
Échos de campagne
En Métropole, la campagne électorale pour la présidentielle a démarré...
29 janvier 2007

Transformer les rêves en réalité
Devant plus de 6.000 personnes en meeting à Paris, Marie-George Buffet, la candidate du Parti Communiste Français, a planté le décor d’une candidature de « la gauche qui ne renonce pas ».
Pour la campagne de Marie-George Buffet, ce meeting du Zénith, à Paris, avait incontestablement valeur de test. La réussite de cette première initiative publique d’ampleur est avérée : une salle pleine à craquer, plus de 6.000 personnes dont 800 venues de province.
Dans son premier grand discours, Marie-George Buffet a planté le décor de sa campagne. Une campagne résolument anti-droite, avec une cible principale : Nicolas Sarkozy. « Il a supprimé des libertés, insulté la jeunesse et provoqué des émeutes », souligne la candidate. Une campagne dans laquelle elle veut surtout incarner une gauche du courage. « Je vous propose de porter au pouvoir une gauche de responsabilité et de combat qui, dès son installation, prendra les mesures qui s’imposent pour que vous viviez mieux », explique la candidate antilibérale. Dans le domaine social, celui de l’insécurité, de la lutte contre les discriminations, par ses engagements contre l’homophobie, pour la régularisation des sans-papiers, le droit de vote des immigrés, elle entend porter sans concession les valeurs de la gauche. Et elle ne masque pas que les mesures qu’elle propose demanderont des combats. « Bien sûr, il y aura des résistances, il faudra avoir le courage d’entrer en conflit, de rompre le consensus au niveau de l’Union européenne, d’affronter le MEDEF... », souligne-t-elle. Elle rappelle son expérience de ministre de la Jeunesse et des Sports et son combat pour imposer au monde la lutte contre le dopage.
Ni la candidature de Ségolène Royal, ni celles de l’extrême gauche protestataire ne disputent à Marie-George Buffet le terrain d’une gauche « porteuse des colères et des aspirations du monde du travail, une gauche qui, au pouvoir, ne renonce pas, mais s’appuie sur l’intervention populaire ». C’est sur ce terrain que les collectifs antilibéraux avaient ancré l’espoir d’une candidature commune. « Aux militantes et militants des collectifs antilibéraux, communistes, socialistes, écologistes, communistes qui voulaient sincèrement aller au bout de ce rassemblement », Marie-George Buffet affirme « partager leur tristesse de n’avoir pas abouti à une candidature commune ». Et « devant l’apparition de nouvelles divisions », elle les appelle « à investir (sa) candidature. Elle est solide, elle est sincère, elle porte une vraie ambition de rassemblement pour le changement », insiste la candidate de la gauche antilibérale. Marie-George Buffet invite ses partisans à créer, par le rassemblement, « une grande dynamique populaire et citoyenne ». « Je pense que la gauche peut et doit transformer les rêves en réalité, lance-t-elle. C’est mon combat, c’est notre combat ».
Ségolène Royal, la candidate PS à la Présidence, prône une « France métissée »...
Ségolène Royal s’est faite l’avocat, vendredi dernier à Fort-de-France (Martinique), d’une « France métissée », renvoyant implicitement son adversaire de droite, Nicolas Sarkozy, dans le camp des héritiers du « colonialisme ».
Ségolène Royal, victime d’un canular par l’imitateur Gerald Dahan et de quelques faux-pas, a pu se rassurer avec la gauche martiniquaise. Elle a reçu le soutien explicite du poète Aimé Césaire, figure de l’anti-colonialisme et fondateur du Parti Progressiste Martiniquais (PPM, autonomiste). En dépit de ses 96 ans, le chantre de la négritude a tenu à raccompagner Mme Royal sur le perron de l’ancien Hôtel de Ville, après un bref entretien. Aimé Césaire lui a exprimé sa « confiance », disant son « espérance » en sa victoire en mai prochain.
Ségolène Royal a tenu un discours de combat devant environ 400 partisans massés sous la halle du marché du chef-lieu de l’île, et plus tard, à La Trinité (Nord de la Martinique) devant plusieurs milliers de personnes, la candidate, qui a passé 3 années de son enfance à la Martinique s’est confiée : « Les souvenirs refont surface (...), mon combat retrouve tout son sens ». « Vous pouvez compter sur moi, je suis une femme debout », s’est-elle écriée, galvanisée par le public.
