Marie-George Buffet aujourd’hui à La Réunion

Engagée à lutter pour l’application des propositions réunionnaises

2 avril 2007

Aujourd’hui, la candidate de la gauche populaire anti-libérale rend visite aux Réunionnais. C’est une étape importante de la campagne de Marie-George Buffet, dans un contexte spécifique. En effet, La Réunion est la région française la plus durement touchée par le chômage, le mal logement et les inégalités. Ce qui explique pourquoi l’Alliance demande à tous les candidats à l’Élysée de se positionner sur un programme réunionnais pour relever ces défis considérables. Une démarche et des propositions soutenues par Marie-George Buffet.

Aujourd’hui, la candidate de la gauche populaire anti-libérale rend visite aux Réunionnais.
(Photo d’archives Imaz Press Réunion)

« J’ai pris l’engagement d’agir avec détermination pour une application complète du programme de l’Alliance » : tel est le message porté par Marie-George Buffet, candidate de la gauche populaire anti-libérale, qui vient rencontrer aujourd’hui les Réunionnais. Elle est accompagnée par Manuela Gomez, déléguée du PCF à l’Outre-mer, et par Brigitte Dionnet, déléguée à l’Information. Elle sera accueillie par un Comité de soutien réunionnais, présidé par Eugène Rousse.
Pour la troisième fois en six ans, la secrétaire nationale du PCF est en visite à La Réunion, 800.000 habitants. Une île où en 2005, plus de 60% des électeurs se sont prononcés pour une autre Europe que celle promise par la Constitution Giscard, soit une plus forte proportion que la moyenne nationale.
À 10.000 kilomètres de la métropole, La Réunion est un département d’Outre-mer durement touché par le sous-développement et les conséquences de la politique menée par tous les gouvernements qui se sont succédé. Un taux de chômage supérieur à 30%, une pénurie de logements, 120.000 illettrés, la moitié de la population couverte par la CMU et de fait sous le seuil de pauvreté : tels sont les principaux indicateurs qui soulignent les défis auxquels les Réunionnais sont confrontés.

Un engagement

Pour répondre à ces enjeux, l’Alliance propose une démarche donnant un sens nouveau à la campagne électorale : "notre candidat, c’est notre programme". L’Alliance est la majorité régionale et force de propositions dans laquelle se rassemblent plusieurs organisations progressistes, parmi lesquelles le Parti communiste réunionnais. La démarche de l’Alliance place l’avenir de La Réunion au centre des débats de l’élection présidentielle. Elle invite les Réunionnais à ne pas se déterminer en fonction de l’étiquette politique des candidats, mais avant tout à se prononcer en fonction de la position adoptée par les prétendants à l’Élysée face aux propositions réunionnaises pour sortir le pays de la crise et passer à une autre étape du développement.
Ces propositions sont rassemblées dans une plate-forme. Un document adressé aux candidats à la présidentielle afin que ces derniers fassent connaître publiquement leur position.
Interrogée par "Témoignages" sur la démarche de l’Alliance, Marie-George Buffet affirme être « impressionnée par le réalisme, l’intelligence, l’ambition du programme de “l’Alliance” ». Estimant que l’objectif de ce programme, à savoir "unir les Réunionnais et imposer la sortie des injustices et des inégalités", fonde son « parti pris », Marie-George Buffet annonce dans "Témoignages" qu’elle prend « l’engagement - quel que soit le résultat de l’élection présidentielle - d’agir avec détermination pour son application complète ».

Rencontres avec les forces vives

Pour être en accord avec cet engagement, la candidate de la gauche populaire anti-libérale insiste sur les moyens nécessaires qu’il faut dégager. Elle souligne que son programme est le seul qui puisse s’accorder « pleinement » avec les propositions de l’Alliance. « Une politique économique, financière, sociale en rupture totale avec celle que la France subit depuis des décennies est la seule garantie possible d’application du programme de “l’Alliance” », dit-elle avec force dans les colonnes de "Témoignages".
C’est d’ailleurs une rencontre avec Paul Vergès, président de l’Alliance et du Conseil régional, qui est ce matin le premier temps fort de la visite de Marie-George Buffet. Lui seront ensuite présentés les grands travaux qui sont le “socle du développement” dans le programme qu’elle s’est engagée à soutenir. Après une rencontre avec la presse, la candidate de la gauche populaire anti-libérale discutera avec le Groupe de dialogue inter-religieux. Elle poursuivra sa visite par un échange avec les associations féminines, puis avec les acteurs du monde agricole. Avant de quitter La Réunion, Marie-George Buffet participera à un meeting dans la ville du Port, berceau du syndicalisme et des luttes progressistes à La Réunion.

