Comme l’eau sous la roche

6 octobre 2012, par Geoffroy Géraud-Legros

« Nou lé la minm. Oui pitèt nou la glisé oui lé vré mé nou la pa rive’ atèr ». La formule, qui paraphrase d’assez près les paroles de la célèbre chanson de « Racine des Îles » illustrerait assez bien le bilan qui peut être tiré de cette journée du 30 Septembre, à La Rivière. Outre l’affluence, qui a dû décevoir bien des « gueule cabris » de part et d’autre de notre île, ce rassemblement a montré l’implication des militants, et particulièrement, de la section de La Rivière. Armés de leur volonté et de leur foi dans la reconstruction de notre Parti, ils ont organisé jusque dans les détails cet événement considérable. Une réussite qui n’aurait pas été au rendez-vous si nous étions vraiment au fond du trou, comme le souhaitent nos adversaires — ceux-là mêmes qui nous ont enterrés 20 fois ces 20 dernières années. Sur le plan des symboles, la Conférence extraordinaire a montré une cohérence renouvelée, et une vigueur réaffirmée dans les mots d’ordre et dans les signes adressés aux militants et à l’opinion. Couleur : la tendance était déjà bien engagée, mais désormais il n’y a plus de doute, le rouge est bel et bien à nous, aux quatre coins de l’île.

Et le cœur ?

Mots d’ordre : c’est avec plaisir que les militants ont vu réapparaître d’immenses banderoles appelant à la mobilisation contre les fléaux sociaux immédiats, couronnée par une devise forte : « Un parti réunionnais, pour un peuple réunionnais ». L’esprit et le corps de l’identité communiste sont donc présents. Et le cœur ? Ce cœur, qui, comme l’a rappelé Paul Vergès dans une interview accordée à un quotidien de la place, n’est rien d’autre que l’action. C’est elle qui donnera forme, valeur et force au renouveau communiste réunionnais. D’ailleurs, la distance envers les luttes n’est-elle pas l’un des reproches les plus communément adressés à l’évolution récente de notre Parti ? Il y a urgence, une urgence qui dépasse la nécessité d’établir des constats. Urgence : parce que face à l’écroulement final d’un ordre politique et social vermoulu, nous n’avons plus le choix. Des propositions ont été formulées en ce sens : Fabrice Hoarau a fait écho dans ces pages, à la nécessaire lutte contre l’austérité, programmée par l’Europe. Au sein des instances, Pierre Vergès a quant à lui proposé que nous retournions sur le terrain, armé de nos tracts et de notre presse, pour les diffuser à tous les points sensibles, dont les ronds-points. Et ce n’est pas tout : dirigeants, militants, sympathisants… De partout jaillissent les propositions concrètes, comme de l’eau trop longtemps prise sous la roche. Elles ne s’opposent pas à la réflexion, mais l’alimentent et la complètent. N’est-il pas temps, pour le Parti en reconstruction, de redescendre dans le chemin ? 

Geoffroy Géraud Legros


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