Paul Vergès a donné des pistes permettant de répondre à l’urgence sociale et économique que vivent les Réunionnais chaque jour.
Pour la Route du Littoral, dont les études ont été réalisées, le financement acté, et il est possible de lancer l’enquête publique maintenant. Les travaux peuvent dès à présent être relancés et permettre à l’économie réunionnaise de repartir. Les Réunionnais ne peuvent pas attendre, « car une nouvelle route demande de nouvelles études, et ne sera débutée que d’ici 2013 au plus tôt », précise Paul Vergès.
Il a également indiqué que le président de la Région pouvait redynamiser le secteur du BTP en relançant la Rocade du Tampon, qui « est un projet de dix ans, dont les études publiques ont été réalisées, le terrain a été racheté aux particuliers ». C’est un projet déjà financé à hauteur de 110 millions d’euros.
Face à l’aggravation du climat, La Réunion peut un jour vivre ce qui est arrivé en Chine, ou au Pakistan. Mais avant cela, « il est possible dès aujourd’hui de parer à ces changements climatiques, en supprimant tous les radiers de La Réunion », précise Paul Vergès. C’est un projet lancé au lendemain de l’effondrement du pont de la rivière Saint-Étienne en 2007.

Le tram-train et la MCUR

Alors que le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand annonce qu’il est aujourd’hui primordial de promouvoir la culture des régions, à La Réunion, Didier Robert décide le contraire. Alors que la Corse possède sa Maison de la Corse, la Guyane aura son Musée des cultures et des mémoires de la Guyane, et la France sa Maison de l’Histoire, la MCUR a été arrêtée. « Dans son discours, Frédéric Mitterrand dit mot à mot la reprise de la MCUR », explique Paul Vergès. En effet, le ministre de la Culture appelle les régions à construire des musées mettant en avant les cultures existantes à des fins nationales, mais aussi internationales. La construction de la MCUR, ce sont 85 millions d’euros injectés immédiatement dans l’économie du pays.
Concernant le tram-train, il existe un rapport du Conseil régional stipulant que « quand le Trans éco express sera mis en place, le moment sera venu de construire un réseau ferroviaire », annonce Paul Vergès. Cette mention montre que le projet du tram-train, adopté par le gouvernement, la Région, le Département et 18 maires sur 24 aurait pu être lancé dès cette année, et éviter la crise du BTP en anticipant les besoins de La Réunion du million d’habitants, dans moins de 15 ans.

Céline Tabou 

Des emplois durables de proximité dans l’environnement

La France doit répondre rapidement aux attentes de Bruxelles en matière d’environnement, sinon elle sera sanctionnée. Pour cela, « certains responsables politiques du Nord ont décidé de construire un incinérateur, après avoir été contre durant des années. La question est de savoir où va-t-il être construit », interpelle Paul Vergès. « La Réunion n’est pas un pays d’industrie lourde, mais les déchets verts peuvent être traités localement », afin d’alléger le tonnage (près de 500.000 tonnes de déchets). Le tri sélectif et la gestion des déchets verts peuvent être créateur d’emploi local, car il s’agit d’un travail de proximité.
Face aux contraintes liées à la mise aux normes des réseaux d’assainissement, une alternative est possible, l’épuration des eaux par lagunage. C’est une technique écologique et économique d’épuration des eaux usées. « Les avantages de cette technique à La Réunion sont la présence du soleil, des végétaux, et le faible coût de la réalisation », explique Paul Vergès.