Manuel Marchal


Bercy beaucoup

En remplissant Bercy, 15.000 personnes ont donné hier un nouveau tour à la campagne populaire et anti-libérale de Marie-George Buffet.

15 heures. Où que l’on porte le regard, c’est plein. Du haut des gradins Bercy est un peu comme un chaudron avec au fond le rougeoiement des drapeaux. 15.000 personnes sans doute. C’est toujours, fort, prenant, quand une foule se rassemble pour des idées, des valeurs, un combat. Il y a là des militants syndicaux, féministes, des jeunes, des salariés du public et du privé qui monteront ensemble sur scène ovationnés à chaque fois par de longues salves d’applaudissements. La campagne de Marie-George Buffet n’est pas une campagne perso. La très grande scène est comme une plaque tournante de luttes, de valeurs où l’on monte avec drapeaux, pancartes et slogans. Salariés d’Aulnay en grève depuis cinq semaines pour leurs salaires, salariés de LSG en lutte contre les suppressions d’emplois, cheminots, salariés d’EDF pour la défense du service public. Dans la salle, des milliers d’affichettes résument deux idées force. Augmenter les salaires, taxer les revenus du capital. D’autres ont inventé leurs slogans. Celui-ci, joli jeu de mots : « Sarkozy, poison d’avril ». Pour Fanny, 23 ans, étudiante en sciences politiques, la candidate antilibérale porte un vrai projet de société. En même temps, dit- elle, « elle ne ferme pas la porte à gauche ». Pour Marielle, lycéenne, avec sa copine Sandra, « c’est la candidate qui représente les idées que je défends ». Mais encore ? « Les salaires, le logement, les profits du CAC 40 ». C’est une synthèse assez parlante.
Dans cette campagne âpre, où comme le dira Marie George Buffet « Il faudrait simplement renoncer à ce que cette élection soit un nouveau départ. Il faudrait renoncer pour s’adapter », Bercy étonne même des militants « Je n’en reviens pas que ce soit plein », confie l’un d’eux, tandis que d’autres se félicitent sans réserve d’avoir vu juste. Avez-vous la pêche ? lance la co-animatrice de l’après-midi, des milliers de oui résonnent sous l’immense voûte. Une clameur.
La pêche, c’est d’abord dès le début de l’après-midi Marcel et son orchestre qui l’ont. Avec eux, des centaines de jeunes qui dansent. Un batteur a des oreilles de lapin, un autre est en mini-jupe. Marcel, ça chauffe, c’est une évidence, mais là aussi le contenu y est. Antiracisme, solidarité avec les sans papiers, tentations sécuritaires, environnement : « Qui a mis le feu chez les pingouins ». Et puis tour à tour, celles et ceux qui interviennent sur la scène vont aller dans le vif. « Par quel mécanisme pervers, dira une jeune femme, ingénieur EDF, pourrait t-on être amené dans une démocratie à voter pour une candidature qui ne défend pas nos interêts ? ». Jean-François Tealdi, journaliste, met à nu les choix des médias dominants, quand les thèmes sécuritaires masquent les questions de l’emploi, du logement. Maya Surduts évoque avec force les combats féministes dont le PCF est entièrement partie prenante. Autour du député européen Francis Wurtz, des députés et élus allemands, grec, italien, tchèque, une députée du Sinn Fein irlandais évoquent leurs combats, communs avec les idées portées par Marie-George Buffet. Cette dimension européenne donne encore un nouveau souffle à la salle, comme la projection du film sur enfants de sans-papiers “Laissez les grandir ici”. L’émotion est palpable. Comment dire alors celle qui passe quand Odette Nilès lit la lettre du jeune communiste fusillé par les nazis à Chateaubriand, Guy Moquet, dont Nicolas Sarkozy avait voulu se réclamer.
« Vous êtes là », lance Marie-George Buffet dès les premiers mots de son intervention et après une formidable ovation de plusieurs minutes. « Ne vous laissez par voler cette élection présidentielle, dira t-elle encore (...). Ne soyons pas tétanisés par Sarkozy and co ». Elle concluera « Rassemblons nous et nous créerons l’évènement dont la France à besoin pour trouver le chemin d’une autre politique ». Bercy hier, c’était déjà l’évènement.

Maurice Ulrich

“L’humanité”


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus