Accord de “Matignon 2”

Élie Hoarau dénonce la suppression du tram-train et de milliers d’emplois

Un accord gravement préjudiciable pour l’avenir de La Réunion

15 octobre 2010

Quelques heures après la signature à Matignon de la révision du protocole d’accord de Matignon, la voix de l’Alliance s’est faite entendre à Paris. Au cours d’une conférence de presse devant la presse nationale, Élie Hoarau, député européen et conseiller régional, a dénoncé un accord gravement préjudiciable pour l’avenir de La Réunion.

Ce n’est pas sans ironie qu’Élie Hoarau a souligné en préambule de sa conférence de presse, que Didier Robert avait oublié de remercier Paul Vergès ; et le Premier ministre François Fillon de remercier Dominique de Villepin.
C’est en effet Paul Vergès qui en 2007 obtenait du gouvernement un accord financier exceptionnel et sans précédent de l’État en faveur de La Réunion.
Un accord alors tourné, avec le tram-train, vers un développement durable de La Réunion.
Pour Élie Hoarau, l’esprit de cet accord initial est aujourd’hui gravement dénaturé. « L’esprit du Grenelle de l’environnement est rompu. Comment peut on oser évoquer encore le Grenelle de l’environnement quand on privilégie des bus au tram-train », s’est-il interrogé. Outre le fait que la remise en cause du tram-train est une décision qui tourne le dos à la modernité, elle fait reculer La Réunion dans sa marche engagée vers un développement durable. De ce point de vue « que reste-t-il de La Réunion, Île verte et des objectifs ambitieux d’autonomie énergétique ? ».
Le député européen a dénoncé que le président de la Région venait en définitive à la rescousse du gouvernement Fillon, à la recherche tous azimuts d’économie budgétaire. « Pourquoi avoir intégré les aménagements des aéroports dans cet accord, alors même que des crédits devraient être prévus pour cela ailleurs ? », s’est-il demandé. La réponse a peut être était donnée par le Premier ministre qui appelait lors de la séance de signature, l’outre-mer « à participer au redressement de la France ». On sait ce que cela signifie. Pour Élie Hoarau cette déclaration doit être perçue comme un appel à l’outre-mer à participer à la politique d’austérité du gouvernement, appel auquel Didier Robert a répondu.
Enfin, Élie Hoarau a insisté sur le facteur temps. Le tram-train prêt à démarrer, et prenant la suite de la route des tamarins, aurait mis au travail, immédiatement, des milliers et des milliers de Réunionnais. « Nul ne sait quand commenceront les travaux de la route du Littoral ni même l’engagement du premier euro de ces accords. Tout doit être relancé, les études, etc. sans doute donc pas avant plusieurs années ».
Le député s’est aussi inquiété pour les entreprises confrontées à une crise très grave et qui se rendent compte que la proie a été jetée pour l’ombre.


Correspondant

Entre les deux accords, la participation de l’État n’augmente que de 5%, tandis que la facture prévue de la nouvelle route du Littoral connaît une hausse de 60%. Cela explique sans doute pourquoi François Fillon qualifie Didier Robert de « négociateur redoutable ».
Le remplacement du tram-train par le trans-éco-express signifie la perte de 1 milliard d’euros. Comment Didier Robert peut-il alors oser faire croire que l’accord créera autant d’emplois que celui qu’il vient de faire déchirer ?
Grâce à Didier Robert, l’État réussi à contenir la hausse de sa contribution bien en dessous de l’évolution du coût de la construction. Quant à l’enveloppe globale, elle aurait dû elle aussi être nettement réévaluée. C’est donc un accord au rabais.
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