De la continuité territoriale à la SPLA : signes d’une économie de pillage

3 décembre 2010, par Geoffroy Géraud-Legros

Depuis qu’elle est au pouvoir à la Région, la majorité UMP met tout en oeuvre pour aider le gouvernement à économiser aux dépens des Réunionnais. Mais son dirigeant n’oublie pas de cumuler tous les avantages et indemnités disponibles.

Didier Robert, président de la Région, premier adjoint de la commune du Tampon, président de la CASud, parlementaire, s’est exprimé avant-hier au sujet de la continuité territoriale. À la question, posée par l’un de nos confrères du “Quotidien”, d’une éventuelle demande de complément dans ce domaine de la part de la l’État, il a répondu en substance que c’est le Conseil régional qui ferait, s’il le fallait « un effort supplémentaire ». En matière de continuité territoriale, a-t-il ajouté, la Région « n’est pas dans la recherche (sic) systématique d’économies ». En clair, la Région Réunion, située à 10.000 kilomètres de Paris, dont le budget s’élève à 800 millions d’euros à peine, va se substituer au gouvernement français, sous prétexte que celui-ci refuse d’exécuter ses obligations.

Servir le gouvernement UMP...

Faut-il le répéter ? La continuité territoriale, selon les textes, doit être assurée par l’État. D’où viendra l’argent investi par la Région à la place de ce dernier ? Des économies réalisées par l’Alliance au cours des deux mandatures de Paul Vergès. Il faut rappeler que la Région Réunion fait depuis figure d’exception par la gestion de ses ressources, avec 60% des ressources consacrées à l’investissement et 40% au fonctionnement... soit l’inverse du rapport constaté en France hexagonale. Cette bonne administration des fonds avait aussi permis la constitution d’une épargne considérable. .

… et se servir soi-même

On aurait tort de ne voir là qu’un simple gaspillage, où de l’incompétence. Il y a là tout un système : la Région Réunion, seule prise de l’UMP lors des dernières élections, sert de béquille à la politique de Nicolas Sarkozy. Ceux qui règnent aujourd’hui au sommet de la pyramide inversée aident le gouvernement à faire des économies, en puisant dans les fonds publics. Servir Paris, c’est aussi se servir soi-même : avant-hier, M. Robert a annoncé qu’il prendrait la direction de la SPLA Maraïna. La société publique locale d’aménagement, c’est avant tout un instrument destiné à accélérer et améliorer l’aménagement du territoire. Un instrument dédié, donc, à l’intérêt général, et non à la promotion personnelle. Preuve : son ancien dirigeant, Paul Vergès, n’avait touché aucune rémunération pour exercer les fonctions de président. Didier Robert, lui, va prendre 7.000 euros.

Geoffroy Géraud-Legros

Didier Robert

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