Comprendre la situation politique internationale : notre série mensuelle de visioconférences est terminée pour 2024

18 décembre 2024, par Ary Yée-Chong-Tchi-Kan

Le 15 décembre, j’ai clôturé une série de Visioconférences sous le thème générique : « comprendre la situation politique internationale ». Commencé en août, vous avez pu suivre Bruno Guigue, Salim Lamrani, Ho Hai Quang. C’était une expérience liée aux 80 ans de « Témoignages ». Comme promis, 2 articles seront consacrés à notre dernier invité, Manuel Marchal. Mais auparavant, commençons par un article de cadrage.

Ne pas confondre l’écume et le fond

Il y a une drôle de façon de lire et comprendre la situation politique internationale enseignée dans les médias traditionnels. Sans contextualisation et sans mise en perspective, on finit par confondre l’écume et le fond. Prenons par exemple, l’opération politique « Notre Dame de Paris ». Nous avons assisté à une rencontre entre Trump, Macron et Zelinsky. Quel en est le résultat ? Trump n’a pas suivi la ligne politique belliciste de Macron, l’agitateur de l’écume.

A partir de ce constat, l’avenir est donc dans les mains de Trump et Poutine ; certainement, leurs conseillers travaillent d’arrache-pied pour permettre à Trump d’honorer un engagement de campagne électorale. Il a dit en substance « je mettrais fin à la guerre en Ukraine en 24h. Si, c’était moi, cette guerre n’aurait pas eu lieu ». Son investiture est prévue le 20 janvier. Le changement serait significatif s’il ouvrait son deuxième mandat par un acte politique majeur. Compte tenu des autres poudrières, il n’est pas utopique de penser à une initiative globale.

La décision de Biden de gracier son fils est l’autre événement politique important. Le politique a décidé de border l’institution judiciaire ! Le fiston avait plaidé coupable dans une affaire de fraude fiscale et de port d’armes sous l’emprise de stupéfiant. Pourtant, le Président des États-Unis avait déclaré, en juin, au G7, « j’ai dit que je me plierais à la décision du jury. Je ferai cela. Et je ne le gracierai pas ». Hunter Biden était très impliqué dans des activités en Ukraine. Comme le père n’a pas réussi à conquérir l’Ukraine, il préfère avaler son chapeau avant de quitter la présidence. Le monde entier apprécie le grand donneur de leçons de démocratie.

Le respect de la parole publique, en politique

Les 2 dirigeants américains sont confrontés à un problème de fond en politique, de surcroît, internationale. C’est le respect de la parole publique. François Hollande et Angela Merkel ont confirmé qu’ils avaient torpillé l’application des Accords de Minsk, en 2015. Ils voulaient laisser du temps à l’Ukraine pour se renforcer militairement et intégrer l’OTAN pour combattre la Russie. La provocation est allée jusqu’à interdire l’usage de la langue russe.

Puisque les faits sont publics, y aura-t-il un tribunal pour juger ces 2 dirigeants politiques européens qui ont détourné une mission de Paix ? Les Accords prévoyaient une large autonomie aux régions russophones de l’Ukraine. Il n’ y avait pas séparation. Dans l’expérience historique, la République Socialiste Soviétique d’Ukraine était membre fondateur de l’ONU, en 1945. Il disposait d’un siège aux côtés de l’URSS dont il en était membre. La Biélorussie avait aussi ce même statut privilégié. Ainsi, l’URSS garantissait l’autonomie de l’Ukraine, les Européens en ont fait un vassal de leur politique pour servir leur dessein de briser ce qui reste de l’URSS, c’est-à-dire la Russie.

Pris à leur propre piège

Le lendemain de l’intervention militaire russe, j’avais écrit « saluons la fin de la guerre froide » (cf Témoignages du 25 février). Actuellement, toutes les tentatives de creuser un fossé irréparable entre Poutine et Trump ont échoué. Même les événements de Syrie n’ont pas ébranlé le sang-froid des 2 dirigeants. Dans cette région, le problème principal est le retour des otages du 7 octobre 2023. S’ils sont ramenés vivants, ce sera mis, d’abord, à l’actif du Hamas qui les ont bien protégés, puis aux négociateurs secrètes conduites par Trump, Poutine et les pays arabes. Pour garder leur crédibilité, les 2 dirigeants devront ouvrir l’ enquête sur la destruction des gazoducs Nord Stream et sur les événements du 7 octobre 2023.

Ary Yee-Chong-Tchi-Kan

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