Hier s’est clôturée à Sainte-Suzanne la 4ème édition du week-end "Tous ensemble". Ce week-end d’animation organisé par le CCAS de la commune et plusieurs partenaires était placé sous le signe de l’échange, de la promotion et de la valorisation de la personne handicapée.
Activités sportives, ludiques, mais aussi lieu d’information de la personne handicapée sur ses droits.

Appliquer la loi

Depuis 2005, une loi donne une définition légale du handicap. Elle impose notamment à chaque commune de plus de 5.000 habitants de rendre plus accessible la Ville. Ce texte exige également de créer une commission composée de personnes handicapées dans ces collectivités. Cette instance a notamment pour mission de faire le bilan de l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite dans les lieux publics et dans l’offre de logements. Cette commission est aussi force de proposition. Alors qu’à La Réunion, quasiment toutes les communes dépassent 5.000 habitants, l’application de ce texte législatif pourrait renforcer la démocratie. C’est ainsi qu’il est possible d’associer de manière étroite les personnes qui ont le plus de difficulté à se déplacer à l’aménagement des espaces publics, et donc également à la politique des déplacements. Mais quid à La Réunion ? Telle est la question posée par Jean-Marc Maillot, du Comité régional de sport adapté. Jean-Marc Maillot lutte pour informer de l’existence de cette loi, et pour qu’elle soit appliquée.

4 euros d’augmentation

Autre revendication soulevée, celle du droit au loisir de la personne handicapée. Marc Turpin, de Saint-Philippe, explique que "le Conseil général nous a fait un cadeau empoisonné". Pour se déplacer, les personnes handicapées peuvent utiliser les services du GIHP, association financée à 80% par le Département. "Or, maintenant, les tarifs du GIHP sont plus élevés. Pour 6 personnes, nous avons dû payé 60 euros, avant c’était 36 euros". Et pendant ce temps, les revenus des personnes handicapées sont loin d’augmenter dans les mêmes proportions.
Tout au long de la journée, des ateliers ont permis à tous de connaître, ne serait-ce qu’un instant, la vie d’une personne qui vit avec un handicap. Beaucoup se sont essayés au parcours "mobilité". Il s’agit, assis sur un fauteuil roulant, de parcourir 200 mètres semés d’épreuves diverses : passer sous une barre, ramasser un ballon et le déposer dans un carton, éviter des quilles et tenter de faire passer un ballon dans un cerceau.
"Tous ensemble" se situait aussi dans le cadre des journées récréatives pour les associations de personnes handicapées. Danielle Payet, de l’association handisport de Sainte-Suzanne, explique qu’une fois par mois, "nous nous retrouvons lors de rassemblements dans des lieux différents à chaque fois". En octobre, rendez-vous est donné à La Plaine des Palmistes. À plus long terme, l’association souhaite organiser un voyage en France en utilisant le dispositif de la continuité territoriale.
Mieux se connaître pour mieux se comprendre, c’est une des conditions à la cohésion sociale, et une étape importante dans la lutte pour le développement.

M.M.