L’authenticité dans la modernité - 3 -

Culture, environnement et politique

22 août 2006

Voici la troisième partie des 12 propositions pour l’avenir du Sud proposées par le préfet honoraire Philippe Schaefer. En fait, c’est un appel à des commentaires et des contributions afin d’enrichir ce document.

6 / Le Sud doit disposer d’un grand projet culturel et de lieux majeurs d’accueil de grandes manifestations, spectacles et loisirs

Là encore, sans l’inscription au CPER de tels projets, permettant la démultiplication de moyens financiers, rien ne pourra s’envisager avant 2020...
Or, plusieurs projets peuvent être retenus

- Au plan culturel, l’ancienne usine sucrière de Pierrefonds est aujourd’hui à l’abandon depuis le départ pour l’Ouest de la troupe de théatre Talipot, faute de soutien local. Or cet endroit, situé au cœur d’un triangle urbain majeur, pourrait devenir ce haut lieu culturel magique qui manque cruellement dans le Sud, pour peu que soit réactualisé le projet de réhabilitation que soutenait si fortement la DRAC, il n’y a pas si longtemps

- Par ailleurs, aucun espace capable de recevoir de grandes manifestations, salons ou spectacles d’envergure n’existe dans notre microrégion.
Peu importe la localisation d’un tel équipement, à Pierrefonds (espaces disponibles, proximité séduisante de l’aéroport), Saint-Pierre (tristement dépourvue pour la capitale du Sud qu’elle prétend être) ou ailleurs, mais l’urgence d’une entente sur ce thème est évidente.

- Le projet de Parc de loisirs des Hauts, à la Plaine des Cafres, serait l’occasion de réaliser une véritable opération d’aménagement du territoire, génératrice d’emplois et d’activités diversifiées dans les Hauts, jusque-là voués à une vie pastorale.

- D’autres potentialités sont insuffisamment exploitées comme le domaine de Maison Rouge à Saint Louis, voire laissées en ruine comme l’usine de Grand- Bois.

7 / Porter une politique d’environnement exemplaire dans le Sud, tant en matière de déchets que de gestion de l’eau et d’énergies renouvelables

- En décidant au plus vite la réalisation d’une grande unité de traitement des ordures ménagères et industrielles, moderne et respectueuse de l’environnement, dont la forme est à définir au plus vite, parmi tous les procédés existants, tout en renforçant le tri sélectif.

- En amplifiant les efforts d’unités modernes de traitement des eaux usées et d’amélioration du rendement des réseaux dans toutes les communes.

- En définissant une politique claire de la ressource en eau potable, conditions d’ailleurs de la construction de nouveaux logements.

- En renforçant, par des mesures financières locales très incitatives complétant l’arsenal déjà en place, le déploiement des différentes énergies renouvelables dans le Sud (capteurs photovoltaïques, éoliennes, géothermie).

B / PROPOSITIONS A MOYEN TERME

Ces propositions, pour moins immédiates qu’en soient les échéances car moins liées au prochain CPER, répondent pourtant également à une urgence pour le Sud, handicapé par l’émiettement de son organisation et son manque de synergie.

8 / Au plan de l’organisation politique, construire au plus vite une seule Communauté unissant les 10 communes du Sud.

Faut-il rappeler que cette partie de l’île est la seule des quatre microrégions à rester divisée entre trois structures intercommunales qui se font concurrence (la CIVIS, la CCSUD, le Syndicat Mixte de Pierrefonds), alors que chacune des trois autres microrégions (ouest, nord et est) ont su, chacune, s’unir dans une seule structure intercommunale ...
Les élus doivent prendre l’initiative, dans un délai raisonnable, d’un rapprochement entre les deux premiers EPCI (CIVIS et CCSUD) afin de pouvoir fusionner, ceci à deux conditions :

- Que soient au préalable clairement définies, à l’unanimité des maires, les compétences communautaires de la future Communauté d’Agglomération des 10 communes regroupées (ne devra être transféré que ce qui ne relève à l’évidence pas des affaires et des intérêts communaux).

- Que soient assainies les situations financières de chaque EPCI, avant d’envisager la fusion.

9 / Une fois cette fusion réalisée, les 10 communes du Sud devront s’engager dans une démarche exemplaire de découpages communaux qui devraient permettre d’aboutir, avec le soutien de l’Etat, à près de 20 communes de plein exercice dans le Sud.

La nécessité d’une telle évolution peut surprendre, au regard de la tendance aux regroupements des communes en Métropole.
Mais la situation de la Réunion n’a rien à voir avec celle des 36000 communes métropolitaines. Notre Département ne compte que 24 communes pour 800.000 habitants, cas unique, hors grandes aires urbaines de France. En outre, tous les constats et les études prospectives montrent que c’est dans le sud que se situent les plus fortes dynamiques démographiques.
D’ici à penser que la microrégion Sud pèsera, si l’on peut dire, près de 400.000 habitants dans moins de vingt ans, se situant autour d’un Département de taille moyenne de Métropole...
Encore faudrait-il que la création de cet éventuel deuxième Département (sujet qui viendra en son temps, une fois les étapes évoquées ci-dessus franchies et si cette idée devait apparaître pertinente et partagée..) ne repose pas sur 10 ou 12 communes...Sachons tirer les leçons du passé, en reprenant les choses dans l’ordre et en laissant mûrir les esprits.

À suivre...

Philippe Schaefer
Préfet honoraire


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