Dimanche, des urnes sans surveillance ?

4 mai 2007

Mercredi, sur les ondes de KOI, nous avons alerté l’opinion. Les dirigeants de la fédération locale du Parti Socialiste ont en effet décidé de ne pas pourvoir de nombreux bureaux de vote lorsqu’ils ne disposent pas d’assesseurs et délégués socialistes.
Dans certaines villes, les responsables communaux du PS, conscient du risque encouru, se sont rapprochés des responsables des sections du PCR pour leur demander des mandataires et les désigner auprès de la mairie.
Dans d’autres villes, et non des moindres, les maires vont pouvoir constater que, dimanche 6 mai, les dirigeants de la fédération du PS leur laissent les mains libres.
Les Réunionnaises et les Réunionnais peuvent donc voir que tout le travail accompli sur le terrain par les militants risque d’être anéanti par la décision de ceux qui disent vouloir le succès de leur candidate.
Chacun, et “Témoignages” le premier, a, dès le 23 avril au matin, mis l’accent sur le fait que le scrutin du 2e tour allait être extrêmement serré et que chaque voix serait précieuse. Or 12 jours plus tard, on s’aperçoit que les dirigeants socialistes préfèrent mettre en danger le travail des militants, le résultat de leur candidate et les reculs imposés de haute lutte à la fraude plutôt que de désigner des assesseurs et délégués issus des rangs du PCR.
Le pourquoi d’une telle attitude est d’une aveuglante évidence : ainsi que nous l’avons déjà constaté et publiquement fait remarquer sans craindre un démenti, la campagne électorale conduite par les dirigeants de la fédération n’est pas présidentielle mais quasi-exclusivement législative.
Cette attitude est établie par les documents émanant du PS national lui-même. Hier jeudi, Victorin Lurel et le bureau de presse outre-mer du PS à Paris, ont publié la liste des personnalités d’outre-mer membre du Comité de soutien à la candidature de Mme Royal. La fédération du PS de La Réunion a recueilli 24 noms, soit 3 pour 100.000 habitants. La Martinique, 71 noms, soit 18,5 pour 100.000 habitants et la Guadeloupe 77 noms, soit 18 pour 100.000. Ces chiffres se passent de commentaire, ils viennent souligner que certains roulent d’abord pour leur propre candidature à la députation. Si, en dépit des risques qu’ils font courir à sa candidature en laissant les urnes sans surveillance, Mme Royal est élue, il ne faudrait pas que des assesseurs et délégués communistes ou tout autre progressiste non socialiste puissent être acteurs de ce succès. Ces dirigeants redoutent que cette participation puisse atténuer l’aura des candidats socialistes à la députation. Il faut dire également que la publication par “le Quotidien” d’hier de l’interview de Mme Royal répétant son soutien à la démarche et à la plateforme de l’Alliance a suscité la consternation et l’agacement de certains des responsables socialistes. On le voit, l’avenir de La Réunion pèse bien peu face à leur appétit de mandats.
Chacun peut ainsi évaluer la sincérité des proclamations de ces responsables. Le risque de la fraude est préféré à la présence d’assesseurs et délégués du PCR. Tel est leur choix. Il était nécessaire que chacun en soit prévenu.

Jean Saint-Marc


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