Trois points de suspension d’Emmanuel Lemagnen

Du juste milieu...

26 avril 2007

Comme prévu, François Bayrou est sur la troisième marche du podium et comme prévu aussi, aucun des deux premiers ne peut gagner sans lui.

L’exercice est difficile pour M. Sarkozy et Mme Royal qui risquent, en allant chercher des voix au centre, de perdre celles qu’ils ont acquises aux extrémités.

Le premier, après avoir dégonflé le Front National en récupérant un bon quart de ses adhérents, aura du mal à conserver ces nouveaux électeurs s’il va chercher des voix plus à gauche. La deuxième, qui vient de se voir offrir le soutien des candidats de l’extrême gauche, aura tout autant de difficultés à les additionner si elle va marauder de nouveaux suffrages plus à droite.

Le troisième homme, lui, ne peut avoir d’avenir politique qu’en ne donnant aucune consigne de vote, mais il devra subir les doléances stéréophoniques de nombreux de ses candidats à la députation qui auront besoin de négocier leur éligibilité dans un camp ou dans un autre.
Si l’exercice est périlleux pour les deux présidentiables, il l’est tout autant pour les centristes qui jouent là leur crédibilité, leur avenir et celui de leur parti.

À faire un trop grand écart, on peut attraper un claquage ligamentaire qui vous prive de futures compétitions !

M. Sarkozy souhaite avoir des ministres UDF, et Mme Royal commence à y penser. Le premier ministrable de l’un est M. Borloo (de droite ?), le premier ministrable de l’autre est M. Strauss-Kahn (de gauche ?). Le prochain gouvernement à donc toutes les chances d’être au centre, et ceux qui affirment que le débat s’est à nouveau radicalisé se bercent d’illusions.

La seule question qui se pose, c’est de savoir si nous aurons un gouvernement de centre gauche ou de centre droit.

Ah si, on peut s’en poser une deuxième : tout ça pour ça ?


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?

Messages


Témoignages - 80e année


+ Lus