« Vous ne pouvez pas ignorer qu’un Parti communiste n’est pas né comme ça, subitement, il a pris ses racines dans les luttes menées depuis 60 ans à La Réunion, et pourtant, sur 36 conseillers généraux à La Réunion, il y avait deux de gauche communiste, trois communistes, tous les autres étaient élus par la fraude. C’est seulement en 1971 qu’on a commencé à voter à La Réunion à peu près correctement. Mais toutes ces années où il y avait la fraude, où étaient les décisions du Tribunal administratif annulant les élections fraudées ?

Jamais rien. Et les fraudes ? Et les fraudeurs qui bourraient les urnes ? Et quand on disait qu’ils bourraient les urnes, on nous disait : c’est vrai, mais l’écart est tellement grand que même s’il n’y avait pas eu fraude, le fraudeur aurait gagner quand même ».

Cyrille Hamilcaro mis hors de cause ?

« Cyrille Hamilcaro, pourquoi la justice n’a pas dit la vérité ? Elle connaît la vérité, mais elle se tait, elle ne vous donne pas la vérité. Il a utilisé des moyens frauduleux. On sait aujourd’hui que ce sont des chèques arrachés dans des opérations immobilières qui ont alimenté son compte de campagne. Pourquoi n’a-t-il pas été poursuivi à ce sujet par la Commission des Comptes de campagne ? Elle avait l’occasion là de se souvenir à l’occasion de l’élection municipale. Mais lors de cette élection fraudée de 2004, il a été constamment battu, et aujourd’hui, je veux dire aux hommes et aux femmes de Saint-Louis qui ont fait confiance à Cyrille Hamilcaro, et qui ont été sensibles à ses propos, à ses promesses, nous leur disons : ne vous trompez pas, votre place est avec nous, et non du côté des magouilles. Comme en 1983, comme en 1989, comme en 1995, votre place est avec nous pour faire de Saint-Louis et de la Rivière, pour faire de cette commune une belle commune...
Chers camarades, nous avons encore beaucoup de choses à faire ensemble et nous comprenons que l’adversaire n’accepte pas sa défaite, mais c’est notre rassemblement à tous avec la volonté de poursuivre ce changement qui va mettre fin aux incertitudes à Saint-Louis, qui mettra fin à l’agitation politique à Saint-Louis... »

Recours ou pas recours

« Chers amis, chers camarades, les uns et les autres peuvent se demander si oui ou non nous allons faire un recours contre l’annulation des élections. Nous avons jusqu’au 9 décembre.
Maintenant, si nous décidons de faire un recours, on vous en informera, et même si nous décidons de faire un recours et que nous déposons le recours, nous pouvons le retirer à n’importe quel moment. Et lorsque nous le retirerons, les élections auront lieu tout de suite. Nous allons donc rester maîtres du temps. C’est nous qui déciderons s’il y a vote, à quel moment, et si l’on doit revoter.
Mais en même temps, notre travail pour le bien de la ville continue. Nous appelons solennellement les responsables des Conseils de quartier à établir de manière extrêmement précise les doléances des populations dans les quartiers. On a la volonté de répondre aux attentes de la population ».

Les véritables raisons de cette annulation

« Et maintenant, posons la question : pourquoi est-ce que ce qui nous arrive nous arrive ? Je ne crois pas, personnellement, que nos adversaires de Paris par exemple aient une grande estime pour Cyrille Hamilcaro mis en examen pour complicité d’escroquerie, je ne crois pas que nos adversaires de plus haut niveau estiment la pratique politicienne de Cyrille Hamilcaro, en particulier sur cette tentative de diviser le peuple de Saint-Louis sur une base ethnique. Je ne crois pas que cela soit apprécié en haut lieu, mais par contre, je sais que le Tribunal administratif est aux ordrE. Je sais qu’à Paris, il y a une profonde inquiétude pour l’avenir de l’UMP et de la majorité parlementaire.
Prenons l’exemple des Sénatoriales... Pour les élections de sénateurs, ce sont les conseillers municipaux, généraux et régionaux et les maires qui votent. A Saint-Louis, vous avez 43 conseillers municipaux plus 11 grands électeurs supplémentaires, parce que nous avons plus de 30.000 habitants, cela fait 54, et dans les 54, il y a environ 40grands électeurs pour la gauche et 14 pour la droite. Sur Saint-Paul, avec une population de 100.000 habitants, vous avez pratiquement 150 grands électeurs. Sur les 150, vous avez 120 pour la gauche et 30 pour la droite. Au total, vous avez 1.162 grands électeurs qui votent pour désigner les sénateurs. Ces derniers ont été élus en mars dernier. Les prochaines sénatoriales auront lieu en 2011, et en 2011, ce seront toujours les conseillers élus en 2008 qui voteront. On élira des sénateurs en 2011 avec les grands électeurs d’aujourd’hui, ceux de Saint-Paul, et ceux de Saint-Louis. Sur 1.162, il y a 650 PC-PS, cela veut dire qu’en 2001, on a toutes les chances d’avoir 3 sénateurs de gauche, alors qu’aujourd’hui il n’y en a qu’un.
Le risque pour le gouvernement actuel serait de voir un Sénat basculer pour la première fois dans l’histoire de la République française à gauche. Aussi, il est très important pour la droite française de remettre en cause le vote des citoyens à La Réunion ».

Deux députés de plus : un autre enjeu se dessine

« Autre chose, La Réunion connaîtra un changement dans le nombre des députés. Il y aura désormais deux députés de plus. Il est fort à parier que sur 7 circonscriptions, la droite pourrait n’en remporter qu’une. Les 6 autres basculeront à gauche. En mettant Saint-Paul et Saint-Louis en dehors de la course, la donne change.
Je crois que si la décision du Tribunal administratif est une décision juridique, reposant sur des éléments de droit, je crois que c’est aussi une décision politique qui remet gravement en cause le choix des Réunionnais qui ont choisi de se doter d’une majorité de municipalités réunionnaises dirigées par la gauche.
Eh bien, mes chers amis, cette remise en cause-là, vous ne l’accepterez pas. C’est toute La Réunion qui va regarder Saint-Louis dans les mois qui viennent parce que je viens de vous démontrer qu’il s’agit de l’histoire de La Réunion et de l’avenir de La Réunion. Nous serons avec vous jusqu’en 2014.  »