Visite d’une délégation de l’UMP à La Réunion

Didier Robert et ses amis dans une impasse

28 mai 2008, par Manuel Marchal

Manigancer pour tenter d’obtenir le pouvoir au Conseil général, c’est le projet politique que proposent les vaincus des élections. On devine par avance la déception des instances nationales de l’UMP et on constate l’impasse dans laquelle se trouvent Didier Robert et ses amis, deux mois après l’échec de leur stratégie pour évincer Nassimah Dindar de la présidence du Conseil général.

Le week-end dernier, une délégation de l’UMP est venue à La Réunion pour tenter de "recoller les morceaux" de la représentation locale de ce parti. Il est intéressant de rappeler les raisons de la visite de cette délégation, et de répondre à la question suivante : comment en est-on arrivé là ?
En mars dernier, les élections municipales ont été une défaite pour les maires des communes de Saint-Benoît, Plaine des Palmistes, Saint-André, Saint-Denis, Saint-Paul, Trois-Bassins, Saint-Leu, Saint-Louis, tous candidats UMP. En même temps, la moitié du Conseil général était renouvelée. Le résultat des Cantonales a abouti sur un constat : aucun parti, aucun camp n’a eu la majorité à lui tout seul. Le message du peuple est clair. Il dit à la classe politique de La Réunion : “concertez-vous et mettez-vous au travail pour nous”.
Quatre jours plus tard, vient donc l’élection de la présidence du Conseil général. A cette occasion, les membres de l’UMP locale décident de mettre de côté la présidente UMP sortante, sans explication, sans dire ce qu’ils lui reprochent.

L’échec de l’OPA sur le Département

Pour cela, ils s’autoproclament majoritaires, alors que la réalité des chiffres montre qu’il était impossible pour l’UMP d’obtenir seule le nombre de conseillers suffisant pour emporter la décision.
En effet, cette stratégie reposait sur le phagocytage des conseillers généraux de Saint-Leu, les Avirons et l’Entre-Deux. Or, pendant la campagne, l’UMP s’est portée candidate contre ces 4 futurs élus. A Saint-Leu, aux Avirons et à l’Entre-Deux, on a vu un Didier Robert, député-maire UMP, très actif soutenir respectivement Jean-Luc Poudroux, Jean-René Payet, Dominique Ferrère et Daniel Tholozan. Quatre jours après sa défaite aux Cantonales, l’UMP locale met le grappin sans vergogne sur les voix des personnes qu’elle a combattues.
Dès le départ, cette stratégie reposait donc sur une imposture, à moins de considérer que ces élus n’ont pas de dignité. Ceux qui ont pris la responsabilité d’écarter Nassimah Dindar, puis de tenter de constituer une majorité qui n’a pas tenu deux jours, sont les seuls responsables de cet échec lamentable.
Au lieu de se remettre en cause, ils s’en prennent à Nassimah Dindar et à la Direction nationale de l’UMP. Leur faiblesse est telle qu’ils n’ont même pas imaginé qu’une majorité différente était possible. Nassimah Dindar a donc été réélue présidente du Conseil général, à une très large majorité. Cela correspond au souhait exprimé par la population : que tout le monde s’entende afin de se mettre au travail le plus vite possible. Quant aux vaincus, ils sont partis fonder Objectif Réunion. Etaient-ils amers d’avoir échoué ou alors d’avoir étalé leur incompétence ?

Paris appelé à l’aide

Mais cet échec n’a pas servi de leçon à ceux qui ont accusé Nassimah Dindar et la Direction nationale de l’UMP d’être les auteurs de leurs turpitudes.
Car, que voit-on maintenant ? La presse annonce que ceux qui ont conduit à cet échec sont en train de manigancer une manœuvre pour tenter de changer la majorité au Conseil général. Ils s’appuient sur une couche de cynisme peu ordinaire. Premièrement, ils comptent sur l’appareil judiciaire pour éliminer Maurice Gironcel.
On ne peut que remercier ces stratèges de dire très haut le fond de leur pensée. Ils n’ont pas de projet mais ne rêvent que de pouvoir.
Deuxièmement, ils comptent sur Nassimah Dindar pour assurer la manœuvre. Or, la présidente du Conseil général affirme qu’elle est UMP, et ne renie pas ses convictions. Alors, à quoi sert-il d’avoir tenté de l’éliminer ? A quoi sert-il d’avoir créé Objectif Réunion ?
Quand la délégation de l’UMP arrive à La Réunion, voilà donc le projet politique pour La Réunion que lui proposent les grands stratèges de l’ancienne UMP locale. Les délégués nationaux de l’UMP doivent avoir du mal à comprendre les circonvolutions de ces politiciens péi.
Cerise sur le gateau : tous ces responsables politiques ont fustigé Paris après leur échec, alors qu’ils ont utilisé Paris pour être élu. Et maintenant, ils ont besoin de Paris pour assouvir leur carrière. Tout le monde se rappelle de cette scène mémorable dans la cour de l’usine Edéna : Didier Robert court derrière Yves Jégo pour avoir une petite place dans la voiture du ministre. Décidément, Didier Robert et ses amis se sont mis dans une terrible impasse.

M.M.


Qu’est-ce qu’une "alliance naturelle" ?

Après l’élection de Nassimah Dindar à la présidence du Conseil général, les médias ont publié durant plusieurs jours des sélections de courrier des lecteurs dénonçant la coalition qui dirige cette assemblée. Ces lettres fustigeaient une « alliance contre-nature ». Même de bonnes âmes sont venues souligner la vertu de la pureté partisane des chapelles politiques. Dans le même temps, personne n’est venu préciser ce que l’on entend par une « alliance naturelle » car, deux mois après ces invectives, ont eu lieu les élections du nouveau bureau de l’Association des Maires.
Ce bureau comporte des représentants de tous les partis, et à l’unanimité, tous les maires ont voté en bloc pour élire un bureau consensuel.
Nous n’avons pas vu dans les colonnes des journaux, ni dans les radios les mêmes personnes en train de proférer des critiques à l’encontre de ceux qui ont pratiqué une « alliance contre nature ».
Est-ce qu’un jour, les observateurs et des responsables politiques de La Réunion pourraient expliquer de telles incohérences ?

UMP : les vaincus se sabordentA la Une de l’actuDidier Robert

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