Prix des carburants : 40% d’augmentation depuis le COSPAR !

Devant la revendication légitime des Réunionnais, Didier Robert dit : « je ne sais pas faire baisser les prix »

13 février 2012, par Manuel Marchal

En 2008 avec le Préfet Maccioni, pourquoi a-t-il été mis dans l’opinion que la Région pouvait faire baisser le prix des carburants ? Aujourd’hui, Didier Robert est coincé, il est pris à son propre jeu, car comment peut-il expliquer qu’il donne 9 millions d’euros aux vendeurs de billets d’avion ou aux revendeurs d’ordinateurs, mais qu’il ne peut pas faire baisser le prix du litre de carburant ? Pourquoi eux ont droit à l’argent de la Région et pas nous, demandent les automobilistes et les transporteurs.

Baisser le prix du carburant de 25 centimes, Didier Robert ne sait pas faire, c’est ce qu’il a annoncé en marge d’une rencontre avec des patrons vendredi. Le dirigeant UMP est pris à son propre piège et il ne pourra pas en sortir.
Rappelons que les prix des carburants dépendent de facteurs sur lesquels il n’est pas possible d’agir depuis La Réunion. C’est tout d’abord le rapport entre la production et la demande. Comme le pétrole, matière première des carburants, est une énergie fossile, elle est disponible en quantité limitée. La demande en pétrole ne cesse d’augmenter, c’est la conséquence de l’extension dans le monde entier d’un mode de vie occidental, avec en particulier l’usage de la voiture.
La pression sur la ressource entraine donc les prix à la hausse.
L’autre facteur est l’évolution du taux de change entre l’euro et le dollar, car c’est avec la monnaie nationale des États-Unis que se font les achats de pétrole. Si l’euro est à 1,40 dollar, alors le litre de carburant est moins cher que quand l’euro est à 1,30 dollar. Plus l’euro est faible face au dollar, plus le pétrole coûtera cher. D’ailleurs, lorsque la préfecture annonce les nouveaux tarifs des carburants, elle ne manque pas d’évoquer l’impact de l’évolution du taux de change euro/dollar sur le prix final. Or, en ce moment, l’euro s’affaiblit face au dollar.

En 2008, c’était la faute de la Région !

Quand en 2008, une crise liée à la hausse des prix des carburants avait éclaté, qu’a fait l’UMP avec l’aide du Préfet Maccioni ? Les Réunionnais se souviennent avoir vu un préfet demander à la Région de prendre sur ses fonds pour faire baisser les prix, pendant que des patrons conduits par Joël Mongin partaient bloquer la Région.
En novembre 2008, l’UMP a applaudi, car l’objectif, c’était de retourner la population contre la Région. Le mois suivant, la Guyane était concernée par un mouvement social analogue. Joël Mongin était alors introuvable à La Réunion. Mais quelques mois plus tard, il réapparaissait en pleine lumière.
En juillet 2009, François Fillon est venu au Tampon pour les États généraux de l’Outre-mer. Ce jour-là, Joël Mongin paradait dans la salle alors que la veille, des patrons étaient encore venus bloquer la Région.

Pourquoi les vendeurs d’ordinateurs et pas les automobilistes ?

Maintenant, Didier Robert est à la Direction de la Région grâce à l’aide de Vergoz. Mais, désormais, il est coincé. Il ne peut pas dire que si les prix augmentent, c’est à cause de la Région. Il tente alors une ultime diversion en affirmant qu’il est capable de faire baisser le prix du gaz.
Lorsqu’il utilise cet argument, il aggrave son cas, car cela signifie qu’il compte prendre dans la caisse de la Région pour cette opération ponctuelle, c’est de la démagogie.
Cette proposition est du même niveau que la subvention de 9 millions d’euros versée aux vendeurs de billets d’avion, la soi-disant continuité territoriale, ou la distribution de 9 millions d’euros de la Région aux distributeurs d’ordinateurs pour créer artificiellement un marché de 18.000 ordinateurs.
Aujourd’hui, les automobilistes et les transporteurs lui posent avec raison la question : pourquoi tout cet argent pour les autres et rien pour nous ?
Bien incapable de satisfaire cette revendication, Didier Robert est pris à son propre piège, car la démagogie ne paie pas.
Et dans un mois, Nicolas Sarkozy devra répondre à la question de fond posée par tous les consommateurs : pourquoi l’État a-t-il laissé faire une telle augmentation des prix ?

Manuel Marchal 

Prix COSPAR : 0,93 euro

Prix Didier Robert : 1,29 euro

Différence : presque 40% !

Et Didier Robert dit qu’il ne peut rien faire !

Didier Robert est membre du parti qui a laissé faire cette augmentation, et il est suffisamment proche de Sarkozy pour que ce dernier soit venu inaugurer une plantation de palmiers au Tampon.

Gaspilleur et incompétent, il fait la fête avec l’argent public

Tôt ou tard, la réalité finit par s’imposer. Didier Robert a beau parader dans les médias, il devra s’expliquer. Un rapport de la Chambre régionale des Comptes décrit comment il gérait le Tampon quand il en était le maire. Derrière les euphémismes apparaît la réalité : c’est un gaspilleur, un incompétent et un clientéliste qui fait la fête avec l’argent public. Il suffit de constater l’explosion du budget Fête et cérémonie multiplié par quatre durant le cours séjour du président de Région à la tête du Tampon.

Pourquoi ne pas avoir gelé les prix ?

La Réunion est en pleine récession, le pouvoir d’achat diminue. C’est le moment où, en France, Sarkozy décide de réduire de 100 milliards le déficit public. Pour cela, il décide le gel des dotations aux collectivités, la diminution des subventions et le report des investissements. Tout cela aggrave la situation.

Total vient d’annoncer récemment 13 milliards d’euros de bénéfices. Qui a engraissé Total ? Cela montre bien que les augmentations successives du prix des carburants, cela profite bien à quelqu’un. Pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas décidé de geler les prix des carburants ? Quand va-t-il enfin demander aux pétroliers de payer ?

Lutter contre la vie chèreA la Une de l’actuPrix des carburantsCOSPARDidier Robert

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus