Histoire de famille

Hier, Patrick Savatier qui s’était découvert des affinités avec Bertho Audifax, ce dernier tentant dimanche prochain le renouvellement de son mandat de député, convoquait la presse en express, pour une rencontre avec Jean-Claude Fruteau, candidat socialiste aux élections législatives dans la 4ième circonscription soutenu par les forces de progrès.
Coup de théâtre ou coup pour rien, Patrick Savatier se montrait plus évasif sur son soutien. Et cruel dilemme, il confessait que dans la famille Savatier, lui était du côté d’Audifax, mais que sa femme irait voter Jean-Claude Fruteau. Un coup à droite, un coup à gauche, la famille Savatier a pris ses précautions.
En tout cas, a-t-on également appris, l’Association Maman Papa lé la se dissociait des choix de son fondateur.

RFO

Faut-il saluer l’objectivité de cette station de radio ?... Comme elle le réclame. Il faudrait peut-être que ses chroniqueurs changent de méthode. Hier, on a entendu dans une séquence dénommée "échos de campagne", la journaliste faire état du communiqué du PCR protestant des partis pris de cette radio, complété d’une phrase à l’emporte pièce de la journaliste rejetant évidemment tous les propos précédemment lus. Par contre la journaliste nous fit entendre longuement les Audifax, Virapoullé et consort.
Mais ô surprise... dans ce passage en revue des événements d’actualité, il ne fut pas mention du meeting unitaire autour de la candidature de Paul Vergès. Meeting qui rassembla plus de 400 personnes, et où Jean-Jacques Vlody pour le Parti Socialiste et les Verts apportèrent leur soutien au candidat des forces de progrès. Peut-être que pour RFO radio, cet événement important ne méritait pas qu’on en parle ?... Il faudra que les responsables s’expliquent.
Cette façon, sans y toucher, de (mal)traiter l’information de manière inéquitable est grave pour une radio de service public.

A.W.

Question d’âge

Hier dans nos colonnes, une femme, Vivienne, d’un certain âge, s’adressait à “Témoignages” ne comprenant pourquoi Paul Vergès se présentait à ces élections législatives.
En guise de réponse, il faut d’abord noter que Paul Vergès a répondu à un appel des jeunes de la 3ième circonscription. Certains vont croire que cet appel était suscité ou prémédité. Le fait que le Président de la Région se déclare à un mois du jour des élections est là pour démentir toute préméditation.
D’autre part, Didier Robert, Maire mais aussi Conseiller Régional, où dans cette assemblée, il a brillé par son absence de travail au service de la collectivité, a beau brandir le slogan "place aux jeunes", il représente ce qui se fait de mieux en inexpérience, et en gouvernance municipale au détriment des plus démunis. On dirait même que c’est son unique programme.
La juste question serait... Ce deuxième tour est entre l’inexpérience et l’expérience. Paul Vergès est une personnalité qui a su quels que soient les gouvernements (et les signatures récemment des contrats-plan et des financements du tram-train sont là pour le démontrer) faire aboutir ses projets dans l’intérêt de La Réunion.

A.W.