Le métissage est une chance pour la France
Sur cette île où Nicolas Sarkozy avait dû renoncer à venir en 2005 devant la colère locale contre la loi sur « le rôle positif » de la colonisation - il était finalement venu quelques mois plus tard -, Ségolène Royal a clamé haut et fort ses valeurs, se rangeant dans le camp du progrès face au « néo-colonialisme ». « Le métissage est une chance pour la France. Je serai la Présidente de la République de la France métissée », s’est-elle exclamée.
Ségolène Royal a rappelé qu’en 1978, lors d’un stage à la Préfecture de Fort-de-France, à sa sortie de l’ENA, elle avait demandé à rencontrer Aimé Césaire, une visite qui lui fut, a-t-elle dit, « interdite » par « l’Etat français et la droite de l’époque ». Cette France-là « a-t-elle vraiment changé ? », s’est-elle demandé. Faisant plusieurs fois référence à l’ancien Président François Mitterrand, Mme Royal s’est faite l’avocate de « la République du respect », célébrant « la liberté, l’égalité, la fraternité », mais aussi « le respect des identités ».
« Moin sé on fanm doubout, nou kay cassé ça ! »
Continuant sa tournée dans les Antilles françaises, la candidate s’est arrêtée en Guadeloupe où elle a prononcé un discours offensif. Elle a promis de « tout casser ». « Moin sé on fanm doubout, nou kay cassé ça ! », a lancé la candidate socialiste à l’assistance guadeloupéenne : « je suis une femme debout (femme forte dans la culture antillaise), on va tout casser ». « Moi kontan wé zot » (je suis contente d’être avec vous).
Alors que l’abstention est traditionnellement élevée en Guadeloupe et en Martinique aux scrutins présidentiels, la prétendante du PS a exhorté les Antillais à se rendre massivement aux urnes. « J’ai besoin de vous ! », les a-t-elle priés. « Ne vous abstenez pas de ce droit de vote pour lequel encore aujourd’hui à l’échelle de la planète, tant d’hommes et tant de femmes se battent et risquent leur vie ». Au premier tour de la présidentielle de 2002, l’abstention avait atteint 65,7% en Guadeloupe et 64,6% en Martinique. En raison du décalage horaire (- 5h en hiver, - 6h en été), les résultats de Métropole sont en effet connus dans les 2 îles alors que le vote est en cours. Pour faire revenir les Antillais aux urnes, le scrutin a cette fois été avancé dans les 2 îles aux samedi 21 avril et 5 mai 2007, soit 1 jour avant la Métropole.
Brève politico-écologique
Christian Estrosi propose une incitation fiscale pour les transports alternatifs
Le Ministre de l’Aménagement du territoire, Christian Estrosi, a proposé le 26 janvier, à Duppigheim (Bas-Rhin), un dispositif d’incitation fiscale pour les particuliers qui investiraient dans des entreprises développant des matériels pour le transport ferroviaire et fluvial des marchandises. « Nous allons mettre en œuvre une procédure qui permette à chaque particulier ou à chaque entreprise de déduire de son impôt l’investissement qu’il fera dans une entreprise de transport ferroviaire, fluvial ou maritime », a déclaré le ministre.
« Cette incitation fiscale qui existe pour l’amélioration à l’habitation ou l’acquisition d’œuvres culturelles, permettrait aux particuliers de participer à une opération collective en faveur de l’environnement et de la compétitivité des entreprises », a-t-il expliqué. Elle pourrait être inscrite dans la Loi de finances 2008, a-t-il précisé.
Le ministre - qui semble également faire fonction de faire-valoir du candidat à la présidentielle - a également indiqué qu’avec Nicolas Sarkozy, « nous avons l’ambition de faire passer la fiscalité écologique de 2,5% à 5% du PIB, pour contribuer au financement des infrastructures de transport ferroviaire et fluvial ».
Les collectivités territoriales et leurs groupements peuvent conclure des conventions avec des autorités locales étrangères
L’Assemblée nationale vient d’adopter, le 25 janvier, à l’unanimité, la proposition de loi sur l’action extérieure des collectivités territoriales, déposée par Michel Thiolliere, Sénateur-Maire de Saint-Étienne, au lendemain de l’impressionnante mobilisation française qui avait suivi le tsunami dans l’Océan Indien en décembre 2004.
Le texte adopté par le Parlement lève les incertitudes juridiques contenues dans la Loi de 1992 et modifie le Code général des collectivités territoriales. D’une part, les collectivités territoriales et leurs groupements peuvent, dans le respect des engagements internationaux de la France, conclure des conventions avec des autorités locales étrangères pour mener des actions de coopération ou d’aide au développement. D’autre part, si l’urgence le justifie, les collectivités territoriales et leurs groupements peuvent désormais également mettre en oeuvre ou financer des actions à caractère humanitaire.
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Témoignages - 80e année


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