Brigitte Girardin bientôt à La Réunion

En ministre ou en partisane ?

14 février 2005

Le dernier séjour de la ministre de l’Outre-mer remonte à un an. Distillant de fausses informations notamment sur la continuité territoriale, Mme Girardin avait multiplié les polémiques partisanes à l’encontre de la majorité du Conseil régional. Va-t-elle lors de son prochain séjour qui devrait avoir lieu bientôt se comporter de la même manière ? Va-t-elle aussi de nouveau évoquer - comme elle l’avait fait en janvier 2004 - un sentiment de ras-le-bol du gouvernement vis-à-vis de l’Outre-mer ?

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La prochaine visite de Brigitte Girardin dans notre île devrait se faire vers la fin de cette semaine selon les dernières informations qui circulent ici et là. Son séjour est très attendu et les organisations syndicales et politiques lui préparent un accueil dont les détails ne seraient pas encore définis.
Cette visite interviendra un an après le dernier séjour de la ministre dans notre île. À l’approche des élections régionales et cantonales, Mme Girardin s’était comportée en véritable partisane. Elle avait mis tout son poids pour que l’UMP et la Relève partent unis à la bataille électorale. Elle avait aussi donné le ton en multipliant les attaques et les polémiques de mauvaise foi contre le président sortant.
La ministre de l’Outre-mer avait choisi le dossier de la continuité territoriale pour mener son offensive. Elle avait accusé la Région d’être à l’origine du retard dans la mise en oeuvre du dispositif. Affirmant que son Ministère avait versé à la collectivité territoriale la dotation de 8 millions d’euros prévue à cette effort, la ministre considérait que l’attitude de la Région entraînait un retard dans la mise en application de l’aide. Elle expliquait que la collectivité n’avait pas encore défini les critères d’attribution de l’aide et ne permettait pas que ce soit au gouvernement de publier le décret d’application de la mesure.
Dans un communiqué publié le jour même, la Région répondait aux accusations de Mme Girardin et, implicitement, soulignait la mauvaise foi de la ministre. Le Conseil régional expliquait qu’il ne pouvait pas examiner le projet de texte réglementaire dans la mesure où celui-ci introduisait "une discrimination inacceptable entre les citoyens de la République et ceux d’Outre-mer". En effet, les sommes destinées à l’Outre-mer représentent 11 euros par habitant contre 616 euros par personne pour la Corse.
Au cours d’une conférence de presse, le président de la Région, Paul Vergès, notait que la ministre avait violé les règles de courtoisie républicaine, en cherchant à entretenir à la veille des prochaines échéances électorales "un climat d’affrontement" en "inventant des accusations".
Rappelons que faute de l’aval de Bruxelles qui doit donner son avis sur les critères d’attribution de l’aide, la continuité territoriale ne peut toujours pas être mise en oeuvre.
Brigitte Girardin avait achevé son séjour sur une nouvelle polémique. Profitant de son passage à la boulangerie industrielle Yong de l’Étang-Salé, elle s’en était de nouveau prise à la Région. "Le problème des intrants se pose uniquement à La Réunion et pas dans les autres DOM. En Guyane, en Guadeloupe et à la Martinique, les régions mobilisent les fonds européens nécessaires au financement de ce type d’opération", avait-elle déclaré de manière assez sibylline. Elle aurait alors fait référence à un dispositif “Régime spécifique d’approvisionnement (RSA)” qui permet aux régions d’Outre-mer de participer aux coûts de transport des intrants. Selon les propos de la ministre, la Région-Réunion ne mettrait pas en oeuvre ce dispositif. Le Conseil régional s’étonnait alors de ces déclarations et répondait que le RSA fonctionnait parfaitement.
Mme Girardin va-t-elle avoir la même attitude et jouer le rôle de chef de file de la majorité gouvernementale plutôt que celui de représentante du gouvernement ? Va-t-elle chercher à mobiliser une UMP locale qui ne s’exprime plus et qui ne sait plus à quel saint se vouer ? Réponse dans quelques jours.

J. M.


Un sentiment de ras-le-bol de l’Outre-mer

Il y a un an, à la fin de son séjour, la ministre de l’Outre-mer recevait lors d’un petit déjeuner huit responsables de petites et moyennes entreprises réunionnaises.
À la sortie de cette rencontre, un des participants, Richard Valencienne, dirigeant d’une entreprise de sérigraphie, confiait ses impressions à un journaliste du “JIR” :
"Madame la ministre voulait connaître notre sentiment sur l’application des nouveaux dispositifs à l’Outre-mer. On n’était pas spécialement préparé sur le sujet. (...) Elle nous a dit de faire pression sur le Conseil régional, le Conseil général, les communes".
De son côté, Thierry Demaret faisait remarquer, toujours au “JIR”, que Brigitte Girardin avait invité ses interlocuteurs à faire attention :
"Pour la première fois, on sent au sein du gouvernement et de la majorité un sentiment de ras-le-bol par rapport à l’Outre-mer", déclarait le PDG de l’entreprise Giordano.
Des propos ministériels qui n’ont guère été appréciés.


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