Les femmes du Sud

La prise en charge des personnes âgées dépendantes

Parmi les nombreux défis auxquels le Sud est confronté, il y en a un qui me semble essentiel et qui touche particulièrement les femmes du Sud : il s’agit de la prise en charge des personnes âgées dépendantes.
Chacun sait que plus d’un tiers de la population de La Réunion vit dans l’Arrondissement Sud. Le Conseil Général a découpé le territoire départemental en arrondissements, ils sont au nombre de quatre. L’arrondissement Sud correspond à l’espace géographique des troisième et quatrième circonscriptions réunies à l’exception des communes de Saint-Leu et Sainte-Rose. Saint-Leu fait partie de l’Arrondissement Ouest alors que Sainte-Rose est dans l’Arrondissement Est.
Quand on considère la répartition par arrondissement de la population âgée de plus de 60 ans, elle est la suivante : 16% dans l’Est, au Nord 22%, dans l’Ouest 24% et c’est le Sud qui concentre le plus grand nombre de personnes âgées : près de 27.000 personnes âgées soit 38%.
Ce sont majoritairement des femmes qui ont de petits revenus : le minimum vieillesse, l’allocation spéciale vieillesse qui je le rappelle a été instituée au profit des personnes âgées qui n’ont jamais cotisé à une assurance vieillesse et ne relèvent donc d’aucune caisse de retraite et ne disposent d’aucune ressource. C’est le cas de nombreuses femmes qui ont été toute leur vie femmes au foyer.
11.876 Réunionnais ont l’APA (1), presque la moitié d’entre eux vit dans le Sud ! C’est donc dans le Sud que se trouve la plus forte proportion de personnes âgées dépendantes : et parmi les bénéficiaires de l’APA, les femmes sont majoritaires : 70% sont des femmes.
En 2006, le Département a inscrit à son budget, en fonctionnement, 67 380.000 euros pour l’APA : les dépenses ont presque doublé en 3 ans puisqu’en 2003, le CG a dépensé plus de 36 millions d’euros à ce titre.
Comment ferons-nous en 2030 ? Nous savons que le nombre de personnes âgées dépendantes atteindra les 15.000 en 2010, 29.200 en 2030, dont près de la moitié vivra dans le Sud.
Face à ce nombre croissant de bénéficiaires de l’APA, il nous faudra trouver les financements. Or, depuis 2004, la CNSA, la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie, a pratiqué une réfaction de 10 millions d’euros sur l’assiette de dépenses, cette réfaction est toujours en vigueur et à la fin 2006 le montant cumulé de la somme non compensée s’élevait à 36 millions d’euros.
Ce refus de rétablir le juste niveau de compensation financière des transferts de compétence en matière d’APA, et de verser aux Réunionnais les 36 millions d’euros qui représentent l’insuffisance de compensation de l’État, met en péril le Département en faisant peser sur le budget départemental des charges excessives.
Si l’Etat ne corrige pas la réfaction d’office faite par la CNSA, quel avenir pour l’APA ? Comment prendrons-nous en charge les 14.000 gramounes du Sud bénéficiaires en 2030 de l’APA ?
Nos députés devront intervenir pour qu’un dispositif soit expérimenté, prenant en compte la situation démographique et la plus grande dépendance de la population âgée réunionnaise par rapport à la métropole : la population âgée réunionnaise est en effet plus dépendante que celle de l’Hexagone : 10.24% de l’ensemble de nos gramounes ont l’APA contre 6.85% en Métropole. En 2005, cette prestation concernait 8.364 personnes âgées (dont 92% vivent à domicile et 83% d’entre eux ont plus de 75 ans), soit un taux de 101 personnes pour 1.000 habitants de 60 ans et plus. Cette valeur est nettement supérieure à la moyenne nationale qui est de 68 pour mille personnes.
Comment les femmes du Sud pourraient-elles se satisfaire qu’il n’y ait qu’une seule femme sur les 21 conseillers généraux qui représentent le Sud ? Alors que le Conseil Général est la collectivité compétente pour la prévention médico-sociale et l’action sociale, pour la famille et l’enfance, les PMI et la planification familiale, les enfants en difficulté, les foyers de l’enfance, l’hébergement d’urgence, les personnes âgées, les personnes handicapées, le RMI, la sécurité à travers le SDIS, les collèges, le transport de voyageurs, de personnes handicapées, les transports scolaires, l’entretien des 720 kilomètres de routes départementales, l’élimination des déchets ménagers et assimilés...

Graziella Leveneur

(1) L’APA prend la forme d’une aide financière qui peut servir à payer des prestations d’aides à domicile comme des heures d’aide à domicile, les services de portage des repas, la garde à domicile, des aides techniques comme l’achat d’un fauteuil roulant ou d’un lit médicalisé, la réalisation de petits travaux d’aménagement pour adapter le logement ou encore l’APA aide les personnes placées en établissement à s’acquitter du tarif dépendance de la structure qui les accueille.