Le PCR propose une issue à la crise

CILAM : la solidarité entre ouvrier et éleveurs pour faire plier le patronat

8 juin 2013

Hier à Saint-Pierre, Fabrice Hoarau et Yvan Dejean, membres de la Direction collégiale du Conseil de la Reconstruction du PCR, ont donné la position du Parti communiste réunionnais sur la grève à la CILAM et plus largement sur l’aggravation de la situation sociale, dans le sillage de difficiles NAO, et avec en perspective les effets de la fin du RSTA. Ils ont proposé que les ouvriers de la CILAM laissent les éleveurs livrer le lait sans le transformer. Cela permettra aux éleveurs d’être payé, et la solidarité avec les ouvriers fera plier le patronat.

Hier, Yvan Dejean et Fabrice Hoarau ont demandé au gouvernement de revenir sur sa décision de supprimer le RSTA.

C’est à la permanence de la section communiste de Saint-Pierre, Ligne Paradis, que Fabrice Hoarau et Yvan Dejean ont exposé le point de vue du PCR au sujet de la situation sociale.

Ils ont tout d’abord rappelé le contexte particulier des négociations annuelles obligatoires (NAO). Non seulement la crise est là, mais en plus l’inflation est repartie, avec 2,1% selon le dernier indice des prix de l’INSEE. « Il est normal que les travailleurs ne se battent pas seulement pour leur maintien de leur pourvoir d’achat, mais pour obtenir une augmentation de ce pouvoir d’achat. D’ailleurs, dans certains secteurs des grèves étaient plus ou moins en perspective », expliquent-ils. « C’est là qu’intervient la suppression du RSTA décidée par le gouvernement ». Par son refus de prolonger le dispositif, des milliers de familles vont perdre entre 100 et 200 euros. Ce contexte est propice à la tension sociale.

10 jours de grève à la CILAM

« Nous voyons aujourd’hui le mouvement se durcir à la CILAM, chez RENAULT comme récemment à la STAR, à CARREFOUR Sainte Suzanne à SEPUR etc. », rappellent les deux responsables, « et il faut s’attendre avec la décision du gouvernement à ce que ce mouvement s’étende davantage à différents secteurs. La situation est grave. Ce qui explique la détermination des grévistes en luttes. Notamment ceux de la CILAM » .

Cette grève touche une entreprise bien particulière. Sa matière première est une denrée périssable, le lait. Cette production est à flux tendu. C’est pourquoi l’obstination patronale a de lourdes conséquences pour les producteurs de lait de La Réunion. Les patrons de la CILAM ont donc pris en otage les éleveurs laitiers. La filière est en péril, c’est pourquoi « la solidarité entre les grévistes et les éleveurs doit être un élément déterminant face à l’entêtement patronal qui fait durer le conflit » , expliquent Yvan Dejean et Fabrice Hoarau.

D’autres conflits en perspective

Or la CILAM est une entreprise agro alimentaire qui doit traiter immédiatement des produits frais ceux de l’élevage en l’occurrence. La production de lait est une production journalière que l’on ne peut pas interrompre.

Un éleveur disait aux grévistes : « laisser nous livrer notre lait, une fois le lait livré, la CILAM doit nous payer ce lait livré ; et si vous ne voulez pas, vous travailleurs, façonner ce lait, c’est votre problème à vous et on respecte le droit de grève ».

« N’est-ce pas là la solution qui mettrait une fois de plus la direction de la CILAM devant ses responsabilités » , interrogent les représentants du PCR.

Ils se fient au précédent de la grève des dockers. Ces derniers avaient déchargé les produits périssables, ce qui avait permis aux transporteurs de travailler et aux commerçants de ne pas tout perdre. Cette décision avait renforcé également le rapport de force en faveur des dockers.

Pour le Parti, les conflits sont de plus en plus durs. « La situation générale laisse prévoir que d’autres conflits de ce genre peuvent éclater avec la même dureté et la même détermination que les conflits actuels » .

RSTA : pour le maintien afin d’organiser la concertation

« Incontestablement c’est la suppression du RSTA décidée par le gouvernement qui risque de provoquer d’autres mouvements pour de justes revendications salariales » , estiment Fabrice Hoarau et Yvan Dejean, « pour toutes ses raisons nous sommes confortés dans la proposition faites au gouvernement de maintenir le RSTA au moins jusqu’au 31 décembre de cette année » . Ce délai sera suffisant pour permettre au gouvernement d’organiser avec les partenaires sociaux les discussions devant aboutir au maintien, voire à l’amélioration, du pouvoir d’achat des travailleurs.

« Nous constatons depuis l’entrée en vigueur du RSTA que de nombreuses voix se sont élevées pour pousser dans le même sens », précise le PCR, « il y a eu en particulier la déclaration de l’intersyndicale de La Réunion qui demandait la mise en place d’une table ronde le plus rapidement possible pour régler ce problème au mieux des intérêts des travailleurs les plus modestes ».

Et de conclure : « le moment est venu pour le gouvernement d’écouter les travailleurs et nous espérons que tous les élus, un certain nombre d’entre eux l’ont déjà fait, notamment les parlementaires s’associent à cette démarche » .
CILAM : les discussions ont repris

Au 10e jour de grève, les négociations reprises dans la matinée se sont poursuivies toute la journée. Représentants des travailleurs et de la direction sont autour de la même table, en compagnie des médiateurs.
Rézistans’ solidaire avec les salariés

Dans un communiqué, le collectif Rézistans’ apporte son soutien aux salariés de la CILAM en grève et appelle la population à les « soutenir massivement ».

« À travers ce soutien, Rézistans’ dénonce l’impact du monopole local, nous exigeons un partage des richesses » . Pour Rézistans’, « seule l’unité réunionnaise apportera la justice sociale, et un accord doit être trouvé entre les grévistes et les paysans afin de mettre en échec la manipulation des gros zozos » .
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