Tribune libre

Déclaration de Julie Pontalba : Etre utile durant le mandat municipal 2020-2026

9 novembre 2019, par Julie Pontalba

Julie Pontalba, présidente du Mouvement Réunionnais pour la Paix.

Des élections Municipales auront lieu en mars 2020, dans 5 mois. Après les Législatives [1] de 2017 où j’ai terminé 3e sur 17 candidats en lice, j’ai décidé de poursuivre mon engagement local sur Saint Denis.

J’ai fait mes études supérieures à Saint Denis et j’ai longtemps milité en faveur du Sport Adapté. J’ai enseigné aux Collèges de Montgaillard, les Alizées au Chaudron et Bourbon en ville. J’habite aux Camélias. J’ai une certaine habitude de la population dionysienne et ses problématiques.

De mes observations de la vie quotidienne et des réflexions diverses, je constate chaque jour l’urgence de traiter la pauvreté multiforme.

Il y a d’abord la question alimentaire. Bon nombre de nos compatriotes n’ont même pas 5 euros [2] par jour à consacrer à la dépense de nourriture, soit 150 euros mensuel. Ce problème de base doit être réglé de manière rapide, durable et résiliante sinon le reste devient secondaire. Ne dit-on pas que “ventre affamé n’a pas d’oreille” ? Il y a l’éducation civique (la civilité) qui fait appel au jugement critique et à la participation citoyenne. Cette étape se heurte au sentiment d’être abandonné et inutile ; cela nourrit l’abstention massive et le vote refuge. Il y a enfin la source du mal : une politique de mal-développement. Selon l’Insee, La Réunion est un “Département socialement hors norme”. C’est peu flatteur 75 ans après le vote de la loi du 19 mars 1946.

Peut-on s’en sortir ?

1) Le 14 octobre 2019, le Prix Nobel de l’Economie a été attribué à 3 spécialistes de la pauvreté dont la Française Esther Duflo. Ils éclairent le traitement de la pauvreté sous l’angle de l’Economie de Développement.
2) Trois jours après, le 17 octobre 2019, à l’occasion de la Journée Internationale pour l’élimination de la Pauvreté, David Malpass, le Directeur de la Banque Mondiale a rappelé l’urgence d’éradiquer la pauvreté.
3) Les Objectifs du Millénaire pour le Développement Durable (OMDD) ont été signés par tous les Etats, en 2015. Ils ont fixé comme priorité numéro UN : l’éradication de l’extrême pauvreté avant 2030. Il reste donc 10 ans.

Un sursaut démocratique et collectif est nécessaire.

Utilisons le mandat municipal 2020-2026 pour abréger la souffrance de nos compatriotes victimes de la pauvreté ; il s’agit avant tout d’une volonté politique. Toutes les personnes de bonne volonté peuvent s’unir afin de mener cette lutte courageuse pour la dignité humaine.

Au-delà de toutes sortes de considération, il y a réellement nécessité d’une large union dionysienne, pour mettre des compétences au service de la population la plus nécessiteuse, avec comme objectif principal la Solidarité active.

Saint Denis, le 8 novembre 2019,

Julie Pontalba

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Messages

  • Très bien tout ça, constat hélas bien réel, partagé, tout comme la ministre des outre-mers, désignant la Réunion comme "le département le plus inégalitaire de France !", c’est pour dire ! Alors que proposer ? De mon côté, pour commencer, je pense qu’il faudrait rendre les transports collectifs, aujourd’hui bus, demain, téléphériques, tramways, train gratuits, tout simplement. Une utopie ? Non, Voici des exemples, le dernier, ce sera cette année, la ville de Calais, l’avant dernière, Dunkerque, près du trentaine en tout et des fois depuis longtemps déjà. Se renseigner sur le net.
    Ainsi, on offre la possibilité de sortir de chez soi, d’oublier la sempiternelle voiture, pour aller voir sa famille, faire ses courses, de rendre à l’école, au lycée, à l’Université, au CFA, RSMAR, ESPE etc. Plus de souci de tickets, carte, de braquage, de contrôleur, et place à plus de convivialité, d’humanité tout simplement. Je connais des gens qui ne sortent plus, restent chez eux, devant la TV, un verre, ou traînent dehors au lieu de prendre l’air, résignés à rester passifs, ce n’est pas comme ça que l’on montre le bon exemple aux jeunes générations, il ne faudra surtout pas qu’elles fassent de même. Sans oublier la pollution qu’engendre tous ces moteurs qui tournent, majoritairement diésel, donc distributeurs de micro-particules cancèrigènes pour nos poumons, ceux des bébés, nés ou à naitre. Les accidents, les encombrements, le bruit etc. Alors c’est quand qu’on commence à montrer l’exmple. Imaginez, aux infos nationales, une annonce telle que : " L’outre mer a lui aussi décidé de franchir le pas, après le retour du transport par rail, ce département lointain se lance auourd’hui dans plus de volonté sociale, permettre de voyager gratuitement, quel bon exemple pour ceux qui se posent encore la question, moins de pollution, voici la solution "

    Bon WE à vous, et réflexion sur l’avenir, plus propre, Arthur.


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