Comment la Fédération du Parti Socialiste a empêché l’Union

24 mars 2010

La Réunion est la seule région de toute la France et de l’Outre-mer où la Région passe sous le contrôle de l’UMP alors que les forces progressistes sont largement majoritaires.

La population se sent ainsi trahie, et veut savoir : qui est responsable ? Pourquoi les listes de l’Alliance et du Parti socialiste n’ont–elles pas fusionné entre les 2 tours ?

Des responsables socialistes tentent de transférer cette responsabilité sur le Parti Communiste Réunionnais. Mais la réalité est toute autre : ce sont les dirigeants de la fédération socialiste qui ont décidé de maintenir la liste Vergoz au 2ème tour et qui ont refusé l’Union.

Un simple rappel de la chronologie des faits suffit à le démontrer :

1) Durant la campagne électorale, les listes de l’Alliance et du Parti socialiste sont en concurrence ; il est normal que chacune affirme ses priorités et sa différence. Concernant les deux dossiers du tram-train et de la MCUR défendus par l’Alliance et qui sont combattus par la liste adverse de Didier Robert, le Président Vergès souhaite une clarification de la position du PS dans la perspective d’une union éventuelle entre les 2 tours. C’est la première secrétaire du Parti socialiste en personne, Martine Aubry, qui, après avoir rencontré Paul Vergès, déclare son accord sur ces 2 « formidables projets ». Concernant le financement du tram-train, elle dit qu’il faut faire pression sur le gouvernement pour obtenir la dotation ferroviaire. Les déclarations de Martine Aubry, constituent alors un pas dans la perspective de l’Union et contredisent les déclarations critiques des représentants locaux du PS.

2) Le lendemain du premier tour, les candidats de l’Alliance, après avoir procédé à une analyse du scrutin, décident de s’adresser à tous ceux qui veulent s’unir avec eux pour battre la liste de Didier Robert dirigée par l’UMP. Après divers contacts, Elie Hoarau prend alors un contact téléphonique avec Patrick Lebreton ; pour sa part, après concertation avec Paul Vergès, Camille Sudre téléphone à Gilbert Annette. Ce dernier indique à son interlocuteur que s’il souhaite que s’engagent des discussions, il faut que Paul Vergès lui adresse un courrier.
Paul Vergès, en sa qualité de tête de liste de l’Alliance, adresse alors lundi après-midi un courrier à Michel Vergoz, chef de file de la liste dirigée par le PS, pour demander une entrevue, en vue d’une possible fusion. Copie de cette lettre est transmise en même temps à Gilbert Annette, Premier secrétaire de la fédération du PS. Devant se réunir en comité fédéral le soir même pour arrêter une décision, le PS propose à l’Alliance de rencontrer une délégation du PS, le soir même, à un lieu proche du comité fédéral.

3) La rencontre entre les 2 délégations a lieu ce lundi 15 mars vers 19 heures. La délégation du PS expose une série de points de son programme sur lesquels elle sollicite la position de la délégation de l’Alliance, dans la perspective de la conclusion d’un accord.

Une représentation proportionnelle

Sur tous les points exposés, la délégation de l’Alliance apporte des précisions techniques tout en exprimant son accord de principe pour la prise en compte de la totalité des propositions prioritaires du programme du PS.
Concernant la fusion et la composition de la liste unique, la délégation de l’Alliance approuve la proposition de l’application de la règle dite de « d’Hondt », basée sur une représentation proportionnelle prenant en compte les suffrages recueillis par les 2 listes au premier tour.

Le seul point qui reste en suspens est celui de l’élargissement de la liste à celle d’André Thien Ah Koon : la délégation du PS exprimant son opposition à cet élargissement, les 2 parties conviennent de s’accorder un délai de réflexion, avant d’arrêter une position définitive. Après des contacts téléphoniques dans la nuit du lundi et mardi matin où le PS réitère son opposition à cet élargissement, la délégation de l’Alliance en prend acte et rencontre M. Thien Ah Koon en fin de matinée pour lui signifier l’opposition du PS. M. Thien Ah Koon indique alors qu’il est prêt à se retirer s’il constitue un obstacle à l’union et il le confirme par lettre.

Rencontre prévue une heure avant le point presse du PS

La délégation de l’Alliance formalise un projet d’accord — qui a été rendu public — et prend alors contact avec le PS pour lui indiquer que cet obstacle est levé et propose de les voir à 13h30 avant le point presse qu’ils ont convoqué pour 14h30, en tout cas bien avant le dépôt des listes prévus à 18 heures. Il convient de préciser que ce n’est qu’après le dépôt des listes en Préfecture à 18 heures au plus tard que les imprimeurs peuvent procéder à l’impression des bulletins de vote et des professions de foi. L’argument selon lequel une réunion ayant lieu à 13h30 aurait été trop tardive pour modifier les listes est donc fallacieux. D’ailleurs, dans un communiqué publié le matin même, le député-Maire Patrick Lebreton indiquait qu’un accord est toujours possible jusqu’à 18 heures. Pour preuve, la liste de l’Alliance élargie à M. Thien Ah Koon n’a été formalisée qu’à 16h30 après le refus du PS.
Les représentants du PS indiquent alors que cette rencontre est inutile, et que même si l’obstacle de M. Thien Ah Koon est levé, d’autres points à leurs yeux posent toujours problème, et ce, malgré les réponses qui leur ont été apportées. Les discussions qui devaient se poursuivre ne reprendront jamais, du seul fait de la volonté unilatérale des responsables de la fédération du PS.
Il convient également de noter que sans même attendre la décision définitive de l’Alliance, les militants du PS ont été réunis dans matinée du mardi par le Premier Secrétaire qui les a invité à repartir sur le terrain sous la bannière de la liste Vergoz durant la campagne du 2nd tour.

Dès le départ, les responsables locaux du PS ne voulaient pas de l’Union

Il apparaît en définitive que dès les premiers contacts pris avec les dirigeants socialistes lundi matin, ceux-ci n’étaient pas dans la perspective d’une fusion de liste. Avant même que ne s’engagent des discussions, la presse avait d’ailleurs été convoquée par le PS pour le mardi matin puis pour le mardi en début d’après midi. Durant la journée de lundi, la soirée du lundi et la matinée de mardi, les responsables de l’Alliance on été « baladés » par ceux du PS.
A la lumière de la réalités des faits, il apparaît clairement que les responsables de la fédération locale du PS qui n’ont pris de leur fait aucun contact avec l’Alliance mais qui ont dû répondre à la demande de rencontre formalisée par Paul Vergès par écrit - avaient pris dès le départ, la décision et la responsabilité de ne pas fusionner. L’évocation de l’élargissement à M. Thien Ah Koon a été utilisée par le PS comme un prétexte pour une justification à postériori de sa proposition.
Personne n’est dupe : c’est bien les responsables locaux du PS qui ont refusé l’Union. La conférence de presse qu’ils ont tenue ce mardi 23 mars montre qu’ils éprouvent le besoin de se justifier.

Les Réunionnais ne se laisseront pas tromper. Et la vérité finit toujours par s’imposer.

Témoignages

A la Une de l’actuRégionales 2010Paul Vergès

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?

Messages

  • Chronique d’une défaite annoncée

    Le paradoxe d’une Gauche majoritaire !

    La quasi totalité des régions française ont sanctionné la politique de Nicolas Sarkozy qui rappelons le a été battu dans son propre département ; A la réunion, malgré une Gauche largement majoritaire (55 % des électeurs) la droite remporte les élections !!

    L’ego des dirigeants de la gauche locale livre les Réunionnais au Sarkosisme !

    La Réunion est devenu sans nul doute le centre d’expérimentation des réformes à venir du gouvernement. Pourtant, les électeurs de gauche n’ont pas faillis à leur conviction, ils constatent amèrement qu’ils ont été livré au Sarkosisme à cause de l’incapacité de leurs dirigeants à s’entendre pour l’union des forces de Gauche. La défaite était inscrite dès lors que le parti socialiste a décidé de se maintenir au second tour. La Réunion s’en souviendra longtemps !

    C’est pas moi, c’est l’autre !

    Sitôt la fusion de la gauche avortée, le parti socialiste s’est livré à des attaques frontales contre "l’alliance" donnant l’impression de se tromper d’adversaire. Il est clair que la stratégie du P.S (19% des suffrages) a été une stratégie d’échec de la Gauche. Ses leaders sont aujourdh’ui incapables de l’admettre et rejettent de manière infantile la responsabilité à l’autre.

    La déroute de Michel Vergoz !

    Cela fait longtemps que Michel Vergoz n’a pas connu de victoire sous son Nom ; par deux fois en 2001 et 2008 il a échoué dans sa reconquête de la Mairie de Sainte-Rose ainsi qu’aux cantonales, laissant sa place à un Bruno Pajany (DVD) plus que laborieux. Par deux fois en 2004 et 2010 il conduit les socialistes à la débâcle à travers les élections régionales ! Faut-il conclure que chez les socialistes il n’est pas ou n’est plus "l’homme de la situation" ? En tout cas même la danse du ventre de Martine Aubry lors de son passage à la Réunion n’aura pas permis d’infléchir ce résultat, alors que dans la plupart des régions de France son message a été entendu. Il est fort à parier que d’autres sanctions vont pleuvoir !

    http://www.sainte-rose-reunion.org/

  • Seule région à passer vers la droite ... Est-ce quelque chose de bien dans le fond ? Chose que j’aime appelé Le réalisme du "on verra". De temps en temps il faut voir le mal pour discerner le bien non ?

    Ce que vous trouvez dans ce casino en ligne, lorsque vous prenez part à des tournois de poker ou à d’autres événements spéciaux du casino en ligne, c’est un jeu réaliste.

Témoignages - 80e année


+ Lus