Demain, mobilisation générale

Ensemble contre le transfert des TOS

17 mai 2004

Aucun TOS ne veut être géré par les collectivités locales. Depuis plus d’un an, la revendication est lancée. Revendication unanime puisque ni les personnels concernés, ni les syndicats d’enseignants, ni les associations de parents d’élèves, ni les deux collectivités locales, ne veulent de ce transfert. Seul Raffarin persiste et signe. D’où la mobilisation générale de demain.

Les rassemblements de demain à 15 heures 30 - l’un à Saint-Denis devant le rectorat, l’autre à Saint-Pierre devant la mairie - ne sont pas simplement destinés aux personnels TOS, ni aux enseignants. Ils sont ouverts à tous : parents d’élèves, élèves, étudiants, toutes celles et tous ceux qui mettent encore un sens au vocable “éducation”.

Personne ne veut du transfert des TOS. À commencer par les principaux intéressés et l’ensemble de la communauté éducative, qui, par ce transfert, ne serait plus une communauté, mais une juxtaposition de personnes travaillant à l’intérieur d’un même établissement mais pour des “patrons” différents, avec des logiques différentes. Ce qui ne peut permettre d’envisager un quelconque développement harmonieux.
En voulant “casser” l’Éducation nationale, c’est à un système essentiel de développement que le gouvernement s’attaque. Car l’Éducation nationale reste et restera encore un “ascenseur social”.
Ce rôle, certains le contestent. Mais il n’en reste pas moins vrai que c’est par l’éducation que passe le développement. Encore faut-il que le mot “d’éducation” ne soit pas vidé de tous sens. Qu’il ne soit pas “marchandisé”. Qu’il reste synonyme d’équité, d’égalité des chances.
Et le gouvernement ne semble pas vouloir prendre cela en compte : il transfère les TOS, ce qui explose la communauté éducative, il réduit le budget, ce qui revient à supprimer des postes, à surcharger des classes, il ferme des sections et abandonne des disciplines. L’Éducation nationale est une compétence d’État et l’État doit assumer sa compétence.
Les collectivités locales, elles non plus, ne veulent pas de ce transfert. L’opposition de la Région est connue depuis longtemps, celle du Département plus récente, mais Nassimah Dindar a bel et bien fait savoir que sa position - refus du transfert en l’état actuel des choses - était sans possibilité de retour.

30ème sur 30

Les exécutifs des deux collectivités ont bien l’intention de faire comprendre au gouvernement que leur position n’est pas simplement une opposition politique : ils demandent que soient prises en compte les conditions réunionnaises, profondément différentes des conditions de la France. Doit-on encore rappeler les retards considérables dans les lycées, les collèges en termes de personnel ? Doit-on rappeler qu’au palmarès des académies, sur la question du personnel, La Réunion est 30ème sur 30 !!!. Avant toute idée de transfert de personnel, un préalable doit être respecté : rattraper les retards. Retards qui pourraient bien se creuser avec la construction de nombreux collèges et lycées dans les 10 ans à venir.
Les avis des présidents de Région et Département sont unanimes : si jamais par malheur, ce transfert venait à se faire, le budget du Conseil régional comme le budget du Conseil général seraient épuisés dès la première année du transfert. Ce qui stopperait net toute construction de lycées, collèges, routes, toute action de développement social, sanitaire...

Mobilisation

L’Intersyndicale IATOSS de l’Éducation nationale, plus fermement décidée que jamais à faire échec à ce projet de loi de transfert des personnels TOS, a donc décidé de se mobiliser. Deux rendez-vous sont proposés demain à 15 heures 30, l’un à Saint-Denis devant le rectorat, l’autre à Saint-Pierre devant la mairie.
Ce n’est pas un mouvement de grève, c’est un rassemblement, à l’horaire un peu particulier, puisque c’est pour “se mettre à l’unisson” de la mobilisation qui aura lieu en France métropolitaine, au même moment, pratiquement à la même heure.
Ce rassemblement n’est pas simplement destiné aux personnels TOS, ni aux enseignants. Il est ouvert à tous : parents d’élèves, élèves, étudiants, toutes celles et tous ceux qui mettent encore un sens au vocable “éducation”, qui estiment qu’elle doit rester nationale, que le transfert des TOS est l’une des premières mesures visant à la casse sur service public.

D. B.


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