Conférence de presse Paul Vergès

Enquête sur les marchés de la NRL : qu’attend Didier Robert pour se porter partie civile ?

25 août 2015, par Manuel Marchal

Ce matin, Paul Vergès a appelé le président de la Région Réunion à se porter partie civile dans l’enquête sur les conditions d’attribution des marchés publics de la nouvelle route du littoral. Si Didier Robert ne se décide pas à prendre la défense des intérêts des contribuables, alors l’Alliance prendra ses responsabilités et se constituera partie civile. Quand le scandale éclatera dans les prochaines semaines, toutes les conditions sont réunies pour l’explosion de la liste d’union de la droite. L’évolution de la situation ouvre aussi la voie à la mise en œuvre d’un réseau ferré à La Réunion.

Cela fait plus de 6 mois que des gendarmes sont venus perquisitionnés à la Région Réunion et ont interrogé son président Didier Robert dans le cadre d’une enquête préliminaire sur les conditions d’attribution des marchés publics de la nouvelle route du littoral (NRL).
Le président de la Région est très actif sur les médias, prompts à communiquer sur la continuité territoriale, les emplois aidés, mais amorphe sur cette question essentielle. C’est pourquoi Paul Vergès demande à Didier Robert de se porter partie civile dans cette affaire, afin d’avoir accès au dossier et de prendre la défense des intérêts de La Réunion. Si le président de la Région refuse, alors l’Alliance prendra ses responsabilités et se portera partie civile.

Des décennies de paralysie depuis la suppression du chemin de fer

Lors de la rencontre avec les journalistes, le sénateur appelle à élever le débat. « Dire quels sont les noms, c’est descendre au plus bas niveau. Ce qui va se passer dans quelques semaines c’est l’aboutissement de décennies de politique d’aménagement à La Réunion ».
Il précise que durant toute la vie du chemin de fer, il n’y a eu aucun problème sur la liaison entre le Nord et l’Ouest, rappelle Paul Vergès. « Quand on supprime le tunnel ferroviaire, on amène la route du littoral. C’est la plus grosse erreur politique dans l’histoire de La Réunion », dit en substance le sénateur. La suppression du chemin de fer a en effet ouvert la voie au tout-automobile. Cette décision est celle qui a eu le plus de conséquence sur la vie quotidienne de La Réunion. Par exemple, la 4 voies est la conséquence de la suppression du chemin de fer. Il faut ainsi transporter plus de 4 millions de tonnes de marchandises. En effet, déjà deux routes du littoral ont été construites, impossibles à sécuriser à la différence du tunnel du train. Le dernier effondrement de la falaise date de l’époque où Perben était ministre des Transports. La route du littoral était de la compétence de l’État. Le ministre Perben a fait un projet s’éloignant de la falaise mais ne s’engageant pas trop en mer.

L’alternative du tram-train

« En même temps, nous avons créé dans le cadre de nos compétences un projet de chemin de fer avec le franchissement de la Montagne. Ces deux projets étaient prêts lorsqu’il y eut en 2010 le renouvellement du Conseil régional », ajoute Paul Vergès. « Ce projet signé par Dominique de Villepin, Premier ministre, a été supprimé et remplacé par un nouveau projet de route du littoral ».
En 2010, les deux projets ont été supprimés pour être remplacés par une route en mer à 6 voies. Les experts régionaux de l’environnement et le Conseil national pour la protection de la Nature ont fait part de leur opposition à ce projet. Pour lever ces deux obstacles, le gouvernement a donné deux dérogations.

L’image de La Réunion : la corruption

Quand le scandale éclatera dans quelques semaines, à la veille de la conférence de Paris, concernera le plus grand projet de travaux public de la République, qui est une construction en mer. Tout sera rendu public dans quelques semaines, tous ces aspects vont apparaître et pourquoi le gouvernement à Paris est-il complice, interroge Paul Vergès : « et se posera la question : pourquoi a-t-on supprimé le réseau ferré ? ».
Car faire passer le projet de NRL de 4 à 6 voies est le plus grand élan donné au tout-automobile. C’est dès maintenant la hausse des importations de carburant fossile et d’automobiles.
Pour Paul Vergès, « La Réunion sera dans quelques semaines au centre de l’opinion nationale. Toute l’opinion française et européenne centrée sur la corruption à La Réunion, et sur la responsabilité des hommes politiques qui ont pris la décision à Paris et à La Réunion ».

Explosion de l’union de la droite

Ce ne sera pas sans conséquence sur les prochaines élections régionales. Le président de la Région affirme qu’il a réussi l’union de la droite. « Quand le scandale éclatera, cette liste sera-t-elle une liste de solidarité avec le président de la région ». Les conditions de l’explosion de cette liste sont réunies ». « Tous ces maires vont-ils assurer la solidarité avec un responsable qui se tait. Si le responsable se tait, se pose le problème de l’opposition qui pourra alors se constituer partie civile. On n’étouffera pas le scandale.
Le bilan de 50 ans de paralysie devra être fait », souligne le sénateur.
« On va remettre tout en cause pour le transport des marchandises et des passagers à La Réunion », poursuit-il. D’ailleurs, Paul Vergès remarque que ce n’est pas par hasard que maintenant tous les candidats sortent des cartons des projets de réseau ferré.

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