Le président de Région sortant reconduit dans ses fonctions

Didier Robert passe sous silence les questions essentielles

19 décembre 2015

Pour la première fois depuis la création de la Région Réunion, l’opposition n’avait hier aucun candidat à présenter. Didier Robert a donc été élu avec 29 voix sur 29 suffrages exprimés. Il a annoncé la poursuite du chantier de la route en mer, passé sous silence la crise de la canne et le changement climatique et développé son concept d’émancipation. Il dit vouloir sortir de la dépendance, mais sans changer le cadre actuel.

Hier avait lieu à la Région l’élection du président, des membres de la Commission permanente et des vice-présidents. Sans surprise, Didier Robert a été réélu, sa candidature a été annoncée par Nassimah Dindar. Mais l’événement, c’était l’absence de candidat présenté par l’opposition, et donc de déclaration écrite présentant les orientations que ces élus comptent défendre au cours des six prochaines années.

Didier Robert a recueilli 29 voix, soit le nombre correspondant à son groupe d’élus. Le dépouillement a comptabilisé 15 blancs, et un nul.

Evoluer sans changer

Dans son discours, le président réélu a remercié les maires, les élus et les militants qui se sont impliqués dans sa campagne. Les promesses n’étaient pas l’essentiel des propos. Didier Robert a ainsi réaffirmé vouloir continuer le projet de route en mer, dite nouvelle route du littoral ou NRL. Il a fait un bilan de 70 de départementalisation. Il considère que malgré les progrès accomplis, il reste de grands déséquilibres. Didier Robert a dénoncé la dépendance économique, financière, commerciale, énergétique, sociale et culturelle à laquelle il compte mettre fin. Il dit vouloir « rompre avec des réglementations trop éloignées de nos attentes et de la réalité », mais sans évolution institutionnelle : « les articles 72 et 73 de la Constitution, l’article 349 du Traité de Lisbonne reconnaissent la capacité d’adapter les normes et notre organisation administrative pour mieux tenir compte des spécificités de notre territoire ». Didier Robert veut « dans le cadre actuel de la République (…) un approfondissement résolu mais fondamental de la décentralisation outre-mer ».

Absences remarquées

Dans son discours, il n’a pas dit un mot sur des questions essentielles à laquelle les élus régionaux devront répondre pour les 6 ans à venir : crise de la canne, changement climatique, réforme de la défiscalisation, fin de l’octroi de mer, accord de partenariat économique.

Lors de sa brève prise de parole, Huguette Bello n’a pas non plus abordé ces points importants.

La séance s’est poursuivie par l’élection de la Commission permanente et des vice-présidents. Plusieurs absences ont été remarquées dans ces instances, notamment celle de Dominique Fournel, élu responsable de la route en mer, ainsi que celle de Fabienne Couapel-Sauret, PDG de la SPLA Maraïna.

La nouvelle commission permanente est composée de 15 élus. Les 10 de la majorité sont, outre Didier Robert, les neuf vice-présidents de la Région dans l’ordre : Jean-Louis Lagourgue, Nassimah Dindar, Jean-Paul Virapoullé, Nadia Ramassamy, David Lorion, Yolaine Costes, Ibrahim Patel, Danièle Lenormand, Bernard Picardo.

Du côté de l’opposition, le groupe de Thierry Robert a obtenu deux membres (Jacquet Hoarau et Karine Nabenasa), tandis que PS (Gilbert Annette), PLR (Patricia Profil) et Progrès (Axel Vienne) auront un élu chacun.

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