Commentaires

7 mai 2007

• Elie Hoarau, Secrétaire Général du PCR

Manifestement, La Réunion a voté en sens inverse de la Métropole. C’est l’expression massive des réunionnais pour exprimer un mécontentement profond envers la politique sociale du gouvernement. Une des leçons de ce scrutin,
Si les responsables de l’UMP en métropole se réjouissent de la victoire de leur candidat, ceux de La Réunion doivent s’interroger à propos de la perception de la politique menée depuis plusieurs années par le gouvernement qu’ils soutiennent.
Il y a un nouveau Président de la République. Comme l’autre candidat, il s’est positionné sur la Plateforme de l’Alliance en confirmant les engagements pris par le précédent gouvernement. C’est une garantie pour l’avenir de La Réunion. Mais la Plateforme, c’est aussi tout volet social important qu’il faudra obtenir.
Les résultats d’hier montrent en tout cas qu’il est possible de rassembler les Réunionnais pour que soient réalisées ses aspirations profondes.

• Huguette Bello

Les Réunionnais ont confirmé et amplifié leur choix. Ils ont à nouveau clairement exprimé leur attachement à la cohésion sociale, au développement pour tous, à la diversité dans la République. Par là même ils ont montré qu’ils refusent tout projet de société construit sur la régression sociale, l’injustice et la précarité toujours plus dévastatrice.

Par leur vote massif, ils ont lancé un signal d’alarme qu’il faudra prendre en compte, un message qu’il faudra faire entendre haut et fort.

L’avenir nous dira que c’est La Réunion qui a vu juste, que les Réunionnais et les Réunionnaises étaient à l’avant-garde.

• Wilfrid Bertile, Union des Démocrates et des Socialistes de La Réunion

Les Français ont choisi et Nicolas Sarkozy est le Président de la République. Le suffrage universel étant notre loi, ce choix doit être respecté.
Nous espérons que nos craintes concernant une diplomatie plus atlantiste, une politique économique et sociale douce aux plus favorisés, moins solidaire des plus démunis n’étaient pas fondées. Il nous faut cependant rester vigilants.
Dès le premier tour, nous avions appelé à voter pour Ségolène Royal. Nul ne peut s’arroger le score formidable qu’elle a réalisé à La Réunion.
Le combat continue notamment pour l’application de la plateforme de l’Alliance avalisée par le nouveau Président. Cette plateforme garantit le financement des infrastructures indispensables, répond aux urgences et pose les bases d’un développement responsable, solidaire et durable de notre île. Ce sera l’enjeu des élections législatives pour lesquelles nous demandons à nos amis de rester mobilisés.

• Dr Saminadin Axel Kichenin, Président de l’UPR

L’échec de Ségolène Royal à l’élection présidentielle est une profonde déception pour les progressistes de toute la France et en particulier de la Réunion.

L’UPR croit qu’il est plus que jamais indispensable, pour les forces de gauche et de progrès, les représentants syndicaux, ceux du monde associatif, de demeurer constamment vigilants et mobilisés afin de contrer efficacement toutes tentatives et velléités de remise en cause des principaux acquis sociaux, de justice et des libertés et d’unir leur force pour les déterminantes échéances législatives, mais aussi municipales, cantonales et régionales prochaines.

• Éric Delorme, Secrétaire général du Parti Socialiste Réunionnais

Après une campagne médiatique longue et intense, PSR se félicite du taux de participation historique enregistré en métropole comme à La Réunion.

Les urnes ont parlé et nous prenons acte en tant que démocrates, de la victoire de Monsieur Nicolas Sarkozy, nouveau Président de la République.

Néanmoins, nous félicitons les électeurs réunionnais qui ont voté massivement pour la représentante du peuple de gauche, Madame Ségolène Royal.

C’est pour nous le signe d’une société jeune, plus tolérante, ouverte au changement, encore épargnée par les sentiments de peurs qui tendent à trop se développer dans la société française.

Cette élection ouvre une étape nouvelle et une grande responsabilité pour la gauche en général et les socialistes en particulier qui devront passer par l’autocritique et proposer aux Françaises et aux français une voie nouvelle et des perspectives pertinentes dans les meilleurs délais.

A la Réunion, conscient de la nouvelle situation politique, PSR se propose de participer à ce chantier de reconstruction et se positionne d’ores et déjà comme force de proposition disponible et responsable pour répondre à l’attente d’un renouvellement des hommes, des méthodes et des idées.

L’heure est à la vigilance, puisse ce message être entendu par les responsables et leaders des partis politiques progressistes locaux.

• Guy Ratane-dufour, Secrétaire Général du Mouvement de la Gauche Ecologiste Réunionnaise

La France s’est donnée un nouveau Président, Nicolas Sarkozy. Ainsi tous les pouvoirs restent encore pour cinq ans entre les mains de ceux qui ont amplifié la précarité et le recul des acquis sociaux. Il y a eu pour le MGER deux raisons principales qui expliquent cette nouvelle défaite des progressistes. La première, c’est la division et les hésitations d’une gauche qui continue à se complaire dans des querelles intestines. La deuxième raison, c’est le phénomène Bayrou qui a entraîné un quiproquo, habituel à chaque fois que le centre essaye de se poser en arbitre. Déjà Jean Lecanuet avait choisi cette tactique pour ensuite revenir dans le giron de la droite. Il y eut aussi Michel Jobert qui en 1978, s’était déjà élevé « contre les maux de la vie politique française et contre l’affrontement entre Français, particulièrement celui préfabriqué, droite - gauche ». Une nouvelle fois l’électorat centriste retourne au bercail avec armes et bagages. Le refus de Monsieur Bayrou de se prononcer et de répondre à la main tendue des socialistes a repoussé une nouvelle fois la recomposition de la gauche française. Il faut espérer que le Parti Socialiste aura cette fois compris la leçon et qu’il cessera de faire de l’œil sur sa droite ! Malgré cette défaite, le MGER est satisfait des très bons résultats de Madame Royal et appelle une nouvelle fois à la création d’un grand parti progressiste régional à côté du PS local ! Les Législatives sont proches et ce sont des députés de l’Alliance qui sont seuls à même de défendre notre plateforme et nos revendications spécifiques à Paris. Au-delà de l’ego de certains, nous savons que si l’Alliance présente des candidatures uniques nous gagnerons, tout comme nous avons gagné la bataille des Régionales ! La gauche progressiste doit se réunir à La Réunion tout comme elle commence à le faire en métropole. Un parti unique qui regroupe tous ceux et toutes celles qui ne croient pas que le seul salut soit une sociale démocratie molle ou un régime néo-bonapartiste ! Quoi qu’il en soit, le MGER se tient prêt à soutenir toutes initiatives qui iraient dans le sens de candidatures uniques de l’Alliance aux prochaines Législatives.
• Jean-Hugues Savigny, Pour La République Sociale

Une majorité confortable de Français ont considéré que la sortie des crises sociale, économique et morale du pays trouve leur solution dans le projet que propose N. Sarkozy. A PRS, nous craignons pour l’égalité et la fraternité inscrits dans le triptyque qui fonde, depuis la Révolution, notre République. Pour ce qui est de la liberté, elle profitera à n’en douter aux dominants qui se trouvent déjà et continueront à trouver leur compte dans un monde néo-libéral. Il serait raisonnable que toutes les forces de gauche se rassemblent avec sincérité pour entrer en résistance dès les prochaines législatives pour la constitution d’un maximum de contre-pouvoirs. Toutes les candidatures sans portée sont par conséquent inconsidérées, il faut avoir le courage de le reconnaître et en particulier à La Réunion où le score de Ségolène Royal résonne comme un fort appel social. La gauche n’a pas su fédérer les deux tiers d’électeurs (10 millions d’électeurs) de gauche du NON au référendum de 2005 pour bâtir un projet suffisamment partagé. Il faut en tirer les conclusions pour que l’espoir ne s’épuise pas définitivement dans le repli et le dis sociétal.

• R. Mollard, Conseiller régional (Société civile)

Nicolas Sarkozy est porté à la présidence par la machine qu’il a astucieusement mise au point : un cartel des droites traditionnelles, de l’extrême-droite lepéniste et des électeurs du centre-droit. Son message politique à mi-chemin entre Guizot et Pétain, est confirmé ce soir par sa première déclaration de président, surprenant bric-à-brac idéologico-sentimental aux accents de déclaration d’amour universelle à la France et au monde. Les échéances capitales qui arriveront dans la toute prochaine période montreront comment il pourra mettre ses actes en accord avec ses paroles, et les forces sociales seront particulièrement vigilantes sur les questions de l’exclusion, de l’emploi, du pouvoir d’achat et de la fonction publique (notamment l’Éducation Nationale).
Ségolène Royal a réussi la performance, dans une France où la gauche représente environ 35 % des suffrages, de réunir 47 % de votants sur son nom. C’est à la fois une formidable leçon et un formidable espoir pour l’avenir. C’est la preuve que des dynamiques nouvelles sont possibles et qu’il faudra les mettre en oeuvre. A La Réunion, elle confirme et amplifie magnifiquement le score de la gauche : il incombe désormais aux forces de progrès de donner à ce puissant courant, dans toutes les circonscriptions, tous les cantons, toutes les communes, la traduction politique qu’il appelle, pour faire face dans l’union aux vastes chantiers à mettre en œuvre dans la perspective du million d’habitants.


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