7ÈME CONGRÈS DU PCR : Le discours d’ouverture du secrétaire général du PCR

Devant la gravité de la situation La nécessité de s’unir pour créer le changement

4 décembre 2010, par Céline Tabou

Après avoir observé une minute de silence en hommage à Josselyn Flahaut, militant de Saint-Paul tragiquement décédé cette semaine, les travaux du 7ème Congrès ont débuté par le mot de bienvenue de Claude Hoarau, puis par le rapport du secrétaire général Elie Hoarau. Une intervention de Julien Ramin a mis l’accent sur le rôle historique du PCR. La première journée s’est clôturée par un rapport d’Ary Yee Chong Tchi Kan sur la situation internationale et ses conséquences pour La Réunion. Retour sur le discours d’Elie Hoarau.

Dans son discours, le secrétaire général a rappelé une condition du développement du pays, la recherche de solutions réunionnaises dans le rassemblement : « notre expérience et nos convictions montrent que le parti, à lui tout seul, ne peut pas détenir toute la vérité, ce qui est valable pour n’importe quel autre parti, car il détient une autre vérité. Si on met ensemble toutes ces parcelles de vérité, on va atteindre la vérité pour trouver des solutions pour La Réunion ».
Après le discours de bienvenue prononcé par Claude Hoarau, les délégués ont observé une minute de silence à la mémoire de Josselyn Flahaut, tragiquement disparu cette semaine.

Céline Tabou


Elie Hoarau : « C’est en corrigeant les erreurs personnelles que l’on devient un bon communiste, c’est en corrigeant les erreurs collectives du parti que l’on devient un grand parti, un parti respecté de ses membres et respecté des autres ».
(photo MM)

Pourquoi un 7ème Congrès ?

Remerciant les invités, et les congressistes, Elie Hoarau a expliqué les raisons de la mise en place de ce congrès un an après le précédent. Un an après le précédent congrès de mai 2009, le secrétaire général du PCR explique qu’en « un an et demi, beaucoup de choses ont changé, et de manière qualitative. En 2009, on avait, malgré la crise et les difficultés, des projets de développement. On avait également mis en œuvre de grands projets et de grands travaux financés, avec des études réalisées. Tout était prêt et pouvait démarrer dès aujourd’hui car, à ce moment-là, on avait l’engagement de 3 milliards d’euros pour la mise en œuvre de ces projets ».
Aujourd’hui, les financements ne sont plus. « Les 3 milliards d’euros, c’est fini », a expliqué Elie Hoarau. Ceux-ci auraient permis le plein emploi dans le Bâtiment et les travaux publics. « Sans compter les emplois, on avait un projet, on avait quelque chose qui aurait permis à La Réunion de traverser la crise, avec l’emploi et des activités. C’était notre projet. On se battait pour finaliser tout cela, mais à cette heure-ci, les grands travaux auraient commencé ».
C’est la situation actuelle que l’on connait, qui est fondamentalement différente par rapport à 2009, aujourd’hui les licenciements, la faillite des entreprises, « c’est une situation suffisamment grave pour que l’on réfléchisse à une nouvelle situation ».


« Trouver des solutions dans une dynamique de changement »

Elie Hoarau a appelé à offrir de nouvelles perspectives aux Réunonnais. « On veut essayer de trouver des solutions dans une dynamique de changement ». Pour cela, il faut contribuer à l’alternance possible dès 2012, d’autant plus que « les forces politiques, qui incarnent cette alternance, nous proposent de travailler, et bâtir ensemble un projet présidentiel ».
Le secrétaire général du parti explique que les communistes, mais pas seulement, les Réunionnais et Réunionnaises, peuvent dès à présent faire des propositions pour mettre en œuvre un projet, un programme pour les prochaines échéances. « On ne peut pas échapper à cette responsabilité », a déclaré Elie Hoarau, énonçant que la réalisation de ce projet était l’une des raisons principales de ce 7ème congrès.
Devant une situation nouvelle et compte tenu de la réalisation concrète de La Réunion, « nous devons dégager des perspectives, dans le cadre d’un changement économique, politique, environnemental, mais aussi français, européen et international. Ces bouleversements radicaux transforment les équilibres auxquels les Réunionnais sont habitués », et qui auront des conséquences sur notre quotidien : évolution démographique, émergence économique de nouveaux pays, dont la Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud.
En plus du bouleversement de l’ordre mondial, il faut être conscient et au courant des impacts des changements climatiques, à La Réunion, et sur toute la planète. Mais aussi des progrès technologiques et scientifiques qui contribuent à la compréhension de l’évolution de nos sociétés, et de notre planète.


« Notre responsabilité d’apporter notre contribution »

Elie Hoarau a rappelé les grands problèmes de La Réunion, et montré que les « recettes utilisées par les différents plans gouvernementaux, comme le STRACOM, CIOM, LODEOM, sont désormais inopérantes, il faut aujourd’hui trouver autre chose ». Le vote du budget par l’Assemblée nationale ne va pas régler les 30% de chômage, et 55% des jeunes sont sans emploi, mais aussi les 110.000 personnes qui ne savent ni lire, ni écrire, et les 52% de la population qui vivent sous le seuil de pauvreté.
Le secrétaire général du PCR explique qu’il faut trouver une autre politique, et apporter une autre réponse à la question du chômage, et de la pauvreté. « C’est de notre responsabilité d’apporter notre contribution, mais elle ne peut être qu’une contribution aux solutions de La Réunion, parce que cette réponse doit être celle de tous les Réunionnais ». Il s’agit, selon lui, d’un effort de production de l’ensemble de tous les Réunionnais, et pas seulement des communistes.
Rappelant la priorité du PCR, qui est la défense des plus démunis, des plus défavorisés, Elie Hoarau a expliqué que celle-ci était « l’une des raisons de l’existence de notre parti ». Répondre à l’urgence sociale, à l’emploi, au logement, à la santé, le PCR peut apporter des réponses, et garder les grands secteurs du développement durable, avec les nouvelles énergies, les nouvelles technologies...


Les conditions du succès du rassemblement

« C’est en corrigeant les erreurs personnelles que l’on devient un bon communiste, c’est en corrigeant les erreurs collectives du parti que l’on devient un grand parti, un parti respecté de ses membres et respecté des autres »
, a expliqué Elie Hoarau, soulevant les applaudissements des délégués.
« Notre expérience et nos convictions montrent que le parti, à lui tout seul, ne peut pas détenir toute la vérité, ce qui est valable pour n’importe quel autre parti, car il détient une autre vérité. Si on met ensemble toutes ces parcelles de vérité, on va atteindre la vérité pour trouver des solutions pour La Réunion », a déclaré Elie Hoarau pour étayer la stratégie de rassemblent des Réunionnais adoptée depuis sa fondation par le PCR.
L’Alliance est d’ailleurs une illustration de ce rassemblement, cela n’est pas le parti, et le « PCR n’est pas l’Alliance ». L’Alliance est le mélange d’hommes et de femmes venus d’horizons différents. « Ce rassemblement est indispensable, parce que c’est nous, communistes, qui avons comme devoir de veiller à ce que ce rassemblement se réalise, et celui-ci se réalisera si on reconnaît les différences entre nous, si on reconnait que l’autre est différent de nous ».
Le secrétaire général du Parti communiste réunionnais conclut en arguant que « l’on ne doit pas seulement reconnaître les différences, mais aussi se mettre d’accord sur l’essentiel. Notre tâche principale, c’est de nous respecter réciproquement dans ce rassemblement, et dans cette alliance ».
« Le rassemblement est un succès s’il a un respect réciproque des uns et des autres ».

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