Gélita Hoarau, sénatrice PCR sortante et tête de liste « Une nouvelle ambition pour La Réunion » a expliqué hier au micro de Gaël Le Dantec dans « L’invité de la matinale » de Réunion Premier Radio qu’il « faut protester au Sénat et dans la rue » contre les ordonnances imposées par le gouvernement.
Gélita Hoarau et son colistier Gilles Leperlier à la manifestation du 21 septembre contre les ordonnances.
Hier au micro de Réunion Première Radio, Gélita Hoarau a expliqué qu’il est désormais crucial de protester « parce que la loi est déjà passée. Elle donne des possibilités au Président de prendre des ordonnances. La protestation a été faite au Sénat. Mais maintenant c’est dans la rue. Faut que les forces vives, ouvrières, syndicats et autres se fassent entendre, ce qui est aussi bien. Parce que je pense que plus on sera fort dans la rue, plus le Président et le gouvernement peuvent flancher ».
Présente lors de la manifestation du 21 septembre à Saint Denis pour protester contre ces ordonnances, la candidate PCR aux élections sénatoriales a expliqué qu’il y avait certes moins de monde à la manifestation, mais que cela ne signifiait pas que les Réunionnais « donnent raison au gouvernement ».
« C’est une baisse de la mobilisation qui s’explique par le fait qu’on enlève un second jour de grève sur le salaire de certains syndiqués et salariés. De plus, il y a aussi d’autres raisons qui expliquent cette baisse », a poursuivi Gélita Hoarau. « Mais cela ne veut pas dire que le gouvernement a raison » a réaffirmé la sénatrice sortante.
Le PCR est un parti fort et confiant
Concernant l’appel de la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon au rassemblement du 23 septembre place des cheminots au Port, Gélita Hoarau a assuré que son parti sera présent à l’évènement.
A la question « Jean-Luc Mélenchon est-il en train de couper l’herbe sous le pied du PCR ?’. « Pas du tout », a répondu la militante et sénatrice sortante du PCR : « J’ai appelé à voter Jean-Luc Mélenchon d’une part, je lui ai donné mon parrainage lors de sa candidature à la présidentielle. D’ailleurs, nous étions présents lorsqu’il a fait son meeting holographique. Maintenant, il vient ici. Il va sur la tombe de Paul Vergès, c’est tout à fait son droit mais je ne pense pas qu’il nous coupe l’herbe sous le pied ».
« Au contraire, dans toute ma campagne électorale depuis mi-juillet, l’espoir qui est fondé au-delà d’avoir le poste au Sénat, c’est vraiment de reconstruire le parti. Et là, au niveau de la base, il y a pas mal (de potentiel, ndlr), ce qui est extraordinaire. Toutes les rencontres que j’ai pu faire encore hier dans la manifestation assurent qu’il faut reconstruire le parti. Il y a des signes forts à travers cette campagne électorale de reconstruire ce parti et j’y crois », a expliqué Gélita Hoarau sur Réunion Première Radio.
Les gens « reconnaissent ma légitimité »
Sur la question des alliances, la candidate sortante a assuré que l’absence d’alliance avec Michel Dennemont comme en 2011, ou encore le PLR ne va pas permettre à la Droite de « rafler tous les sièges ».
« Tous les contacts que l’on a eu à Gauche me voyaient légitime, sortante légitime, qui n’a pas démérité… C’est eux qui disaient cela, ce n’est pas moi », a expliqué Gélita Hoarau.
La communiste a souligné que « mon parti m’a demandé de porter cette liste, d’être candidate. J’ai accepté », car « je me dis que si eux reconnaissent ma légitimité en tant que sortante de Gauche, et qui n’a pas démérité, je ne vois pas pourquoi je vais aller derrière eux ».
D’ailleurs, « depuis mi-juillet, je suis en campagne, j’ai confiance. Les grands électrices et les grands électeurs, que j’ai rencontrés, reconnaissent mon travail, reconnaissent mes convictions et mes valeurs. Je n’ai pas dévié en quoi que ce soit, donc j’ai bon espoir ».
« Il faut adapter les lois à la situation de La Réunion »
Avec la baisse des dotations et des emplois aidés, l’inquiétude des collectivités est justifiée. Raison pour laquelle, « il faut qu’on arrive ici à La Réunion à créer nos lois, à adapter les lois pour répondre aux besoins de la population, et aux besoins des élus locaux pour faire face à leurs missions, qui sont grandissantes et de plus en plus importantes », a expliqué Gélita Hoarau.
« Pour cela, il n’y a qu’un seul moyen : faire sauter l’alinéa 5 de l’article 73 (amendement Virapoullé, ndlr). C’est cela qui va nous permettre d’avancer et de créer nos lois, et d’adapter les lois aux besoins de la population », a assuré la sénatrice sortante. Cet amendement a d’ailleurs toujours été combattu par le PCR, depuis 2002, lors de son adoption, privant ainsi La Réunion du principe « d’autonomie législative ».
« C’est aussi aux maires et aux élus locaux de prendre leurs responsabilités dans cette affaire là, pour que je puisse, une fois élue, avoir plus de force au Sénat pour faire valoir ce que l’on réclame ici dans la création et l’adaptation des lois », a indiqué cette dernière.
Pour conclure, Gélita Hoarau, tête de liste « Une nouvelle ambition pour La Réunion », a expliqué qu’il y a aussi « à faire face à d’autres missions, dont les maires ont à faire face, comme le logement, le chômage. Je pense qu’il y a là aussi des leviers à faire valoir et c’est être avec moi aussi ».