La zone centrale du Parc national de La Réunion dans le patrimoine mondial

Entre distinction et restriction

5 août 2010, par Céline Tabou

La Réunion est inscrite pour la seconde fois au Patrimoine mondial de l’humanité. Après le Maloya, c’est le Parc national qui est à l’honneur. Cependant, cette inscription a été suivie par la fermeture de sentiers, et la colère de certains habitants des zones classées qui sont réfractaires à ce classement et surtout ses conséquences pour leur mode de vie et l’environnement.

À l’heure où l’on célèbre l’inscription des "Pitons, cirques et remparts" de La Réunion au Patrimoine mondial de l’UNESCO, l’État décide alors de fermer les sentiers. Certains pensent aux retombées économiques du Parc national et saluent le travail de tous les acteurs, et d’autres émettent des doutes vis-à-vis des conditions imposées par le classement de l’UNESCO.

Appropriation et travail

La Direction du parc ainsi que les emplois aidés devront être sous la responsabilité des Réunionnais, qui se seront appropriés cette distinction, et pourront travailler au maintient de ce statut mondial.
Car comme l’a expliqué Marie-Pierre Hoarau dans "Témoignages" du 4 août, le « travail ne fait que commencer, car chaque Réunionnais doit prendre conscience que le Parc national et son inscription au Patrimoine mondial de l’humanité lui appartient, et doit donc en prendre soin ».
La transparence sur la gestion et l’organisation du Parc national posent problème à certains. Quelle contribution l’État va-t-il engager pour permettre à La Réunion de tenir dans le temps les conditions fixées par le cahier des charges de l’UNESCO ? Car il ne s’agit pas de laisser aux contribuables la facture, en cas de dépassement ou de mauvaise gestion du budget du Parc national. Seul l’avenir dira si les craintes des uns et les espérances économiques des autres retomberont dans la poche des Réunionnais.

De la grandeur de l’évènement à la petitesse des politiciens

Comme le révèle le “JIR”, « Un Daniel Gonthier euphorique dansant le maloya avec son kayamb à la main au Brésil juste après le rendu de la décision positive du comité de l’UNESCO, ça se comprend aisément. Un Daniel Gonthier tenant une conférence de presse le jour de son arrivée, c’est-à-dire ce vendredi à Gillot pour en remettre une couche, c’est normal. Il faut marquer le coup. Mais un Daniel Gonthier qui met un bus à la disposition des Panonnais et notamment des employés communaux à partir de 6h du matin pour venir l’acclamer à l’aéroport, comme à “l’époque Debré”, ça fait un peu “gros doigt” ».
Voilà deux différences majeures, d’un côté une œuvre collective grandiose, et de l’autre des hommes politiques tentant de tirer la couverture sur eux pour l’inscription du Parc national à l’UNESCO. Comme le "kabar géant" (initiative de Gilbert Annette et de son Conseil municipal) ce samedi au square Labourdonnais à Saint-Denis pour fêter l’événement : « ça sent la récupération à des fins politiques ! », précise l’édito du “JIR”.

Céline Tabou

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