Assemblée générale de la section communiste de Saint-Pierre

Dans les luttes et aux côtés des plus défavorisés

28 février 2005

Les communistes de Saint-Pierre étaient samedi en Assemblée générale pour faire le point sur les luttes sociales, sur la campagne d’adhésion et pour élire la direction de la section. Ils ont également voté trois motions pour la construction d’un collège à la Ligne des Bambous dès la rentrée 2007, contre l’intervention des gendarmes dans une famille de La Ravine des Cabris et contre les velléités de la municipalité de débaptiser le Centre culturel Lucet Langenier.

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Devant une salle bondée, Élie Hoarau, secrétaire général du PCR, a dénoncé un système économique qui, à travers le monde, laisse "mourir de maladie, de faim et de soif des millions de personnes. La misère s’installe, même dans les pays riches, alors que les grandes sociétés annoncent des milliards de bénéfices qui partent dans la poche de quelques-uns".
"Ousa nout péi i sava ?"
, s’est interrogé Élie Hoarau. Les jeunes s’inquiètent de leur avenir, on leur répond par la répression. "On ne peut pas accepter que des coups de matraque répondent aux inquiétudes de la jeunesse", a-t-il déclaré. Il a ensuite abordé la question de la casse sociale. "Le gouvernement Raffarin la gagn lo shok. I kontinyé minm la kas sosyal". Quant à l’Europe, elle "n’a pas pu empêcher que les plus riches s’enrichissent et que les plus pauvres s’appauvrissent". Et cela ne s’arrangera pas avec la Constitution, car le marché sera livré à la concurrence. C’est pourquoi, sur cette question, il importe "d’être attentifs".
Si le parti socialiste n’a pas de projet, "nous en avons un et c’est le développement durable". Et de citer la politique de déplacement, le développement des énergies renouvelables, la défense de l’île face au changement climatique, les accords de coopération avec la Chine et l’Inde. Une politique de développement tournée sur la création d’emplois durables.

"Pour gagner, il faut un projet..."

Il y aura en 2007/2008 les élections présidentielles, législatives, cantonales et municipales. "Pour gagner, il faut un projet porté par l’Alliance et dans cette alliance, un parti fort". Et de ce point de vue, Saint-Pierre apporte sa contribution puisque l’on enregistre 550 adhérents, alors que la campagne n’est pas terminée.
Jean-Max Hoarau a appelé à dynamiser la vente de “Témoignages” "pour s’armer afin de défendre nos positions" et à écouter et intervenir sur Radio Korail, de 7 heures 15 à 9 heures, pour approfondir l’actualité.
Après l’élection de la direction de la section renforcée par des militants représentant tous les quartiers, est intervenu un jeune militant :"Bravo d’être venus là ce soir. Pas parce que l’on a mis à votre disposition un car, mais sur la base du militantisme. Vous auriez pu rester en famille ou regarder la télévision, vous avez choisi d’être là pour soutenir des idées. Vous avez compris que Fontaine était le camarade de Raffarin qui fait une politique pour enrichir les riches et appauvrir les pauvres. Le combat ne sera pas facile. Mais ces 550 adhésions sont une bonne base pour mener la lutte". Ce jeune enseignant a souligné que si le gouvernement et la municipalité ne construisaient pas les écoles et les collèges nécessaires, c’est que ce gouvernement voulait réduire le nombre d’enseignants. Il a proposé la création, dans les quartiers, de collectifs de jeunes "vigilants sur leur avenir". Il a conclu sur la nécessité de construire "une société plus juste, plus équitable, tenant compte de l’Homme réunionnais".

"Je pars au Sénat avec vous..."

Gélita Hoarau, sénatrice de La Réunion, avant de rejoindre le Sénat, a souligné qu’être communiste aujourd’hui, c’était lutter pour le mieux-être de la population. "I fo nou lé kosté èk bann domoun lé pli fèb. C’est notre devoir de citoyens, de communistes". Mais cela n’est pas suffisant. Il faut aussi "faire monter le sentiment d’appartenance à ce pays et arriver à raisonner en citoyen". Il importe donc de donner de son temps "pour défendre les Réunionnais, pour défendre l’unité réunionnaise". Et puisque Gélita Hoarau rejoint aujourd’hui le Sénat, la nouvelle sénatrice a déclaré : "Au Sénat, nous allons défendre les hommes et les femmes de La Réunion. Ce sera mon devoir de Réunionnaise au Sénat. Mais je ne pourrais le faire sans l’aide de tous les camarades, sans un contact permanent avec le terrain. Je pars au Sénat avec vous dans la tête, avec tous les enfants de La Réunion".
Après avoir voté trois motions (voir encadré) , les militant(e)s se sont séparés avec le sentiment que le vrai travail commençait : celui d’un grand débat avec la population de Saint-Pierre, pour faire avancer les idées du Parti, de l’Alliance... celles de La Réunion.

L. M. 


Motions

La section communiste de Saint-Pierre "dénonce l’aggravation de la situation au collège de Bois-d’Olives et demande le remaniement de la carte scolaire sur la commune de Saint-Pierre, la livraison en 2007 du collège de la Ligne des Bambous et la construction d’un collège supplémentaire d’ici 2013 sur la commune".
En effet, la construction du futur collège de la Ligne des Bambous a pris plusieurs années de retard. Or, "depuis 2001, le nombre d’élèves est passé de 691 à 914 soit 32% d’augmentation" et "on prévoit une augmentation de 114 élèves à la prochaine rentrée scolaire de 2005 au collège Henri-Matisse de Bois-d’Olives". Cela est d’autant plus urgent "que le collège est situé dans une zone défavorisée dont le classement en ZEP est demandé depuis plusieurs années". Par ailleurs, la gestion du nombre de rationnaires en hausse va poser des problèmes, comme l’augmentation du nombre de divisions qui passeront de 33 à 38 à la rentrée de 2005. À cela, il faut ajouter le manque de salles spécialisées, de laboratoires de technologie, de salles d’étude et la suppression des activités du mardi après-midi (théâtre, lecture...).
Dans la 2ème motion, la section communiste de Saint-Pierre "exprime sa solidarité" à la famille victime de l’intrusion de gendarmes armés et vêtus de gilet pare-balles qui se sont introduits - par erreur disent-ils - et en son absence, dans la maison d’une famille de La Ravine des Cabris, le 25 février 2005. Elle "dénonce ces “agissements inadmissibles” et “demande au sous-préfet des explications officielles” et que “des excuses soient présentées à la famille”".
Dans la troisième motion, la section communiste, devant le projet de la municipalité de débaptiser le Centre culturel Lucet Langenier, "déclare au maire de Saint-Pierre que la réalisation d’un tel projet constituerait une grave atteinte à l’unité des Réunionnaises et des Réunionnais et qu’il devrait alors en assurer toutes les conséquences".
En effet, Lucet Langenier a toujours voulu, au nom des racines de ses ancêtres et de sa foi dans le peuple réunionnais, rechercher à l’unifier tout en exaltant l’apport enrichissant de sa diversité. Glorifier soi-disant, comme le font certains lors des discours officiels, l’harmonie existante ici et en même temps vouloir gommer pour des raisons politiciennes dérisoires le nom de ceux qui symbolisent le plus, par le combat de toute une vie, cette unité, relève de l’hypocrisie qui doit être dénoncée.


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