Une analyse du FMI soutient les projets des plus ultras du gouvernement

Casser les acquis sociaux dans l’Union européenne

7 août 2004

Si l’on croit le FMI, l’allongement du temps de travail devra se faire en Europe car la population vieilli. C’est un argument rêvé pour les plus ultras-libéraux du gouvernement, et de tels projets risquent d’appauvrir gravement La Réunion.

D’après le Fonds monétaire international (FMI), cette année, la croissance dans les pays dont la monnaie est l’euro - la zone euro - va dépasser ses prévisions : 2% au lieu de 1,7%. Parmi les différentes propositions du FMI pour profiter au mieux de la situation, on trouve des conseils qui vont plaire au gouvernement comme par exemple "profiter du surplus de l’expansion de la croissance pour réduire leurs déficits publics". Le FMI demande également de veiller à faire d’abord les coupes sombres dans les dépenses avant de diminuer les impôts.
Mais les experts de l’institution financière internationale nuancent leur propos en annonçant des difficultés dans ce qu’ils appellent la croissance potentielle. Dans les pays de la zone euro, cette donnée est estimée à 2%, "voire 1,5%, si l’on tient compte du vieillissement de la population qui va se manifester dans les toutes prochaines années", nous apprend “le Figaro”.
Car il faut surtout souligner que le FMI "s’inquiète des obstacles structurels de l’Europe" dans la production, rapporte “le Figaro”. Pour le FMI, ce n’est pas lié à la productivité. On passe là au volet production. Ce n’est pas une question de productivité : "Les niveaux de productivité horaires en Europe sont fondamentalement comparables à ceux des États-Unis, il n’y a pas de retard. Le véritable retard se pose en termes d’utilisation du travail, et là un rattrapage doit s’opérer". Il compare la durée annuelle moyenne du travail aux États-Unis (1.840 heures) à celle des pays de la zone euro (1.550 heures).
D’après Michael Deppler, le chef du département Europe du FMI, les Européens ont pratiqué une double politique en matière d’emploi. "Ils ont réduit l’offre de travail et augmenté la demande (de travail, de la part des entreprises, NDLR) en particulier grâce à la modération salariale". Cette méthode a donné des résultats probants entre 1997 et 2002 : 12 millions d’emplois créés entre 1997 et 2002 contre 10 millions sur la même période aux États-Unis.
Mais aujourd’hui, le FMI appelle à allonger la durée du temps de travail. Selon l’institution financière internationale, il faut revenir sur les limitations de l’offre de travail, qu’il s’agisse "des programmes dits d’invalidité du travail aux Pays-Bas, les préretraites, ou de la semaine de 35 heures en France". Toutes ces mesures d’incitation au partage du travail ne vont pas dans le sens souhaité par le FMI. Selon ce dernier, le vieillissement de la population amène à casser ces acquis car ils contribuent à l’aggravation des déficits publics. D’ailleurs, pour le chef du département Europe du FMI, les récents chantages à la délocalisation pour diminuer le salaire horaire des travailleurs va dans la logique des choses : "A notre sens, c’est une réponse appropriée".
Cette analyse du FMI apporte un encouragement à la politique de casse sociale avec un alibi tout trouvé : la population vieilli. Si de telles recommandations sont appliquées à La Réunion, dans un contexte totalement différent où la population active va considérablement augmenter ces prochaines années, ne risque-t-on pas de voir le nombre des chômeurs exploser ?


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus