Malgré la complexité du mode de scrutin, c’est un élu de la liste arrivée en tête à La Réunion et dans l’océan Indien qui nous représentera. Cet élu, c’est Élie Hoarau.
Une nouvelle fois, l’Alliance arrive en tête à La Réunion. Cela montre que la population fait confiance à l’Alliance, car elle représente une véritable alternative capable d’apporter des solutions à la crise.
Cette alternative se construit à partir d’un programme dont les Réunionnais commencent à percevoir des effets. Elle vise tout d’abord à préserver les plus démunis d’entre nous de l’aggravation de la situation. Car dès l’approfondissement de l’intégration de La Réunion à l’Europe en 1975, faire prendre conscience de notre situation spécifique au plus haut niveau a été une des missions d’un des fondateurs de l’Alliance, Paul Vergès. Cette intégration signifie l’application de mesures conçues pour un ensemble de pays parmi les plus industrialisés de la planète, qui constitue le marché le plus solvable de la planète. Si toutes ces mesures étaient appliquées mécaniquement à La Réunion, elles se seraient traduites par la mise en concurrence totale de notre économie avec celle des pays les plus développés du monde. C’eût été la poursuite de la ruine de secteurs entiers, à l’image de la crise que connaît la filière canne depuis quarante ans.

Ne pas aggraver la situation

Cette lutte pour des mesures adaptée s’inscrit aussi dans une démarche de cohésion. Puisque nous sommes intégrés dans l’Europe, alors nous avons le droit à des infrastructures et à des outils qui nous permettent d’atteindre les mêmes standards de production. Mais à la différence des régions du continent européen, nous avons connu l’esclavage, la colonisation, et tous les retards que ces crimes impliquent. Cette démarche a abouti sur la création de programmes spécifiques pour les DOM, qui seront ensuite étendus aux Canaries, à Madère et aux Açores.
Recherche de mesures spécifiques et programmes tout aussi spécifiques se sont conjugués pour se traduire dans le statut juridique de Région ultrapériphérique (RUP). Ce statut, il est le résultat de bataille menée dès 1979 par Paul Vergès. Mais trente ans plus tard, l’Europe n’est plus la même. Elle s’est élargie à 27 pays au lieu de 9, et ses dirigeants se plient aux règles édictées par l’OMC (Organisation mondiale du commerce).
Et grandes sont les menaces qui planent sur nos mesures spécifiques, d’où la crainte de voir la situation sociale s’aggraver. Dans son programme, l’Alliance des Outre-mers place la lutte contre l’aggravation de la situation sociale au premier plan.

L’espoir du développement durable

L’autre aspect du programme de l’Alliance des Outre-mers est la promotion des richesses du territoire de la plus grande circonscription du monde. Les Outre-mers ont parmi leurs atouts la jeunesse, et des gisements d’emplois capables d’être exploités par cette jeunesse. A La Réunion, ces nouveaux secteurs commencent à émerger. C’est par exemple celui des énergies renouvelables, où chaque jour des progrès sont enregistrés. Ce sont aussi toutes les richesses de la mer et de son sous-sol. Les territoires des Outre-mers sont autant de laboratoire de la société du développement durable que les Européens cherchent à inventer.
Ce projet d’une nouvelle société, construite sur de nouveaux secteurs économiques, et fonctionnant avec les énergies renouvelables, c’est un projet que l’Alliance met en œuvre à La Réunion. Le vote de dimanche rappelle toute la confiance de la population dans ces projets. Et elle montre que l’Alliance des Outre-mer porte en elle l’espoir du développement durable de La Réunion.

M.M.

L’Alliance première force politique des RUP

La circonscription de l’Outre-mer comprend des collectivités qui n’ont pas les mêmes relations avec l’Europe. Quatre sont des régions ultrapériphériques (RUP). Ce sont la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et La Réunion. Les RUP sont directement intégrées à l’Union européenne. Ce qui implique qu’elles ont droit aux fonds structurels européens (FSE-FEDER…).
Les autres collectivités sont des PTOM. Elles ne font pas partie de l’Union européenne, mais sont associées. Les règles de l’Europe ne s’y appliquent pas de plein droit. Les seuls fonds dont elles peuvent bénéficier sont le FED, qu’elles partagent avec les pays ACP.
Cela veut donc dire des niveaux de préoccupation différents. Dans celles où l’intégration avec l’Europe est la plus étroite, et donc là où les politiques européennes influencent le plus le quotidien, c’est l’Alliance des Outre-mers qui arrive en tête.
En prenant en compte les résultats des scrutins en Guyane, Guadeloupe, Martinique et La Réunion, l’Alliance des Outre-mers arrive en tête, devançant de plus de 4.000 voix l’UMP. La liste PS arrive troisième, avec à peine 2.000 voix de plus que les Verts.
Cela veut dire que face à leurs défis, les RUP ont choisi de faire confiance à la liste qui s’engage à continuer au Parlement européen la lutte commencée il y a 30 ans, quand Paul Vergès avait été élu à Strasbourg.

Résultat du scrutin dans les RUP de la circonscription des Outre-mers.