
Une 3ème Conférence péi dans le giron du CIOM
12 juillet, parQuelques jours avant la tenue du CIOM à Paris, à Saint-Benoît, une centaine d’acteurs politiques (PS-EELV-PCR-Banian-Ansanm-Place Publique), (…)
Retour sur l’événement du 17 mai 2025
29 mai, par
Un séminaire organisé par le Parti Communiste Réunionnais a eu lieu le samedi 17 mai, à l’Espace Candin à Saint-Denis pour le centenaire de la naissance de Paul Vergès. Voici le contenu de l’intervention de Jules Dieudonné, ingénieur ayant travaillé au côté de Paul Vergès lorsqu’il était président de la Région Réunion.
Que dire de ses 12 années passées au service de cette ambition majeure que Paul Vergès avait pour La Réunion et pour les Réunionnais ?
Par quelle anecdote ou quelles citations de Paul Vergès introduire ce témoignage… ?
Comment introduire ce témoignage, par une de ses idées majeures dont il nous entretenait lorsqu’en réunion, il lui fallait arbitrer entre telle ou telle solution technique ?
Paul Vergès avait une vision : Il aspirait à ce que La Réunion devienne autonome énergétiquement. Il voulait que l’île expérimente toutes les alternatives aux énergies fossiles pour atteindre 50% d’autonomie électrique en 2020 et il rêvait même d’une indépendance à 100% en 2030.
Paul Vergès avait présenté son projet d’indépendance énergétique de l’île dès 1999 à l’Unesco. Moqué et traité de fou par ses adversaires politiques, il en souriait, affirmant que quand on montre du doigt la lune, l’imbécile regarde le doigt ! ou encore il citait Courteline avec un sourire malicieux : Passer pour un fou, aux yeux d’un imbécile est une volupté de fin gourmet !
Comme pour lui donner raison, en 2010, une délégation maldivienne soutenue par L’ONU et l’UNESCO, a participé à une mission d’étude de cinq jours à La Réunion.
L’objectif principal de cette mission, était d’apprendre de l’expérience de La Réunion dans le développement et la mise en œuvre de son plan de neutralité carbone, ainsi que dans l’expérimentation de technologies énergétiques innovantes.
Cette collaboration illustre l’importance des échanges entre États insulaires confrontés à des défis similaires, liés au changement climatique.
L’Etat, la région et EDF avaient alors reconnus que le secteur du transport était l’un des pollueurs majeurs : Le tram-train était une partie de la solution mais le projet a été tué dans l’œuf au profit d’un autre qui induira pour longtemps à La Réunion, des impacts écologiques tangibles : la NLR.
Lutter contre le réchauffement climatique, la responsabilité de toute une génération… « Notre responsabilité… »
Nos outremers sont riches d’une biodiversité remarquable : ils hébergent 100 fois plus d’espèces de poissons d’eau douce, 60 fois plus d’espèces d’oiseaux et 26 fois plus d’espèces de plantes que l’hexagone.
Ces écosystèmes naturels assurent des services essentiels aux populations, allant de l’alimentation (ressources halieutiques, sols fertiles...) au tourisme, en passant par la protection des côtes et des littoraux.
Les outremers peuvent s’enorgueillir d’un environnement naturel exceptionnel, mais il est aujourd’hui menacé par le réchauffement climatique.
Paul Vergès, le premier, avait donné l’alerte lors d’une conférence de presse le 4 septembre 1996, en pleine campagne électorale, alors que beaucoup ne pensaient qu’à leur réélection…avec Philippe Berne, ils avaient tenu une conférence de presse pour alerter sur le réchauffement de la planète et ses multiples conséquences pour La Réunion.
Cela fera 30 ans, en 2026.
Paul Vergès voulait alerter l’opinion publique, sur la nécessité de faire de l’étude des conséquences du réchauffement climatique une priorité nationale, et le 19 septembre 2001, il fit voter, à l’unanimité des deux assemblées parlementaires, une loi reconnaissant cette priorité.
La Réunion, particulièrement peut être fier de l’action de Paul Vergès, un des précurseurs de la lutte contre le réchauffement climatique.
Il a fait honneur à La Réunion et à l’Humanité, en dotant la France d’un outil exceptionnel pour la connaissance et l’action politique : L’Onerc-Giec.
Paul Vergès, président de l’Onerc, s’est fortement impliqué dans la préparation et l’adoption de la loi du 19 février 2001. Sous son impulsion, le problème du changement climatique est devenu une préoccupation majeure des Français.
Dès lors, Paul Vergès a présidé à ces 15 ans de travaux qui ont servi de matrice à la COP21, en 2015. Laquelle a aboutie à l’adoption du Traité de Paris sur le Climat, depuis entré en vigueur le 4 nov. 2016.
Peu de temps après l’adoption de ce traité, le 12 novembre 2016, Paul Vergès nous quittait.
Aussi, il nous semble particulièrement opportun de célébrer, l’année du centenaire de Paul Vergès.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
Près de 10 ans après qu’il nous a quittés, la situation actuelle tend vers l’éradication « du modèle de développement » que voulait Paul Verges ».
Pourtant Paul Vergès répétait souvent : « Je ne suis pas technicien, mais il est impératif pour toute solution technique, d’avoir une vision politique à 50 ans voire à 100 ans pour notre ile ».
Faute d’avoir agi efficacement…, notre biodiversité, cette richesse, est aujourd’hui menacée par le Changement climatique, par l’inaction et par ceux qui estiment que le coût de l’action couterait trop cher :
« Ils oublient que le cout de l’inaction coutera toujours plus cher que celui de l’action ».
Paul Vergès n’a eu de cesse de nous alerter sur les enjeux et les défis considérables auxquels est confronté le monde, particulièrement les outremers et La Réunion.
Il exprimait ces défis à travers une stratégie de codéveloppement régional qui auraient pu ouvrir des potentialités de développement considérables, sources de créations de richesses et d’emplois.
Paul Vergès y voyait le fondement d’une nouvelle économie répondant aux exigences du développement durable et de la cohésion sociale.
Il nous disait, « c’est en ayant à l’esprit ces perspectives que nous devons concevoir et élaborer les outils juridiques, financiers et fiscaux pour permettre à la Réunion de s’insérer dans son environnement géo-économique ».
Joignant le geste à la parole, en 2000, Paul Vergès, fidèle à ses préoccupations sur le réchauffement climatique, fondait l’Agence régionale de l’énergie de La Réunion (Arer) et la direction du PRERURE dont l’objectif est de préparer l’avenir en travaillant sur la mise en œuvre de ce plan devait permettre à la Région de tirer parti des gisements d’économie d’énergie et des ressources énergétiques endogènes dans une perspective de développement durable : En particulier pour La Réunion d’accéder à une autonomie énergétique à l’horizon 2025.
Ce qui a été rejeté, par notre inaction depuis 2010, à l’horizon 2040 voire 2050.
Paul Vergès entendait faire de La Réunion un exemple mondial pour les autres îles.
En 2001, la loi Vergès est adoptée à l’unanimité par les deux assemblées.
C’est en parti ce qui fonde sa stature de président bâtisseur et visionnaire.
La route des Tamarins, qui sera ouverte en 2009, devait désenclaver le Sud. Mais pour lui, il s’agissait également de réfléchir à la sortie du tout automobile et de la dépendance des produits pétroliers, avec le développement des énergies renouvelables.
La conférence de Paris sur le climat en 2015 a représenté une occasion extraordinaire pour nos territoires ultramarins, de faire valoir nos atouts.
Que ferons-nous ?
De l’héritage de Paul Vergès ?
De la réflexion qu’il a suscitée ?
Des projets qu’il avait pour l’île de La Réunion, intégrée dans un vaste ensemble india-océanique ?
Qu’en sera-t-il demain ?
Les enfants nés en 2025, grandiront dans un monde où l’intelligence artificielle sera de plus en plus répandue. Ces enfants devront également se confronter au dérèglement climatique. Ils auront 25 ans en 2050, mais à l’horizon 2040, notre environnement géo-économique sera totalement transformé.
