Visite de Nicolas Sarkozy : Qui a peur de quoi ?

Des gendarmes empêchent des jeunes d’aller manifester à Pierrefonds

19 janvier 2010

Hier soir, une délégation de l’Alliance des jeunes pour la formation et l’emploi à La Réunion (AJFER) a été retenue durant une heure par des gendarmes à Saint-Louis. L’objectif était de les empêcher d’aller distribuer des tracts sur le passage du président de la République. Voici le communiqué de l’AJFER qui dénonce cette répression

« Les jeunes de l’AJFER se sont donnés rendez-vous le 18 janvier à 18H15 sur le parking d’Hyper U Saint Louis avec pour projet de se rendre à l’aéroport de Pierrefonds afin d’exprimer leurs revendications au Président de la République et lui rappeler leur priorité, qui est l’embauche des Réunionnais.
Déjà dans le parking, une horde de gendarmes alors présents nous scrutaient de façon pour le moins étrange avec des allers-retours incessants autour de nous. Lorsque nous quittons le parking en direction de l’aéroport, nous nous faisons interceptés au premier rond-point par une vingtaine de gendarmes qui nous accusent d’emblée de vouloir entreprendre une action radicale en vue de l’arrivée du Président. Nous sommes quatre voitures, mais ils arrêtent une 5ème voiture en pensant que le conducteur était des nôtres. Lorsque nous précisons que nous ne connaissons pas cette personne, ils la laissent alors reprendre la route.
Ils commencent par nous demander les papiers du véhicule, papiers d’identité, permis… et finissent par nous annoncer que, conformément à un arrêté préfectoral, nous sommes immobilisés trente minutes.

Bloqués plus d’une heure

Au bout de dix minutes, ils demandent à fouiller nos voitures. Ils commencent alors à tout ouvrir, jusqu’à ce que, l’air satisfaits, ils tombent sur les banderoles que nous avons confectionnées et dont le slogan « PRIORITE A L’EMBAUCHE DES REUNIONNAIS » semble les surprendre (…) Ce qui ne changera rien à notre situation. Nous attendons pacifiquement la fin de ces longues trente minutes où nous devons nous contenter de ne pas bouger. Une fois écoulées, nous demandons à partir. Mais l’enfer n’est pas fini : ils déclarent devoir attendre d’avoir l’autorisation du parquet avant de nous libérer. Ce n’est qu’au moment où le Président de la République a quitté l’aéroport que nous avons été libérés. Au total, nous avons été « immobilisés » plus d’une heure !!!
Aucune autre voiture n’est interceptée derrière nous.
Nous qui n’ambitionnions que des actions symboliques et pacifiques comme la distribution de tracts, avons été bien surpris de la tournure des événements. Mais de qui Sarkozy a-t-il peur ?
Est-ce que l’arrivée d’un Président de la République doit justifier l’entrave de libertés fondamentales aussi importantes que celles de la liberté d’expression et d’aller et de venir ? »

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