Communiqué de la CGTR

CGTR : « Budget 2025 : Les salariés et les retraités ne veulent plus payer ! »

15 octobre 2024

La CGTR dénonce les mesures présentées par le gouvernement dans son projet de Budget et en explique les conséquences négatives pour La Réunion. Le syndicat fait part de ses propositions pour que le budget de l’État puisse améliorer la situation des Réunionnais.

Le gouvernement de Michel Barnier a présenté ce jeudi octobre 2024 son projet de loi de finances et son projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour l’année 2025. Comme annoncé, le gouvernement prévoit un effort de 60 milliards dont la plupart va se faire sur le dos des salariés et des retraités.

Ce n’est pas aux salariés et retraités qu’il faut demander de payer l’addition
Dans la continuité du macronisme, ce sont les salariés et les retraités à qui l’on demande à nouveau de payer l’addition du déficit creusé depuis 7 ans au seul bénéfice des grandes entreprises, de leurs actionnaires et dirigeants.
Malgré l’affichage de la hausse des impôts pour les plus riches et pour les entreprises, la CGTR dénonce des mesures cosmétiques qui servent d’écran de fumée pour cacher de nouvelles décisions austéritaires pour la vie des travailleurs et travailleuses.

PLF — des coupes dans nos services publics

Le gouvernement a dévoilé les différentes mesures régressives prévues pour atteindre 40 milliards d’économie. Alors que nos services publics sont à bout de souffle, le gouvernement décide à nouveau de les amputer en prévoyant notamment :

5 milliards d’euros d’économies dans les collectivités territoriales,
Un solde de 2200 suppressions de postes dans la fonction publique qui masque un total de 4 000 suppressions dans l’éducation nationale, alors qu’il en manque déjà, comme à l’hôpital, des milliers.
Le gel du point d’indice des fonctionnaires en 2024 et en 2025, alors que leurs salaires ont baissé de plus de 18 % depuis 2010, et qu’1 % d’augmentation du point d’indice (2 milliards) ne représente que 2 % des aides publiques aux entreprises.
La réduction du budget de l’outre-mer de 250 millions va aggraver la situation économique et sociale des travailleurs de La Réunion.

C’est une ligne rouge pour la CGTR, qui alerte sur l’état déjà catastrophique de nos services publics
Des économies, il est possible d’en faire, il suffit de regarder du côté des aides publiques aux entreprises : chaque année ce sont 175 milliards d’aides publiques versées aux entreprises, un montant multiplié par 1,5 en 15 ans, sans ciblage, sans condition ni contrepartie, sans évaluation ni contrôle de leur efficacité, en termes d’emploi notamment. C’est un tiers du budget de l’État.

PLFSS — des économies sur le dos de notre santé

Sur le PLFSS (projet de loi de finances de la Sécurité sociale), la CGTR dénonce des mesures dont les salariés et les retraités vont être les premières victimes. Alors même que l’on dénombre en moyenne 5000 fermetures de lits d’hôpitaux par an depuis le COVID, et que l’accès au soin et à la santé est de plus en plus difficile et coûteux, le gouvernement s’attaque de plein fouet aux dépenses de Sécurité sociale en :

Baissant le taux de prise en charge des consultations médicales par l’Assurance Maladie de 70 à 60 % alors que leur montant va augmenter.
Baissant le montant des indemnités journalières de Sécurité sociale.
Entrainant une augmentation significative des mutuelles complémentaires de santé.

La Sécurité sociale est un droit essentiel pour l’ensemble des travailleurs et travailleuses, y toucher c’est toucher aux droits à la santé et aux soins pour toutes et tous, la population la plus défavorisée n’aura plus les moyens de se soigner.
Et notamment à La Réunion ou 36 % des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté.
La CGTR réaffirme sa ferme opposition au gel des pensions des retraites pendant 6 mois. Cette coupure représente 200 à 300 euros de baisse par an dans leur portefeuille. Après une réforme qui a imposé 2 ans de plus, ils et elles ne peuvent pas encore être l’objet d’un tour de vis austéritaire.
A La Réunion la moyenne mensuelle des retraites s’élève aux alentours de 800 euros.
Enfin, la CGTR s’alarme sur l’absence de mesures concernant la prise en charge de nos ainés et de la petite enfance. Après les nombreux scandales ayant révélé un système de soin défaillant des groupes privés lucratifs, il est nécessaire d’investir pour la création d’un service public de la petite enfance et des personnes âgées.

Mensonge ! la promesse phare du nouveau Premier ministre Michel Barnier de proposer un budget de « justice fiscale » n’est pas tenue.

Propositions de la CGTR — Un autre budget et une vraie Sécurité sociale sont possibles

Investir massivement dans nos services publics et nos infrastructures pour préparer l’avenir.
Mettre le budget au service d’un plan stratégique de réindustrialisation du pays.
Mettre en place une réforme fiscale qui permettrait plus de justice fiscale avec notamment :
Le rétablissement des impôts pour les entreprises (impôt sur les sociétés et CVAE),
Une taxation dissuasive des dividendes et des rachats d’actions,
Le rétablissement de l’impôt sur la fortune,
Une meilleure progressivité de l’Impôt sur le Revenu,
La suppression de la TVA sur les produits de 1ère nécessité,
La lutte contre la fraude et l’évasion fiscale (90 milliards annuels),
La conditionnalité des 175 milliards d’aides publiques annuelles aux entreprises,
L’élargissement de la taxe sur les activités polluantes pour inciter à la transition écologique.
Concernant la Sécurité sociale : elle doit répondre intégralement aux besoins et les recettes doivent être assurées par des cotisations.
Revoir les 80 milliards d’exonérations de cotisations sociales (augmentés de 20 milliards depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron).
Abroger la réforme des retraites, exiger l’application des conventions collectives nationales comme tout département français.
La CGTR appelle les salariés à s’organiser en se syndiquant dans les entreprises et les services pour gagner des augmentations de salaire.

La CGTR appelle les Réunionnais et Réunionnaises à se mobiliser massivement pour lutter contre la vie chère plus 40 % sur l’ile de La Réunion.
Rien ne pourra être obtenu sans la mobilisation et le rapport de force de l’ensemble de la population réunionnaise

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