Les grandes puissances émergentes, l’Inde, la Chine, vont poursuivre leur développement en s’appuyant sur leur puissance démographique et leur environnement géographique.
L’Afrique australe et les pays de la côte orientale d’Afrique comme le Mozambique, la Tanzanie, le Kenya, connaissent également une forte progression démographique et une croissance économique remarquable de 7% à 8% par an.
Résisterons-nous à la naissance de nouveaux empires ?
Résisterons-nous au déclin programmé de l’occident et de la guerre qui s’installe en Europe ?
Résisterons-nous à la drôle de guerre économique lancée par D. Trump ?
Résisterons-nous à l’avènement de tous les extrémismes, qui voient le jour dans le monde ?
Pour éclairer l’avenir, il faut prendre en compte que La Réunion et ses voisins des îles de l’océan Indien se trouvent sur l’axe d’échanges émergeant entre l’Asie et l’Afrique. Madagascar sera passée de 24 millions d’habitants aujourd’hui à 60 millions d’habitants en 2050, c’est-à-dire dans une génération. Ce sera l’équivalent de la population française au sortir de la Seconde Guerre mondiale, après les trente glorieuses.
Avec Maurice, les Seychelles, les Comores, la Réunion peut ainsi participer à un espace francophone de près de 60 millions d’habitants. Quelle initiative la Réunion pourrait-elle prendre dans ce domaine, en ce qui concerne les îles de la Commission de l’océan Indien – Madagascar, Maurice, les Comores, les Seychelles, à la mesure des initiatives prises dans le même sens pour le Pacifique Sud ?
À notre niveau, nous sommes donc tous absolument concernés et responsables. C’est une grande responsabilité que nous avons par rapport aux générations futures.
Comment traduire ces constats en action ? Le Traité sur le climat est opposable aux États, aux Collectivités, aux Entreprises, aux Associations et aux citoyens. Paul Vergès répétait souvent que seul l’Histoire nous jugerait au regard de notre inaction ou de nos indécisions !
L’héritage qu’il nous laisse est immense et constitue pour nous et pour les nouvelles générations, un défi unique et formidable ! Celui de faire de La Réunion, une terre de réalisation, de combat pour que la zone sud de l’Océan Indien relève le défi du développement économique et de la lutte contre le réchauffement climatique.
Qu’attendons-nous pour publier nos instruments de ratification du Traité sur le Climat, entré en vigueur depuis 2016.
Nous arrivons au point de non-retour où il faudra tout remettre en cause, si nous voulons garantir à chaque Réunionnais et Réunionnaise un travail durable, un revenu décent, un toit, la sécurité, la dignité et un environnement préservé.
En 2016, Paul Vergès s’est retiré définitivement. Peut-être a-t-il considéré que sa contribution au monde était suffisante et qu’ainsi, celle-ci allait inspirer ceux et celles qui l’ont combattu.
Avant son départ en 2016, il nous a laissé un message fort : « Il faut toujours penser que l’avenir de notre XXIe siècle est, pour la première fois dans l’Histoire, le résultat des conséquences de l’activité de l’être humain. Il nous faut toujours penser que cet avenir, découlant de nos actions, relève donc de notre responsabilité. »
Allons-nous nous comporter en Fils et filles indignes de cet héritage ?
Non…, Non…, Non…Notre séminaire conclu sur l’engagement de poursuivre son travail et son combat. Nous devons impérativement exercer notre responsabilité, en publiant nos propres instruments d’essence réunionnaise, pour la ratification du Traité universel.
Gardons en mémoire ce que Paul Vergès déclarait en mars 2007 « il n’y a pas de véritable politique sans un rêve utopique ».
L’évêque rouge, Dom Helder CAMARA affirmait : Lorsqu’on rêve tout seul, ce n’est qu’un rêve alors que lorsqu’on rêve à plusieurs c’est déjà une réalité.
Alors sans tarder passons à l’action et faisons en sorte de préparer La Réunion et la zone sud de l’océan Indien…à des horizons nouveaux, à des jours meilleurs.
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