Duo de charme sur radio-Réunion :

Didier Robert prend la pose

8 avril 2008

Touchant duo que celui offert lundi matin par le journaliste de la matinale politique de radio-Réunion, Fabrice Grondin, recevant Didier Robert, Député-maire (ex-UMP) du Tampon, chacun dans un rôle de composition qui leur a permis de révéler des talents cachés.
Le journaliste “impertinent” de réputation, si agressif face à Claude Hoarau (PCR), si incisif devant René Paul Victoria (UMP), a fait voir hier qu’il savait aussi être plus “compréhensif” qu’un journaliste de révérence. Devant René-Paul Victoria, à qui il demandait des comptes sur les candidatures de concurrence à droite (Avirons, Entre-deux...), l’interviewer s’entendait répondre que la décision avait été prise par le député de la circonscription. Mais devant le député, le “journaliste impertinent” avait perdu sa question... Tout doux, tout gentil, méconnaissable !
Le député-maire n’était pas mal non plus, dans son rôle de professeur de morale et d’éthique en politique. Entré en politique en mordant la main de celui qui l’a mis en piste et à qui il a fermé la porte de son bureau du jour au lendemain, il s’est livré à un vibrant plaidoyer sur l’existence d’une éthique en politique. Chacun pense ce qu’il veut de la stature politique de l’ancien député-maire du Tampon, André Thien Ah-Koun, mais Didier Robert vient de la même famille. Il a été nourri des mêmes “valeurs” : on ne parlait pas d’éthique, au Tampon, quand une délégation de femmes était agressée par des nervis devant la mairie ou quand ces mêmes sbires passaient en 4x4 sur le corps de Jean-Bernard Grace.
Aujourd’hui, le leader de la Nouvelle droite prend ses distances avec le gouvernement, avec l’UMP-France. Sur quelles bases ? Sa défense de « l’éthique en politique » est un rôle de composition qui fera sans doute date.
Didier Robert ne s’est pas fait connaître jusqu’à présent comme un parangon de loyauté et il ne lui a pas fallu longtemps pour donner de lui-même l’image d’un politique qui n’hésite pas à trahir les siens et à entretenir dans son entourage des rancœurs tenaces.
Alors, qui seront ses prochaines victimes ? Le parcours du parti qu’il veut mettre sur pied nous l’apprendra. Sous le vernis du “professeur d’éthique”, le discours est émaillé d’anachronismes - ne parle-t-il pas d’élus “départementalistes”...? - qui révèlent une pensée politique fossilisée. Et les actes ne valent guère mieux.

N. Salman

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