. Car c’est par le remplacement des élus que l’on peut changer les orientations déjà prises surtout lorsque les changement d’orientation peut apporter un avantage considérable à la collectivité en réduisant le coût des travaux prévus .

    Les réunionnais doivent ils accepter sans broncher de dépenser environ 2,5 milliard d’euros (si on compte les immanquables réajustement du financement) dans un un projet qui aurait pu être réalisé presque totalement PAR DES ENTREPRISES REUNIONNAISES pour environ 1 milliard d’euros si on avait choisi la solution du passage par les hauts .
    Je ne le crois pas et je pense même que c’est leur devoir de remettre en question le choix qui a été fait lorsque l’occasion leur est donné .Ils auront la possibilité de s’exprimer lors des prochaines élections régionales et pourront rectifier l’orientation déjà prise . mais je pensent que pour que les choses soient bien claires et pour que l’on ne puisse pas accuser la nouvelle équipe de vouloir casser à tout prix ce qui a été fait par l’autre , qu’il faudrait que les candidats aux élections s’engagent à organiser un référendum officiel sur cette grave question qu’est le choix du tracé de la nouvelle route entre Saint Denis et La Possession et éventuellement du choix de construire une voie ferrée qui relierait Saint Benoit et Saint Joseph .
    La question posée pourrait comporter quatre choix possible ou déterminer un ordre de classement .
    1) faut il continuer la route sur la mer comme elle est prévue ?
    2) faut il modifier la conception de la route sur la mer pour qu’elle puisse résister aux cyclones très violents provoquant des vents de plus de 300Km H et des houles de plus de 25m de hauteur ?
    3) faut il choisir le creusement d’un tunnel entre Saint Denis et la Possession combinant le passage de la route et d’une voie ferrée ayant un point d’entrer à La Montagne ?
    4) faut il réaliser de passer par les hauts pour la nouvelle route et de creuser un tunnel pour le train ?
    5) faut il envisager une voie ferrée du type RER pouvant relier Saint Benoit à Saint Joseph en 1 heure ( ce qui signifie que le train ne desservirait que les villes principales et pourrait rouler au moins jusqu’à 200Km h entre chaque ville)

    Bien tendu le questionnaire pourrait être rédigé différemment par les spécialistes des élections pour que les réponses soient le plus claires possibles , mais au moins c’est le bon sens populaire qui l’emportera .

    Si le peuple se trompe il ne pourra s’en prendre qu’à lui même et en supportera les conséquences , sachant que le proverbe " tant va la cruche à l’eau à la fin elle se casse " s’applique à lui aussi . Ce qui signifie qu’à force de faire payer à la France et à l’Europe des dépenses faramineuses et pas forcément justifiées les réunionnais pourraient à la longue créer un sentiment de rejet à leur égard tant de la part des Français en général que des européens, et le regretter amèrement.
    Joseph Luçay Maillot


Témoignages - 80e année

La pès kabo

5 juillet, par Christian Fontaine

Kan i ariv Novanm-Désanm-Zanvié, domoun i réziste pi ek la salèr. Zène-zan i mars dann somin, zène-fi i roul an dékolté ; sétaki i rod in manir po (…)


+ Lus