Les élus de Sainte-Suzanne et de Sainte-Marie s’opposent au coup de force et quittent la salle

CINOR : mobilisation pour le respect de la parole donnée

5 mars 2016

Du fait du blocage entretenu par la volonté du président de la CINOR de ne pas respecter le principe de la présidence tournante, les élus de Sainte-Suzanne et de Sainte-Marie ont décidé de quitter la séance du Conseil communautaire. Auparavant, Maurice Gironcel, maire de Sainte-Suzanne, et Jean-Louis Lagourgue se sont exprimés.

Un coup de force du président soutenu par la Fédération PS plonge la CINOR dans la crise.

Le Conseil communautaire de la CINOR a montré la résistance des élus de Sainte-Suzanne et de Sainte-Marie. Les représentants de la population des deux communes ont refusé de cautionner le coup de force du président de la collectivité, Gérald Maillot. Ce dernier veut en effet garder la présidence de la CINOR au mépris de la parole donnée et d’un principe fondateur de la communauté d’agglomération : la présidence tournante. Tour à tour, les villes de Saint-Denis, Sainte-Marie et Sainte-Suzanne sont à la tête de l’institution, pour un mandat de deux ans. La Fédération PS de La Réunion, dont fait partie Gérald Maillot, remet en cause ces règles. C’est pourquoi, constatant la persistance du blocage, les élus de Sainte-Suzanne et Sainte-Marie ont décidé de quitter la salle. Les élus de Saint-Denis et ceux de l’opposition de Sainte-Marie, c’est-à-dire le porte-parole de la Fédération PS, se sont retrouvés seuls.

Aucune commune ne doit dominer les autres

Auparavant, les élus de Sainte-Suzanne et Sainte-Marie ont rendu public deux lettres.

Celle présentée par Maurice Gironcel rappelle les propos tenus par Gérald Maillot lors de son discours prononcé le jour de son élection à la présidence, le 23 juillet 2014 : « j’ai évoqué le souci qui sera le mien de promouvoir un mode participatif à la conduite de notre projet » « Je rencontrerai très vite chacun d’entre vous pour entendre vos propositions et reviendrai vers tous pour que nous élaborions un mode de fonctionnement qui respecte les uns et les autres ».

« Personne n’aurait pu imaginer que deux ans après, vous alliez revenir sur votre parole et créer ainsi une polémique qui jette le discrédit sur les élus de l’institution », poursuit la lettre. Elle souligne qu’au sein de la CINOR, « nos populations ont bien compris qu’au sein de l’intercommunalité, la légitimité du président en exercice reposait sur la parole donnée à ses pairs », que « les élus toutes tendances politiques confondues, ont su depuis la création de la CINOR transcender leurs différences politiques légitimes pour permettre aux projets d’avancer dans la bonne direction. Enfin, il avait été bien intégré qu’aucune de nos communes ne s’évertuerait à rompre leur solidarité ».

Le courrier rappelle que « le principe de la présidence alternative entre les trois communes ne revêt aucun caractère illégal mais relève d’un processus totalement démocratique ». Il précise que si c’était le cas, alors l’élection de Gérald Maillot serait illégale, car venant à la suite de la démission du maire de Sainte-Suzanne de la présidence de la CINOR.

« Nous voulons donner à l’opinion publique une autre image de la politique en prouvant que nous sommes des élus responsables, capables de respecter leurs engagements », conclut la lettre des élus de Sainte-Suzanne, qui demandent que « cette présidence tournante demeure et reste un des grands piliers démocratique de notre belle intercommunalité ».

« Blocage institutionnel »

La lettre des élus de Sainte-Marie rappelle les deux principes fondateurs de la CINOR : « solidarité à l’échelle des territoires », instauration de la présidence tournante ». Cela a permis depuis 20 ans à cette institution de mettre en place des projets structurants, en se plaçant au-delà des sensibilités politiques : « à elle seule, la CINOR comptabilise autant si ce n’est plus de projets et d’investissements que les 4 autres agglomérations réunies TOC, CIVIS, CIREST et CASUD ». Ce sont notamment des stations d’épuration, la Cite des Arts, le réseau de transport collectif.

La lettre souligne également que la loi « a volontairement limité à 50 % le nombre maximal de sièges détenus par une commune membre, et ce quelque soit son poids démographique au sein de la communauté. « Ce principe législatif consacre en quelque sorte le principe de gouvernance partagée instauré en 1997 puisqu’il empêche la commune centre de détenir seule la majorité des sièges ».

Après avoir rappelé que lors de son élection à la présidence, Gérald Maillot avait di vouloir respecter les principes fondateurs, les élus de Sainte-Marie dit au président qu’ « en cherchant par tous les moyens à vous maintenir à la présidence de la CINOR jusqu’en 2020 vous prenez ainsi une lourde responsabilité : celle de créer une situation de blocage institutionnel préjudiciable à la bonne conduite de nos projets ».

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