Le message du second tour de la présidentielle est un nouvel avertissement à la classe dirigeante

Conférence territoriale élargie : les Réunionnais sont capables de décider ce qui est bon pour La Réunion

27 avril 2022, par Manuel Marchal

Le 24 avril, La Réunion a connu un tsunami politique au second tour de l’élection présidentielle. 40 % des électeurs ont refusé de voter, et les participants du scrutin ont décidé du résultat suivant : l’extrême droite en tête dans toutes les communes, 60 % des suffrages pour l’extrême droite, soit près de 20 points de plus qu’en France. Le ras-le-bol d’un système a conduit plus de 200.000 Réunionnais membres d’un peuple d’immigrés à voter pour l’extrême droite dont l’idéologie est à l’opposé des valeurs du peuple réunionnais. Pour sortir de cette crise, le PCR propose la concertation la plus large avec la Conférence territoriale élargie à toutes les forces vives.

En octobre 2017, deux semaines avant l’importation du mouvement des gilets jaunes à La Réunion, une délégation du PCR a remis à la ministre des Outre-mer une déclaration contenant une proposition : une Conférence territoriale élargie aux forces vives. La Conférence territoriale de l’action publique prévue par la loi se limite aux élus, le PCR souhaite que toutes les bonnes volontés, notamment les syndicats, les associations et les partis politiques puissent participer à la concertation. La Conférence territoriale élargie aux forces vives a également une mission spécifiquement réunionnaise : faire naître un projet de développement pour La Réunion, proposé et mis en œuvre par les Réunionnais. A charge à l’État d’adapter la loi si besoin est pour que les propositions puissent s’appliquer.
Lors d’une rencontre avec des élus à l’Elysée au sujet de la crise des gilets jaunes, Maurice Gironcel avait fait part de la proposition de la Conférence territoriale élargie au président de la République. Ce dernier avait fait part de son intérêt, indiquant en substance qu’il appartenait aux élus de se mettre d’accord pour aller plus loin.

Droit dans le mur

Après les gilets jaunes, La Réunion fut touchée depuis 2019 par l’importation d’une crise sanitaire due manifestement à la volonté de Paris de ne pas prendre les mesures qui s’imposaient pour empêcher le coronavirus d’entrer et de circuler dans notre île. Cette crise sanitaire a des conséquences économiques qui accentuent encore la crise sociale qui dure depuis des décennies à La Réunion.
Depuis l’an dernier, la hausse des prix des matières premières a contribué à l’inflation, elle s’est amplifiée avec la guerre en Ukraine qui a en plus des répercussions sur l’augmentation du prix du fret maritime. Une grande majorité de la population souffre de cette situation.
Pendant ce temps, les institutions ont continué à fonctionner comme si de rien n’était. La proposition d’une Conférence territoriale élargie n’a pas connu le commencement du début d’une mise en œuvre au cours de ces 4 dernières années.
Dans ces conditions, il était évident que l’élection présidentielle allait être un moment d’expression du mécontentement. Le second tour a montré l’ampleur de la crise. 40 % des électeurs ont refusé de voter, et les participants du scrutin ont décidé du résultat suivant : l’extrême droite en tête dans toutes les communes, 60 % des suffrages pour l’extrême droite, soit près de 20 points de plus qu’en France. Le ras-le-bol d’un système a conduit plus de 200.000 Réunionnais membres d’un peuple d’immigrés à voter pour l’extrême droite dont l’idéologie est à l’opposé des valeurs du peuple réunionnais.

L’urgence d’agir

La volonté de changement est manifeste. Il est donc nécessaire de lutter contre les causes de cette crise. La Conférence territoriale élargie a le mérite de mettre les Réunionnais face à leurs responsabilités. Elle fait d’eux les acteurs des propositions à mettre en œuvre pour sortir de cette crise qui dure depuis des décennies.
N’est-ce pas ce que souhaitent les Réunionnais qui ont décidé d’exprimer leur mécontentement à l’occasion de cette élection présidentielle ?
Le système néocolonial mis en place pour préserver les intérêts de Paris a conduit le peuple réunionnais dans le mur. Qui d’autres que les Réunionnais sont-ils les mieux placés pour décider des mesures à appliquer pour qu’enfin La Réunion puisse aller sur la voie du développement, avec la fin du chômage de masse et de la grande pauvreté ?
Si le message du 24 avril n’est pas écouté, que restera-t-il alors comme moyen d’expression pour les très nombreuses victimes du néocolonialisme à La Réunion ?

M.M.

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