Le prix du gaz augmente de 45%

Coup dur pour la population

1er mars 2013

Voici un an, Didier Robert avait choisi de soutenir le versement d’une subvention pour faire baisser le prix du gaz ce qui a relâché la pression sur les pétroliers. Un an plus tard, en mettant fin à la subvention, le président de Région contribue à la hausse brutale du prix d’un produit de première nécessité : de 15 euros à 21,73 euros, soit une augmentation de 45%.

La ruée sur les bouteilles de gaz s’est poursuivie hier toute la journée. Nombreux étaient ceux qui avaient décidé d’anticiper la mauvaise nouvelle, confirmée hier en fin d’après-midi.

C’est en effet peu après 17h30 qu’a été publié l’arrêté préfectoral fixant les nouveaux prix des carburants et du gaz. Le super connaît une hausse de 5 centimes par litre, le gasoil de 2 centimes. Mais ce qui retiendra l’attention de toute la population, c’est la hausse de près de 7 euros du prix de la bouteille de gaz. Les 6,73 euros supplémentaires dont il faut s’acquitter à partir d’aujourd’hui pour ce produit de première nécessité, c’est une hausse de 45%. La baisse de la cotation du gaz et l’appréciation de l’euro ont en effet fait passer le prix structure de la bouteille en dessous de 22 euros. Cela permet d’éviter que la barre symbolique des 50% ne soit franchie. Mais c’est néanmoins une hausse considérable, exceptionnelle pour un produit de première nécessité.

Le choix de la subvention

Comment en est-on arrivé là ? Tout commence fin janvier 2012, à l’occasion des vœux à la presse du président de Région. Didier Robert promet la bouteille de gaz à 15 euros. Les transporteurs et les automobilistes veulent alors que la Région fasse baisser le prix des carburants de 25 centimes pour tout le monde. Didier Robert fait part publiquement de son incapacité à réussir cette opération, le préfet abonde dans le même sens. Sur les barrages, c’est la déception. Et la manifestation dérape devant les réservoirs de la SRPP. C’est le point de départ de plusieurs jours d’émeutes.

Réuni dans l’urgence à la préfecture, Didier Robert refuse que le débat sur les bénéfices des compagnies pétrolières puisse avoir lieu, car il prend l’initiative de verser une subvention à ces dernières. Elle se répartit de la manière suivante :

- un gel des prix des carburants jusqu’au 1er juillet 2012 subventionné à 100% par la Région,

- une baisse du prix de la bouteille de gaz à 15 euros jusqu’au 31 décembre subventionnée à 50% par la Région et à 50% par le Département.

Près de 50% de hausse du jour au lendemain

Le 1er juillet, deux semaines après le second tour des législatives, Didier Robert met fin à la subvention sur le prix des carburants. Cette mesure passe au moment où les prix connaissent une détente, la hausse n’est pas à deux chiffres.

Au 31 décembre 2012, la subvention du prix de la bouteille de gaz est prolongée. Mais la répartition de l’effort de chaque collectivité est modifiée, la Région finançant dès lors les deux tiers. Depuis ce matin, la Région Réunion ne verse plus la subvention. La conséquence, c’est une hausse dramatique du prix de la bouteille de gaz. La décision de Didier Robert a eu pour conséquence d’écarter le débat sur la formation des prix du gaz. Et 12 mois après le premier versement de la subvention, c’est un retour au même point, mais il est très douloureux.

En effet, au cours de ces 12 mois, le nombre de Réunionnais inscrits à Pôle emploi a augmenté de 11.000. La situation sociale s’est de nouveau tendue, en témoignent les manifestations de jeunes pour l’emploi.

C’est donc dans un contexte bien plus grave qu’en 2012 que survient une hausse de 45% d’un produit de première nécessité. C’est un coup dur pour la population qui aura très peu de difficulté à identifier les responsabilités.

M.M.

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