Cinquième circonscription

Des électeurs s’interrogent

18 juin 2007

Des habitants de la région Est ont préféré faire des achats pour fêter les pères et ensuite aller voter. Le “duel” Fruteau-Audifax pour ce second tour des Législatives les intéresse, les passionne.

Certains d’entre eux ont été courtisés par les deux candidats cette semaine. Ils les ont bien reçus, les ont interrogés sur leur programme pour développer leur circonscription, et au-delà, La Réunion. Ils les ont écoutés attentivement. « Mais ces candidats sont-ils au fait des difficultés que nous rencontrons dans notre quotidien », s’interroge Marie-Lucie au sortir d’une grande surface, le caddy plein à craquer. Ce sont vos provisions pour une semaine ? « Pour le mois », regrette-t-elle. Comme son compagnon, elle perçoit le Revenu Minimum d’Insertion (RMI) et des allocations familiales. Car le couple a 4 enfants. Ils sont scolarisés. Il faut leur donner à manger, les habiller. Et aussi les récompenser ! « Tout a augmenté et le porte-monnaie ne suit pas », regrette-t-elle. « Quel que soit le candidat qui sera élu, pourra-t-il apporter des solutions concrètes pour l’amélioration de vie des plus modestes », dit-elle s’en trop y croire. Ce qui ne l’a pas empêché d’aller voter à Bras-Panon. D’autres électeurs rencontrés ne sont pas rassurés quant à leur avenir, celui de leurs enfants et de leur département.

Jean-Fabrice Nativel


André ...
... n’a pas manqué une élection cette année, la Présidentielle, il y a peu, et hier, dimanche, le second tour des Législatives. Il vit à Sainte-Marie, mais vote à Sainte-Suzanne. Il est à la retraite comme sa femme, et sa pension est maigre. Lui souhaite que le prochain député interviendra à l’Assemblée nationale pour exiger la valorisation des retraites. Il a travaillé dès l’âge de 14 ans. Ses enfants ont un emploi, et ce sont eux qui, régulièrement, les aident.

George ...
... est chômeur de longue date. Pourtant, il a une formation de mécanicien. Il a bien postulé à des postes. Il s’est rendu aux entretiens d’embauche qui sont restés sans suite. Il a même entrepris de monter sa propre affaire, mais il a renoncé ! Il s’est lancé dans le dépannage des véhicules sans être déclaré. Il “bosse” au noir. Il est allé voter hier à Saint-André sans trop y croire. Il connaît la musique : « oui, ma fé, é apré, i trouv pi persone ».

Jean-Luc
... vote à La Rivière des Pluies Sainte-Marie. Toutefois, il n’est pas pressé. Il discute avec l’un de ses amis qui, lui, a déjà déposé son bulletin. Le point commun de ces deux hommes est le chômage. Ils ont été employés puis licenciés. Pendant un temps, ils ont perçu les ASSEDIC puis le RMI. Leur vie est morose. Elle tourne autour de leur maison et de la boutique du coin. Rien d’autres à faire malheureusement. Ils interpellent les deux candidats de cette circonscription pour que demain, ils trouvent des remèdes au chômage. Car quand ils ont perdu leur emploi, ils ont perdu leur vie de famille.

Irène ...
... au sortir de l’église à Saint-Suzanne centre-ville, s’est rendue au bureau de vote qui se trouve à deux pas. Elle marche d’un pas décidé. Elle n’a qu’une question à soumettre au député de demain : “Allez-vous entreprendre des démarches pour lutter contre toutes les violences” car ce phénomène gangrène « notre société », remarque-t-elle.

José
...
a « toujours voté à gauche ».
Hier, il n’a pas changé son fusil d’épaule. Car pour défendre les intérêts de La Réunion, « nous devons élire une opposition constructive ». Car « nou lé mal baré avèk se gouverneman », soutient-il. « Na rienk mové zafèr pou ariv anou ». Son choix est clair et net.

Jean-Pierre...
... votera comme au premier tour. Il ne peut rien dire sur le nom de son candidat. Il a une situation, il a pu construire sa vie de famille et professionnelle. « En sera-t-il de même pour mes garçons », s’interroge-t-il. L’un est étudiant et l’autre le sera très certainement à la rentrée. Jean-Pierre constate que même avec des diplômes, force est de constater que décrocher un emploi est difficile.


Les professions de foi...
... des candidats Fruteau et Audifax ont été une nouvelle fois passées au peigne fin par Marie-Louise, Sainte-suzannoise. Pour le premier tour, elle savait qui propulser à l’Assemblée nationale. Elle est indécise pour le second. Cette maman est au chômage. En plus, elle est seule à élever ses enfants. « Kan zot lé élu, zot i oubli a nou », lance-t-elle.

Le développement de l’Est...
... est au centre des préoccupations pour Nathalie, domiciliée à Bras-Panon depuis sa naissance. Il y a tant à faire, notamment dans le secteur du tourisme, avec la mise en valeur des sites. « Un gisement d’emplois » pour Nathalie. « L’élu, demain », selon elle, devra « être davantage à l’écoute de la population et non leur tourner le dos » une fois casé.


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