Aggravation de la situation dans le monde

Crise financière : l’urgence d’une solution globale mondiale

27 septembre 2008, par Manuel Marchal

Seule une solution globale prenant en compte les intérêts de tous peut sauver le monde. La situation demande une réponse politique qui doit respecter la règle de la démocratie : l’égalité. Il n’est pas possible d’imaginer une sortie de crise si on reconduit la domination de 20% de l’humanité sur 80% de la population mondiale. Les pays riches doivent assumer leurs responsabilités devant l’Histoire. Quand dans son discours, le président de la République dit que ’on’ est responsable, pour 80% des habitants de la Terre, le responsable n’est pas ’on’ mais les dirigeants des pays du G7 qui, soit par omission ou par action, ont laissé faire la crise.

Tout le monde a pu remarquer que pendant plusieurs jours, les dirigeants des pays européens ont tenté de temporiser, c’était notamment le cas en France. Jeudi à Toulon, Nicolas Sarkozy a prononcé un discours sur la crise financière mondiale. Le président de la République a souligné l’ampleur de la crise, ainsi que l’accélération et l’exacerbation des contradictions dues à ce phénomène.
Depuis plusieurs semaines, les faillites de banques se succèdent aux Etats-Unis. Le gouvernement américain sauver certaines, et laisse d’autres couler. Calcul ou hésitation devant la rapidité avec laquelle les événements s’accélèrent ?
Quoiqu’il en soit, c’est un séisme économique à l’échelle du monde entier. Et la dévalorisation du dollar conduit à l’affaiblissement des réserves détenues par les Etats. En dehors des Etats-Unis, les réserves des banques centrales s’élèvent à près de 20.000 milliards de dollars.
La situation s’est tellement dégradée qu’aux Etats-Unis, le président de la Banque centrale, le secrétaire du Trésor et George Bush estiment que pour régler la crise, l’Etat doit racheter 700 milliards de dollars de créances douteuses aux banques. Ils estiment qu’avec ce plan, ils permettront de faire repartir les banques, et ainsi relancer le crédit et la consommation.
Or, les Etats-Unis sont en récession. L’Union européenne est déjà également en récession. Exemple du dynamisme économique dans l’UE, l’Irlande est officiellement entrée jeudi en récession, avec deux trimestres consécutifs de baisse du PIB.
Les conséquences de la crise en Europe et aux Etats-Unis auront des conséquences sur le monde entier. Les pays émergents comptent en effet sur les consommateurs des pays riches pour vendre leurs produits dans le cadre d’une économie mondialisée. Si dans les pays riches la consommation baisse, alors dans le Sud, la production va baisser, et la population va s’appauvrir.
Concernant le plan annoncé par George Bush, il ne vise à soutenir que les banques américaines et celles qui opèrent sur le territoire des Etats-Unis. C’est une solution locale, alors que l’économie est mondialisée. Autrement dit, les pays riches tentent de régler leurs problèmes, et abandonnent le reste de l’humanité à son sort. On a pas changé d’époque.
Les dirigeants de 20% de la population mondiale veut faire passer ces difficultés en priorité, alors que ce sont eux qui sont à l’origine de cette crise. C’est en effet la gouvernance des responsables de l’Union européenne et des Etats-Unis qui a abouti à ce tsunami financier.
L’urgence est à une solution globale mondiale, prenant en compte les intérêts de tout le monde. Car aucun pays n’a envie de supporter les conséquences d’une crise provoquée par les politiques menées aux Etats-Unis et en Europe.

Manuel Marchal


Europe et USA : Les origines de la crise sont différentes

La crise en Europe n’a pas la même source que celle qui a lieu aux Etats-Unis, contrairement à ce que déclare le président de la République.
Aux USA, c’est une crise qui a comme origine la gestion des crédits, qui a entraîné la faillite de familles, puis celles de banques.
En Europe, il n’y a pas de crise du crédit, et la monnaie est forte. Ce qui se passe aux Etats-Unis aggrave une crise qui existait déjà. Car cela fait de nombreux mois que l’économie européenne est en panne de croissance, c’est le résultat d’une crise structurelle.
L’erreur est donc de faire croire que les crises en Europe et aux Etats-Unis ont la même origine.


La base du capitalisme, ce sont l’esclavage et la colonisation

Jeudi à Toulon, Nicolas Sarkozy a dit ceci : « Le capitalisme, c’est ce qui a permis l’essor extraordinaire de la civilisation occidentale depuis sept siècles ».
Manifestement, c’est une erreur. Voici sept siècles, l’Occident, soutenu par l’Eglise catholique, a imposé au reste du monde une guerre culturelle.
Ce n’est pas le capitalisme qui a fait la richesse de l’Occident, mais c’est d’abord le pillage des richesses des pays envahis. Ce pillage a entraîné la destruction des patrimoines naturels et culturels, et la mise en esclavage des peuples. Il a été tel qu’il a débouché sur la reconnaissance de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité. Et ce pillage ne s’est pas interrompu par le fait de l’époque des Lumières en Occident. Le 14 juillet 1789, le Code Noir était appliqué à La Réunion, comme dans d’autres pays colonisés.
Peut-on vraiment se glorifier de cette période ?

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