Si Jean-Luc Poudroux a participé à cette rencontre en tant que secrétaire de la fédération UMP, Jean-Paul Virapoullé n’y était pas. Alors que depuis longtemps la place de président du mouvement à La Réunion lui était promise, le sénateur-maire a décidé récemment de rompre et de faire revivre de manière autonome la Relève. L’objectif de la manœuvre est clair.
Le conseil national extraordinaire de l’UMP de ce week-end préparer le congrès du mouvement de novembre où doit être désigné le nouveau président appelé à remplacer Alain Juppé. La bataille de succession est ouverte depuis longtemps et, dans son plan de bataille en vue de la présidentielle, Nicolas Sarkozy brique le poste. Jacques Chirac vient de rappeler la règle du jeu : le président de l’UMP ne peut être en même temps ministre du gouvernement.
De fait c’est le décor de la prochaine présidentielle qui est en train de se mettre en place et les préparatifs de 2007 sont entrées dans une phase décisive.
Sur le plan tactique l’affrontement Chirac-Sarkozy devient de plus en plus une évidence. L’implosion de l’UMP apparaît de plus en plus comme inévitable, ce d’autant plus qu’à partir de ses résultats aux régionales et aux européennes, François Bayrou se sent encouragé dans ses propres ambitions de renforcer l’UDF. Le grand parti unique de la droite que souhaitait mettre en place le président de la République est, sans doute, à mettre dans le placard des vœux difficiles à réaliser.
Sur le plan électoral, la déconfiture de l’UMP se confirme. Dans une circonscription parisienne où elle est en position de force, la formation chiraquienne vient de subir un camouflet avec l’élection de Bernard Debré candidat de l’UDF dans une législative partielle. Le fils de l’ancien Premier ministre a largement devancé au premier tour le poulain de l’UMP et, fort de son succès électoral, s’est permis de lancer quelques piques à l’égard de Jacques Chirac.
Les préparatifs de 2007 ont des répercussions jusqu’à La Réunion. Ce qui est dans l’ordre des choses. Si Jean-Luc Poudroux a exprimé jusqu’ici sa fidélité à Paris, les autres élus de la même mouvance sont silencieux et restent dans la position du “wait and see”. Par contre, Jean-Paul Virapoullé a lui décidé de faire bande à part et a choisi sa tactique. On sait que le patron de la Relève s’apprête à envoyer ses hommes à l’assaut de Mairies UMP. La confrontation Jean-Jacques Morel/René-Paul Victoria à Saint-Denis se prépare de plus en plus dans la réalité. Il n’y a qu’à voir le position du premier dans le dossier de l’aménagement du “pôle Océan” pour comprendre.
Ceci étant, Jean-Paul Virapoullé n’a toujours pas précisé pour quel présidentiable il compte rouler. Va-t-il “faire” Bayrou ou Sarkozy ? Une précision qui a son importance. Mais la tactique du chef de la Relève qui était basée sur un calendrier électoral inchangé -avec les municipales avant la présidentielle et la législative- risque d’être remise en cause avec le report en 2008 des élections locales et la réaffirmation de la prédominance de la présidentielle.