Dans “Le Journal de l’île” du mercredi 26 avril dernier, Alain Dupuis annonce que Paul Vergès, "président du Conseil régional mais aussi président du conseil de surveillance d’Air Austral", "est intervenu personnellement à Paris et au plus haut niveau afin de faire barrage à Axis Airways. La compagnie française appuyée par Coll’air Mayotte souhaitait desservir une fois par semaine l’île aux Parfums à partir du 20 juin avec un Boeing 757 de 200 places. Paul Vergès a mis en avant les difficultés rencontrées par Air austral liées au chikungunya afin d’obtenir gain de cause".
Cette information est totalement fausse. D’ailleurs le journaliste n’a pas pris la peine de la vérifier. Et il n’a pas demandé au président de la Région, gravement et injustement mis en cause, si cette information était exacte ni d’exprimer son point de vue à ce sujet.
Le lendemain, jeudi 27 avril 2006, “le JIR” publiait un droit de réponse sous le titre : "Axis Airways à Mayotte. La Région dément toute implication de Paul Vergès".

"Fausses nouvelles"

Selon cette mise au point de la collectivité réunionnaise, "c’est avec beaucoup d’étonnement que la Région Réunion a pris connaissance de l’article publié dans “le Journal de l’île” de ce jour (le 26 avril - NDLR) mettant en cause Paul Vergès en ses qualités de président du Conseil régional et président du Conseil de surveillance d’Air austral. En effet, l’article publié est bâti, du début à la fin, de fausses nouvelles".
Et la Région d’expliquer : "Jamais Paul Vergès n’a eu à connaître du dossier Axis Airways, ni de près, ni de loin, ni directement, ni indirectement. Ainsi, il n’est ni correct, ni sérieux de prétendre que Paul Vergès serait intervenu auprès du ministère de l’Outre-mer, voire de l’Élysée, sur ce dossier : ces allégations sont totalement fausses".
La Région Réunion conclut qu’elle "regrette donc que de telles contrevérités aient pu être émises ; ce qui signifie d’ailleurs qu’aucune vérifications auprès des différentes instances concernées n’a été faite. Un tel procédé consistant à inventer une histoire de toutes pièces pour mettre en cause une personne, porter atteinte à sa considération et troubler l’opinion ne peut être accepté".

Le journaliste se trahit lui-même

Sans doute vexé d’avoir été pris ainsi en flagrant délit de diffamation et de faute professionnelle grave, le journaliste du “JIR” commente une première fois la publication de cette mise au point de façon “gro doi”. D’abord, il affirme de façon péremptoire : "plusieurs sources différentes nous ont confirmé les interventions de Paul Vergès, président du Conseil régional et président du conseil de surveillance d’Air austral, au plus haut niveau à Paris".
Puis il ajoute : "nous persistons, nous signons et nous donnons rendez-vous à Paul Vergès le 20 juin prochain. De deux choses l’une : ou le Boeing 757 d’Axis Airways se pose ce jour là à Mayotte et la preuve sera faite que ses démarches seront restées lettre morte ; ou la compagnie n’atterrit pas et nous aurons alors la confirmation que Paul Vergès a le bras long, ce dont nous ne doutons pas".
Incroyable mais vrai ! Alain Dupuis jette le masque et se trahit lui-même dans ce raisonnement de sophiste : quelle que soit la suite des événements, elle prouvera que j’ai eu raison ! Dans les deux cas de figure - l’avion arrive à Mayotte ou l’avion n’arrive pas à Mayotte -, la preuve aura été apportée que Paul Vergès est intervenu. C’est vraiment du n’importe quoi.

Mensonge éhonté

Et ça n’a pas manqué. Dans l’édition du “JIR” du mercredi 3 mai 2006, Alain Dupuis continue à mentir de façon éhontée en affirmant qu’"en dépit des manœuvres de Paul Vergès, Axis Airways pourrait se poser à Mayotte".
Le journaliste du “JIR” persiste à parler de soi-disant "combat d’arrière-garde de Paul Vergès" et de "gesticulations politiques en coulisses de Paul Vergès" qui "n’auront servi à rien sinon à mobiliser les Mahorais".
On sait qu’Axis Airways a obtenu récemment son autorisation.
Alors, dans "le JIR" daté de vendredi dernier, Alain Dupuis va au bout de sa démonstration loufoque en écrivant cette fois : "Des interventions ont bien eu lieu et au plus haut niveau à Paris. Qu’elles n’aient pas abouti ne change rien à l’affaire. Cela prouve simplement que le président de la Région a le bras moins long qu’on pouvait le penser". Ben voyons...!

Ignoble

Tout cela est ignoble parce que les fausses informations véhiculées par Alain Dupuis ont pour effet d’opposer les Mahorais aux Réunionnais à travers le président de la Région Réunion.
C’est pourquoi la Commission permanente de la Région a décidé, dès la parution des premiers articles mensongers d’Alain Dupuis, d’autoriser le président du Conseil régional à "rester en justice et à utiliser tout moyen de droit afin de réparer le préjudice subi et de rétablir la vérité".

Manipulation ou déshonneur

En tout cas, on ne peut qu’être effaré par la légèreté sinon la malhonnêteté dont fait preuve Alain Dupuis dans cette affaire.
En effet, ou bien il s’est laissé intoxiquer et manipuler par un ou plusieurs informateurs et alors il est vraiment à plaindre de se faire ainsi instrumentaliser.
Ou bien, il ment en pleine connaissance de cause et alors il se déshonore lui-même, il fait honte à notre profession et il prend le risque de jeter le discrédit sur le journal dans lequel il écrit de telles inepties.
Mais ce qui est plus grave et qui doit nous faire réfléchir, c’est : comment une telle opération, montée de toutes pièces, est-elle possible ? Comment peut-on, en procédant par affirmation sans jamais apporter la moindre preuve de ce que l’on avance, mettre en cause une personne et induire en erreur des milliers de lecteurs ?

L. B.