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La Réunion de 1946 à aujourd’hui
7 novembre 2007
Dans ce qui est en train de se passer à l’échelle de la COI - qui est l’organisation micro régionale des îles des Mascareignes au sein de l’ensemble régional plus vaste constitué des pays de l’Afrique orientale et australe (en anglais : East & southern africa-ESA), c’est-à-dire essentiellement les 21 pays du COMESA - il nous faut comprendre que La Réunion est en train de “changer de base”. C’est en cela qu’il nous faut réaliser une “révolution mentale”, sauf à vouloir tourner le dos à nos voisins et à l’avenir - ce qui serait suicidaire.
Les objections ne vont pas manquer. La première pourrait être que depuis des décennies, “nous vivons isolés de nos voisins et nous ne sommes pas morts”. C’est parce que le cadre général a changé qu’il nous faut intégrer les données de ce changement et nous préparer à vivre autre chose. Nous avons pu vivre dans un isolement mutuel tant que la base économique de notre modèle législatif et social était fait de protection et d’exclusive coloniale ou post-coloniale.
La loi du 19 mars 1946, voulue par les anciennes “vieilles colonies” comme voie originale de décolonisation, a organisé au plan économique l’intégration des “confettis de l’empire” - et donc de La Réunion - à l’ensemble national et européen.
On peut voir la situation présente comme la convergence de deux données majeures : La première est que les contradictions propres au système instauré par la loi de 1946 arrivent à leur point d’aboutissement et de dépassement : nous avons mis plus de 50 ans à obtenir l’application de cette loi mais, pour l’essentiel, aujourd’hui, elle a produit ses effets et elle a profondément changé notre île.
La deuxième est l’extension du champ d’exercice des lois du capitalisme dans le monde - l’accumulation du capital étant définie, par Marx notamment, comme une quête effrénée d’abolition des barrières, « où l’unique présupposé est d’aller au-delà du point de départ » - ceci, depuis la fin de l’expérience soviétique. Certains appellent cela “la mondialisation des échanges” ce qui, à défaut d’être bien réel (mais c’est un autre débat), traduit l’appétit insatiable de ce mouvement du capital. C’est en tout cas le cadre dans lequel sont édictées les règles de l’économie mondiale.
Les Accords de partenariat économique (APE) en discussion entre l’Union européenne et les 79 pays ACP découlent de ce cadre nouveau - aussi nouveau pour les ACP que pour notre île, Région ultrapériphérique (RUP) européenne. Dans les ACP aussi, l’économie s’est reproduite depuis les Indépendances, sous la protection de barrières commerciales. A La Réunion, la “départementalisation” s’est construite dans un cadre protégé - puisque pas vraiment sorti de l’exclusive coloniale - et sur la base de dérogations multiples et variées. Par exemple : l’octroi de mer, les défiscalisations, etc... Or l’octroi de mer par exemple est un régime en sursis, qui aura disparu à l’horizon 2014.
Dans la période qui s’annonce, il nous faudra assumer notre développement dans un cadre général “libéralisé”, où la concurrence commerciale est déclarée « libre et non faussée ». Il faut sans cesse rappeler, comme le faisait récemment le CR Wilfrid Bertile, que « le commerce n’est pas tout », néanmoins ce nouveau cadre pose de très grosses difficultés aux petites économies insulaires. Autour de nous, l’île Maurice en particulier en subit les conséquences dans les coups de boutoirs donnés à trois piliers de son économie : l’industrie textile, l’industrie sucrière et le tourisme. Le démantèlement en 2005 de l’accord multifibre a été la cause de la suppression de 30.000 emplois dans l’île sœur, qui actuellement a entrepris un mouvement de concentrations de ses usines sucrières - elles aussi synonymes de chômage.
“Tenir le choc” du libre-échange
À l’inverse de la situation de 1946, où La Réunion a dû, pour sortir de l’arriération coloniale, s’intégrer à l’ensemble continental français et européen, il lui faut aujourd’hui réussir son intégration à un sous-ensemble régional. Sans cette intégration par un programme partagé de co-développement entre les pays de la COI*, La Réunion - en tant qu’entité européenne isolée dans un environnement ACP - est très gravement menacée. La plupart de ses productions actuelles, construites sur l’import-substitution, vont se trouver menacées soit par des importations sans limite tarifaire et sans limite de quota, de produits concurrents moins chers en provenance des pays de la zone (ou au-delà) ; soit par la possibilité de délocalisation dans les pays voisins.
Si nos voisins ont quant à eux l’obligation, dans ce cadre nouveau, de mettre leur appareil de production et leur économie à un niveau qui leur permette de “tenir le choc” du libre-échange, nous sommes nous aussi devant l’impérieuse nécessité - si l’on ne veut pas écrire à partir d’aujourd’hui la “chronique d’une mort annoncée” - de nous tourner vers nos voisins pour trouver avec eux la parade.
De fait, ce nouveau cadre (réglementaire, tarifaire) qui au bout du compte va organiser notre économie, nous pousse à prendre la mesure des limites du cadre précédent, découlant de la loi de 1946 et de ses aménagements, et à préparer leur dépassement.
On peut dire qu’à La Réunion, les bases de cette période de transition ont été posées au tournant du troisième millénaire. C’est tout récent, mais ce mouvement ne peut que s’accentuer à l’avenir et c’est ce que va s’efforcer de prendre en compte la préparation d’un accord micro-régional, que les représentants de la COI ont demandé à aller exposer à Bruxelles avant le 15 novembre prochain.
P. David
* La Commission de l’Océan Indien regroupe les îles des Comores, Madagascar, Maurice, Réunion et Seychelles. L’Union européenne, qui souhaite plutôt financer les accords de partenariat économique (APE) dans le cadre de regroupements géopolitiques plus vastes, n’a d’abord pas prêté attention aux demandes formulées par la COI depuis 2005, au Sommet d’Antananarivo. Mais devant le retard pris dans la signature de l’APE avec la région d’Afrique orientale et australe, les pays de la COI ont organisé, en octobre 2007, les rencontres de Mahé et de l’île Maurice pour préparer un document de stratégie régionale, comme préfiguration d’un APE à l’échelle de nos îles.
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