Deux ans après 2010, certains veulent reproduire le même schéma

3 avril 2012

La situation à La Réunion est aujourd’hui catastrophique : chômage considérable, état de misère pour la moitié de la population, logements pas assez nombreux, coût de la vie exorbitant…

Quelles sont les raisons de cette situation ?


- La première raison est la politique d’austérité et les mesures anti-sociales appliquées par le gouvernement Sarkozy depuis 2007
. D’une part, ce sont les mesures au niveau de la République : réforme des retraites, gel des salaires ou des dotations, et de manière générale, attaque des acquis de la Libération comme la protection sociale, etc. D’autre part, ce sont les mesures dont les retombées au plan réunionnais sont catastrophiques. C’est par exemple les coups portés au secteur des énergies renouvelables, et plus spécifiquement du photovoltaïque. L’essor économique a été stoppé net.


- La deuxième raison est la politique menée à la Région par Didier Robert depuis mars 2010
. L’abandon des grands chantiers comme le tram-train ou la MCUR, le recul sur la question des énergies renouvelables et, de manière générale, l’abandon de tous les axes stratégiques de développement ont jeté La Réunion dans un non-développement important. Si Didier Robert avait lancé la construction du tram-train — le dossier technique était bouclé —, des centaines d’entreprises du BTP auraient eu du travail, des milliers de travailleurs ne seraient pas inscrits à Pôle Emploi. Sans compter les effets induits de cette politique de grands chantiers sur les autres secteurs d’activité.


- Le troisième facteur, c’est la crise mondiale
, monétaire puis économique, qui n’a pas arrangé une situation déjà difficile.

Tout ceci aurait-il pu être évité ?

Bien évidemment non pour le dernier point, la crise étant née des subprimes aux États-Unis.

Pour ce qui est de la politique de Sarkozy, La Réunion a fait le nécessaire, en 2007, pour porter à la présidence de la République la candidate socialiste.

Mais pour ce qui est de la politique de Didier Robert à la Région, oui, cela aurait pu être évité. L’alternance ayant conduit à l’éviction de l’équipe de l’Alliance et à la mise en fonction de l’équipe UMP aurait pu ne pas se dérouler.
Il aurait fallu une seule chose : que tous ceux qui se réclament du camp du progrès et des forces de gauche réfléchissent à la situation et l’analysent non à travers le prisme des ambitions personnelles et claniques ou dans l’idée d’un règlement de comptes politiques, enveloppée d’une volonté évidente de vengeance ; il aurait fallu que cette analyse repose sur une vision stratégique du développement de La Réunion.
Ce n’est pas le choix pour lequel a opté la Fédération socialiste réunionnaise, qui a préféré jouer la tactique politicienne plus que la stratégie de développement. En choisissant cette attitude, la Fédération socialiste a offert la Région à Didier Robert.
Ce n’est pas la première fois que cette Fédération réunionnaise du Parti socialiste privilégie la tactique politicienne au détriment de la stratégie de développement.

Deux ans après 2010, certains socialistes veulent reproduire le même schéma : régler des comptes avec le PCR. Mais cette fois, le candidat socialiste à l’élection présidentielle ayant affiché sa vision stratégique du développement de La Réunion, et que personne n’ignore la convergence de ses positions avec celles défendues par le PCR, que fera la Fédération réunionnaise du PS ?
Or, il y a aujourd’hui un espoir de voir La Réunion emprunter la voie d’un développement durable et solidaire. La voie d’accès sera extrêmement difficile, elle sera plus aisée si la Fédération socialiste a une autre attitude qu’en 2010.

Nicolas Sarkozy

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