Les maires demandent à être libérés du recrutement des emplois aidés

Deux grands services pour sortir de la crise des emplois aidés

28 octobre 2017, par Manuel Marchal

Jeudi, les maires de La Réunion ont alerté sur les conséquences de la suppression des emplois aidés dès 2019. Ils ont plaidé pour une sortie progressive du dispositif sur 5 ans, et pour le transfert du recrutement de ces emplois à Pôle emploi. Cette demande souligne que la proposition du PCR d’intégration des emplois aidés dans deux grands services dans l’environnement et l’aide à la personne est plus que jamais d’actualité. Le PCR propose que l’État accompagne la transformation des emplois précaires en dizaines de milliers d’emplois durables, gérés par une instance paritaire composée de représentants de chômeurs, de salariés, d’employeurs et de financeurs.

L’annonce du gouvernement de la suppression des emplois aidés en 2019 est un nouvel indicateur de la crise qui touche La Réunion. Depuis les années 1970, les communes ont décidé de participer au traitement social du chômage, une compétence de l’État. Ce furent entre autres et par ordre chronologique les quinzaines de chômage, puis les TUC, les CES, les CEC, les emplois-jeunes, les CUI, les emplois d’avenir. À chaque fois, l’État prend en charge une grande partie du salaire, 75 % du SMIC net pour les contrats aidés actuels avec jusqu’à 90 % du SMIC net pour les emplois d’avenir.

Ceci permet à la collectivité de recruter du personnel à coût réduit, pour des durées de contrat moyenne d’actuellement un an. En conséquence, des emplois aidés sont majoritaires dans les effectifs des agents communaux, comme à Saint-Joseph. Ceci pose d’insolubles problèmes aux collectivités, qui doivent également faire face aux effets de la réduction de 11 milliards d’euros des subventions de l’État sous le mandat de François Hollande, et se préparer à une baisse supplémentaire de ce poste de recettes annoncée par Emmanuel Macron.

Transfert à Pôle emploi

Dans les associations, ces emplois aidés jouent aussi un rôle très important. Sans ce soutien de l’État, elles ne pourraient pas embaucher des personnels qui répondent à un besoin permanent. En conséquence, la fin des emplois aidés se traduira par la fermeture de structures, faute de personnel suffisant pour assurer l’encadrement requis, notamment dans les crèches.

Lors de la conférence de presse de jeudi, des maires ont fait part de la pression sociale qui s’exerce sur eux. En effet, en attribuant les emplois aidés, ils peuvent faire sortir temporairement une personne du chômage. Ainsi s’instaure un roulement afin de permettre à des familles d’enchaîner des périodes de chômage et de travail précaire. Le recours aux emplois aidés sert de soupape de sécurité. Mais avec la fin annoncée du dispositif, les maires vont se trouver fort dépourvu devant une demande sociale qui sera toujours présente. Ils demandent donc à l’État de transférer à Pôle emploi la responsabilité de gérer la pénurie.

Des dizaines de milliers de solutions d’emploi

Cette situation rappelle que depuis de nombreuses années, le Parti communiste réunionnais propose l’intégration des travailleurs en emploi aidé dans deux grands services d’intérêts publics : environnement et aide à la personne. De nouveaux besoins vont en effet inévitablement surgir en raison du vieillissement de la population, d’un rythme de plus de 10.000 naissances par an, et de l’attachement croissant à la protection de la biodiversité. Ces nouveaux besoins sont autant de solutions d’emploi pérennes qui peuvent se dénombrer en plusieurs dizaines de milliers. En attendant d’atteindre le seuil de rentabilité, le PCR propose que les crédits dépensés par l’État dans le traitement social du chômage soient attribués à ces deux grands services. Chaque année, l’État dépense plus de 200 millions d’euros pour les emplois aidés et autres solutions dites d’insertion. Ceci constitue un fonds susceptible de couvrir les frais de démarrage.

Pour gérer ces deux grands services, le PCR propose la création d’une instance paritaire composée de représentants de chômeurs, de salariés, d’employeurs et de financeurs. Ainsi, les maires seraient libérés de la gestion des emplois aidés, ce qui va dans le sens de leur demande de transfert sur le Pôle emploi.

Cette proposition du PCR permet de sortir de la crise par le haut, en transformant la précarité en emplois durables. La conférence de presse de maires souligne son actualité.

M.M.

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